Un Dernier Enlacement

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Après toutes ces péripéties, l'idée d'un voyage semblait s'imposer comme un baume pour l'âme. Loin de ces histoires, loin du monde, loin de tout, j'ai décidé de m'évader vers une île voisine, cherchant la paix dans l'isolement. Après des heures acharnées de travail, je me suis arrêtée un instant pour laisser mes pensées, enfin vidées, reposer sur le lit de ma chambre d'hôtel.


Une sensation de vide m'envahissait, mais c'était un vide apaisant. Cependant, en fin d'après-midi, une invitation à une soirée dans la grande salle de l'hôtel est venue bousculer ma quiétude. Mon instinct hésitant, je me demandais si je devais y assister. Celui qui faisait ressurgir les pensées les plus sombres avait été banni de ma vie, bloqué et supprimé de mes contacts. Pourtant, une étrange appréhension flottait dans l'air.


Finalement, je me suis décidée, prête à sortir de ma coquille. En me préparant, mon regard s'est posé sur un bel inconnu, vêtu comme moi de noir et blanc. Sur la piste de danse, nous étions les plus beaux de la soirée. Il m'a abordée, proposant la première danse avec une courtoise précaution, s'assurant que mon cœur n'était pas déjà pris dans une relation tumultueuse.


Nous avons dansé, nos pas se fondant harmonieusement, puis nous avons pris place à une table. Il partageait des fragments de sa vie, se présentant comme célibataire, me complimentant et tentant de séduire avec des mots espiègles. Sa présence était distrayante, transformant mon état de tristesse en un délire inexplicable.


Soudain, une ombre discrète se dressa près de la porte. Sans entrer, elle semblait observer. Un frisson me parcourut. Le photographe de la soirée vint perturber notre bulle, pensant que nous étions en couple. L'inconnu sembla apprécier l'idée, mais moi, je fus gênée. Alors que je m'apprêtais à accepter la proposition du photographe, l'ombre se révéla. Incrédule, je levai les yeux et le vis, lui, le personnage central de mon journal intime.


Mes sens s'engourdirent, et le temps sembla se figer. Le visage interloqué, je ne pouvais détacher mes yeux des siens. L'air dans la salle sembla se solidifier, chacun gelé dans une posture figée. Un souffle court, je me perdis dans son regard, jusqu'à ce que le photographe me dérange brusquement.


Je m'excusai auprès de l'inconnu, échappant par la porte de derrière pour retrouver l'air extérieur. Là, sous la lueur des étoiles, je tentais de retrouver mon souffle, laissant la surprise et l'inattendu s'entremêler dans l'obscurité de la nuit.

À l'extérieur, l'air nocturne m'entourait, apportant un calme bienvenu après le tourbillon d'émotions à l'intérieur. Je tentais de comprendre l'inexplicable, de démêler les fils complexes qui se tissaient dans l'obscurité. La présence inattendue de cet être cher, celui qui avait marqué les pages de mon journal intime, défiait toute logique.

Sous le ciel étoilé, j'ai pris une profonde inspiration pour apaiser les battements précipités de mon cœur. Des questions tournoyaient dans mon esprit. Pourquoi était-il là ? Comment avait-il découvert ma présence ? La surprise et la confusion se mêlaient, créant un cocktail émotionnel indescriptible.

Après quelques instants à l'écart, je pris la décision de retourner à la fête. Les rires et la musique résonnaient encore dans la grande salle, mais une tension inattendue flottait dans l'air. Les regards curieux des convives semblaient peser sur mes épaules, témoins silencieux de l'énigmatique retrouvaille.

L'inconnu, qui m'avait accompagnée sur la piste de danse, me rejoignit. Son visage exprimait une curiosité sincère, mais je ressentais la nécessité de protéger ce fragment de mon passé qui venait de ressurgir. Nous continuâmes à danser, mais cette fois-ci, nos pas étaient empreints d'une étrangeté, d'une sensibilité nouvelle.

Ne me laisse pas te toucherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant