4-2 Au plus près des siens

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 – Combien de temps ? Combien de temps encore avant que je ne puisse rejouer ?

Ahito balançait ses pieds dans le vide tout en ôtant ses chaussures. Simbaï l'invita à s'allonger le temps qu'elle effectue quelques examens. Elle observa son écran virtuel et analysa les résultats écrits.

– Pas encore. Tu récupères, certes mais il y a encore des zones de flou...

– Et l'entraînement ? ne l'écouta-t-il pas. Je pourrais au moins faire un...

– Ahito, il faut surveiller ton système de fluide de très près. En temps normal, tu n'aurais pas pu l'utiliser.

Le jeune homme baissa la tête et se mordit la lèvre inférieure. Utiliser le Souffle consume beaucoup d'énergie, il faut être dans de bonnes conditions physiques pour s'en servir.

Simbaï vint s'asseoir à côté de lui.

– Écoute-moi bien : tu possèdes une quantité hors norme de fluide dans ton organisme et je me demande même si tu n'aurais pas la possibilité d'attirer et d'absorber le Souffle qui est rejeté par tes coéquipiers, lors d'un match ou d'un entraînement, par exemple.

– Et... c'est mauvais ?

– Non, secoua-t-elle la tête. C'est même un don et quelque chose de fantastique mais à double tranchant. Tu ne sais pas encore le gérer et donc, ton organisme cumule et stocke tout ce fluide et atteint ton système nerveux. Surchargé, ton cerveau ordonne à ton corps de te reposer, tu tombes de fatigues et tu sombres dans le sommeil.

– Ah oui, mais ça, c'est depuis toujours, lança Ahito avec un rire. Pas de quoi...

– Ça peut te tuer !

A ces mots, Ahito se figea et son sourire disparut en un instant. Il tremblait légèrement, peu certain d'avoir bien entendu les paroles de Simbaï. Elle reprit :

– La première fois, cela t'as procuré une forte fièvre et t'as fait perdre connaissance, j'ai même mis du temps à réussir à la faire baisser... Et pour la deuxième fois, tu as eu de la chance d'avoir eu seulement des pertes de mémoires – et de l'avoir retrouvée aussi vite – lorsque tu as utilisé ton fluide mais si tu recommences, rien ne garantit que tu ne te réveilles...

Ahito serra doucement les poings.

– Vous... ça fait longtemps que vous êtes au courant ? demanda-t-il. Je veux dire, pour le fait que mon fluide puisse me tuer ?

– Je dois avouer qu'en ayant plus d'informations, dont le fait que c'était toi qui avait activé le Souffle et non pas Angie, ça m'a bien confirmé mes pensées. J'en avais parlé à ton frère, le jour où tes amis sont venus te rendre visite. Mais rassure-toi, Ahito, tu n'es pas condamné à un triste sort. Tu dois juste bien te reposer, ne pas utiliser ton fluide pour le moment et après, je t'aiderai à le maîtriser.

Elle posa sa main sur l'épaule du gardien.

– Et si, d'ici la fin de la semaine, je trouve que tu vas mieux, je t'autoriserai à retourner dans l'holo-trainer.

Ahito releva la tête, les yeux brillants.

– Ce... c'est vrai ? Trop génial !

Il se leva en sautant.

– Uniquement si je trouve que tu vas bien et si tu me jures de ne pas utiliser le Souffle.

– Je vous le promets, acquiesça-t-il, un sourire sur les lèvres.

Simbaï se leva à son tour et le laissa se rhabiller puis il quitta l'infirmerie.

Son frère ne devrait pas tarder à le rejoindre puisque le temps qu'il avait indiqué dans son message était bientôt atteint. Il entendit des voix dans le hall et reconnut celle de Thran. Il s'arrêta net en voyant qu'il discutait avec les parents d'Angie et qu'il était rouge comme une tomate.

Snow never stops fallingOù les histoires vivent. Découvrez maintenant