L'Agence 2.0

Chapitre 4

KIRA

Je ne pensais pas pouvoir dormir après ce que c'est passé, mais je me trompai.

Le soleil est à peine levé lorsque j'ouvre les yeux. Je ne suis pas adepte des grasses matinées. J'ai grandi dans une ferme et à la ferme, on se lève aux premières lueurs du soleil. La chambre est tout juste éclairée, mais je ne peux que constater que le lit d'Oslo est vide et fait.

Les dernières heures me reviennent en mémoire. Monsieur Matou, le stalker, Oslo. Tout ce sang...

J'ai été élevé dans une ferme remplie d'animaux et j'ai déjà dû gérer des blessures plutôt dégoûtantes. Je n'ai pas peur du sang, mais ce pauvre chat et ce qu'il représente me foutent la pétoche.

Je me lève et passe par la salle de bain. Je suis à peine vêtu, quand j'entends la porte de la chambre d'hôtel s'ouvrir en fracas. Oslo débarque habillé d'un survêtement noir et d'un marcel blanc dégoulinant de sueur. Son regard tombe sur moi et un léger sourire tire son visage.

_ Je pensais te trouver endormi, il avoue en s'appuyant contre le mur.

_ J'aime me lever tôt, je réponds simplement, ignorant le fin tissu de son marcel qui ne laisse pas de place à l'imagination. Quoiqu'il n'y ait rien à imaginer, je me souviens parfaitement à quoi ressemble Oslo sans ses vêtements.

Je rougis et tourne la tête avant qu'il n'ait le temps de me voir. Je suis apparemment trop lente parce que quand je lève le regard vers lui, une expression arrogante marque ses traits. Super !

_ Tu as des nouvelles des caméras de surveillance ? je demande pour changer de sujet.

Oslo reprend immédiatement son expression habituelle. Il s'assoit sur son lit face au mien.

_ J'ai parlé au patron du bar avant de partir courir. Ces caméras ne marchent pas et servent à faire peur. On ne trouvera rien avec les quelques témoins non plus. Avec la fin du semestre, tous les étudiants bourrés ne sont pas en états d'apporter un témoignage clair.

Je soupire. J'espérais que cette histoire se réglerait vite et que je pourrais rapidement retourner à mon appartement.

_ Je sais que tu comptais rester ici cet été, mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée Kira. Quand les stalkers décident de rentrer en contact avec leur cible, c'est que les choses ont escaladé à un certain point. Je serais plus rassuré si tu rentrais avec moi aux États-Unis. Au moins, pour cet été, il poursuit. Je pourrais trouver de qui il s'agit avant la rentrée.

C'est vrai que ça tient debout. Je ne me sentirai pas à l'aise dans cet appartement désormais et maintenant que je sais que cet homme me suit depuis des mois et que je ne l'ai jusqu'alors pas remarqué, je préfère ne pas le tenter. Pourtant, il reste quelques chose qui me retient ici. Quelques chose qu'Oslo ignore et qu'il ne pourra jamais comprendre. Je ne peux pas retourner chez moi et faire face à ma mère.

_ Je ne peux pas partir, j'explique. J'ai un travail, je ne peux pas abandonner cette femme à présent. Elle ne trouvera personne d'autre.

Oslo ne réagit pas, mais je sais que ça le contrarie. Je peux voir sa mâchoire se contractait. C'est le seul indice qui me laisse à penser que mon idée lui déplait.

_ Je trouverai quelqu'un pour te remplacer, il affirme.

_ Cette femme ne trouvera pas plus qualifiée que moi, je rétorque.

_ Je ne veux pas que tu restes ici Kira, c'est dangereux.

Mon cœur a un léger tressautement. C'est mignon de le voir s'inquiéter pour moi, mais je ne changerai pas d'avis.