CHAPITRE 1

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KIRA

Comment les animaux sentent-ils le danger ?

Une gazelle qui galope dans la savane sait-elle qu'un prédateur l'observe tapi dans les hautes herbes ? A-t-elle choisi de laisser le danger approcher jusqu'à ce qu'il soit trop tard ? Et pourquoi je me pose ce genre de question maintenant ?

L'amphithéâtre est presque vide dans cette chaleur torride d'un été dans le sud de la France. La plupart des étudiants ont fait l'école buissonnière, après tout qui voudrait rester dans une pièce surchauffée sous 40° pour un cours qui n'a absolument aucune utilité pour la validation de son semestre. Je n'étais peut-être pas à mon aise sur les chaises en bois de l'amphithéâtre principal, mais j'adorais les cours de M.Laulin et je ne regrettais pas de ne pas avoir suivi ma meilleure amie à la plage. Nous avons travaillé sur les conflits du Moyen-Orient pendant tout le semestre et ce cours venait clôturer des heures et des heures à écouter M.Laulin évoquait les différentes guerres et conflits à travers le monde. Même si j'envisage ma future carrière dans le monde de l'édition, cette matière reste enrichissante, est M.Laulin est le genre de professeurs que l'on peut écouter des heures sans se lasser. 

_ Le monde est en perpétuellement changement et il n'y aucun doute quant au fait que les affrontements sont, eux aussi, en train de changer. Merci à tous pour votre attention et profitez bien de vos vacances.

Tout le monde range ses affaires précipitamment avant de se diriger vers la sortie. Je suis en train de fermer la pochette de mon ordinateur quand une ombre se pose sur moi. Mon regard est alors  prisonnier d'un très beau blond. Il parait gigantesque, mais je sais que lorsque je me lèverai, l'écart se réduira considérablement. On peut dire que je ne suis pas un petit bout de femmes du haut de mes 1,76. Pendant un instant, j'ai un mouvement de recul presque imperceptible. Le garçon ne le remarque pas. 

_ Salut, je m'appelle Mathieu, il commence, un sourire étincelant sur le visage.

Bon sang, qu'est-ce que j'aime l'accent français. Le charisme que ça peut ajouter à une personne en est presque ridicule. Les premiers mois en France ont été durs à vivre. Mon père me parlait souvent dans sa langue maternelle lorsque j'étais plus jeune mais mon bagage en termes de vocabulaire était bien faible. Maintenant que l'année est terminée je suis fière d'affirmer que je peux écouter une conversation entière sans décrocher.

Mathieu continue de m'observer en attendant une réponse qui ne vient pas. Je lui fais mon plus beau souvenir en attrapant mon sac posé à mes pieds avant de lui tendre la main. Je n'ai pas de mal à parler aux garçons, mais celui-la m'a prise de court et je déteste ça.

_ Moi, c'est Kira Richardson, mais tout le monde m'appelle Kiki je réponds.

Mathieu éclate de rire comme si je venais de lui raconter la plus drôle des blagues. Je me détends un peu, il a un joli rire.

_ Je crois que je préfère Kiki, c'est plus original.

Je ramasse mes affaires et on se dirige ensemble vers la sortie. C'est Sydney, l'un des meilleurs amis de mon frère qui a lancé ce surnom et j'avoue qu'il m'a tout de suite plus. À Los Angeles, là où je vivais avant de venir m'installer ici, tout le monde m'appelait comme ça et j'ai décidé de faire perdurer cette appellation à l'autre bout de l'océan. Tout le monde devrait avoir un surnom.

_ Le cours t'a plu ? Je lui demande, ne supportant pas plus longtemps le silence qui s'est installé entre nous.

_ Oui, j'ai toujours été passionné par les conflits internationaux et ceux d'Asie de l'Est sont mes préférés.

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