Chapitre 6

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Kira

« Je t'aimes Kira. Nous sommes faits pour être ensemble. Je te retrouverai. »

Je transpire à grosses gouttes alors que je m'occupe d'arracher les mauvaises herbes  du potagers de Louise. Ce n'est pas très malin de travailler sous la chaleur du Sud mais j'ai besoin de quelques choses pour me vider l'esprit. Je ne connais pas de meilleur remède pour ça que d'enfoncer mes mains dans la terre. Heureusement pour moi, Louise a beaucoup d'espace et un tas de plantes qui n'attendent que moi.

« Je t'aime Kira. Je t'ame Kira, je t'aime Kira. »

Les paroles du stalker se fracassent contre les parois de mon esprit et ne me laisse aucun répit. Partout où je tourne la tête, je le vois. Enfin, j'essaye de l'imaginer. C'est ce qui m'agace le plus. Ce malade connait un tas de choses sur ma vie et je ne sais même pas à quoi il ressemble.

Une semaine s'est écoulé depuis l'appel. Je n'ai plus osé sortir de cette maison. Même si Oslo n'en a plus reparlé, je sais que je l'ai déçu et je déteste ça. Toute ma vie n'a été qu'un enchainement de déception. D'abord, le lycée ou je ne sortais pas du lot, ensuite la faculté ou j'ai décidé de quitter les Etats-Unis pour me rendre en France. Ce ne sont que les grandes lignes de ma vie mais je sais que c'est ce à quoi pense les gens lorsqu'il pense à moi. Je n'ai rien d'exceptionnelle.

J'arrache d'une poigne ferme des tas d'herbes morte que je jettent dans un sac. Je transpire et mon débardeur blanc me colle à la peau, le chapeau de paille de Louise me va trop grand mais au moins il protège ma tête des coups de soleil.

« Tu n'aurais pas du me désobéir. Je vais devoir te punir. »

Ma main tremble et je lâche le sécateur qui m'entaille légèrement la paume. Je jure.

La plaie n'est pas profonde mais je ne vais prendre le risque de l'infecter. Je me lève et essuie mon front avec mon avant-bras.

Oslo est partit ce matin pour avancer sur sa mission. Il refuse de m'en parler mais j'ai l'impression que ça le frustre. Nous n'avons pas beaucoup parlé depuis l'épisode du marché et de ma crise d'angoisse.

Heureusement pour moi, Louise et le travail qu'elle me donne me divertisse constamment. Elle adore me parler de son Roger. Et j'avoue que j'adore l'écouter. Roger nous a quitté il y a peu et son absence pèse sur le coeur de Louise. Je m'avance vers la véranda ou Louise s'est assoupie. Je prends soin de ne pas faire de bruit pour ne pas l'a réveillé et appliquer une pommade sur la coupure et posé un pansement.

J'observe mon reflet dans le miroir. Mes boucles blondes se sont éclaircis et malgré mon chapeau de paille j'ai le bout du nez et les pommettes brulé. J'en profite pour également passer de la crème sur mes brulures. Mais ce n'est pas ça qui me perturbe. Les cernes qui creusent mes yeux sont nouvelles. Je n'ai pas beaucoup dormit depuis ce coup de téléphone. Je suis secouée par des cauchemars de lui, parfois il me trouve et ressemble à un prince charmant et parfois, ce n'est pas le cas.

Je retourne dans le jardin, le soleil va se coucher dans peu de temps et pour l'observer j'aime me trouver près du chêne qui surplombe la propriété. C'est de là que j'ai la plus belle vue. Je m'assois à l'ombre et observe mon téléphone. Je tremble à chaque fois que je l'observe. Je n'ai pas tout dit à Oslo même si je suis certaine que ça ne m'aurait pas fait de mal. Je ne veux pas lui parler de ce qu'il a promis de me faire s'il m'attraper. Les choses seraient bien trop concrètes.

J'observe le boitier noir. Il y a une personne que je dois appeler. Sans trop réfléchir, je compose le numéro de ma mère. Elle répond immédiatement.

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