Chapitre 6

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"Tout ce qui compte à présent, c'est de m'éloigner de cette nuit d'horreur, de ces souvenirs douloureux, et de la menace qui rôde dans l'obscurité."

- Edgar Allan Poe

HOPE

  
   Je suis paralysée, incapable de détourner mon regard du sang qui continue de couler. Holly est agenouillée sur le carrelage, la tête baissée, sa main gauche pressant son bras blessé. Des larmes ruissellent sur ses joues, et c'est la première fois que je la vois si vulnérable. Mes propres larmes commencent à brouiller ma vision alors que je m'approche d'elle, cherchant des serviettes propres sur le lavabo, avant de m'agenouiller à ses côtés.

— Pourquoi as-tu fait ça ? Bon sang, Holly !

Elle ne me laisse même pas le temps d'essuyer le sang de sa peau, elle me repousse brusquement. J'essaie de la prendre dans mes bras pour la réconforter, mais elle me repousse avec une force que je n'aurais jamais cru possible venant d'elle. Elle arrache les serviettes de ma main, se lève brusquement et s'échappe de la salle de bain. Sans réfléchir, je la poursuis, laissant la porte grande ouverte derrière moi.

Je m'efforce de descendre les escaliers le plus rapidement possible, malgré la torture que mes talons aiguilles infligent à mes pieds.

Je regrette d'avoir choisi un appartement au cinquième étage !

Chaque marche est une épreuve, et je réalise la douleur que mes pieds endurent seulement lorsque j'atteins le quatrième étage. À contrecœur, je retire mes chaussures, les lançant sans scrupule, et je dévale les marches trois par trois.

Holly est déjà bien en avance. Je la supplie de m'attendre.

— Honey, attends !

Mes mots lui donnent un regain d'énergie, et elle court à une vitesse que je n'aurais jamais cru la voire atteindre. Je la poursuis malgré tout. Malheureusement, je ne peux éviter de me blesser les pieds nus sur des cailloux et des éclats de verre. Holly disparaît dans une ruelle sombre, et lorsque j'atteins l'entrée de cette ruelle étroite, deux options s'offrent à moi.

Droite ou gauche.

Je décide de tourner à droite, et je continue à courir jusqu'à être à bout de souffle. Mes mains reposent sur mes genoux alors que j'essaie de reprendre une respiration normale. La nuit tombe rapidement, le peu de lumière du jour se réduit. Je réalise que je n'ai même pas emporté mon téléphone pour l'utiliser comme lampe de poche. Le froid m'envahit progressivement, mes pieds saignent, mes jambes sont engourdies, et je me recroqueville sur moi-même pour tenter de me réchauffer.

Après quelques minutes à marcher, je tente de repérer une issue parmi les sombres maisons qui m'entourent. Les fenêtres sont obscures, les volets clos, et des mauvaises herbes grimpent sur les murs. Soudain, je percute quelqu'un de grande taille et peu musclé. Je lève la tête pour identifier cette personne, et je reste pétrifiée.

Non.

Mes yeux s'écarquillent, ma respiration s'accélère, et mes poils se dressent.

Mon premier amour.

Zack.

— Qu'est-ce que tu me veux à la fin ?

— Écoute, Hope, je veux juste discuter, d'accord ?

— On n'a plus rien à se dire. Tu aurais dû parler cette nuit-là. Au lieu de ça, tu t'es amusé à me critiquer et à me faire du mal physiquement au lieu de parler !

— Je...

— Non, tais-toi ! Je ne te pardonnerai jamais, Zack, tu comprends ça ? Jamais !

— Je ne suis plus cette personne, je te le jure.

Les Cadenas de mon CœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant