Chapitre 57

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Grace ouvrit la porte de sa chambre et se dirigea en tanguant vers la salle d'eau. Il fallait qu'elle vomisse. Elle avait dormi plus d'une heure et le soleil venait de se coucher sur la mer. Leur arrivée sur le continent était imminente et son mal de mer disparaitrait dès que ses pieds seraient sur la terre ferme. Elle croisait les doigts pour ne pas être malade dans l'hydravion. Elle poussa la porte des sanitaires et se pencha au dessus des toilettes pour vider son estomac. Rien n'était plus dégoutant que ça. La jeune femme se rappela qu'elle avait eu le sang de ses camarades sur ses mains et elle remis en question sa pensée précédente.

Une fois qu'elle fût sûre de ne plus vomir, elle se rinça la bouche et repartit vers sa cabine. Elle marchait doucement, une main sur son estomac barbouillé. Elle arriva à sa cabine et poussa la porte. Elle resta sur le pas de la porte, surprise de trouver Jean assis sur son lit. Elle posa sa tête fatiguée sur l'encadrement en métal.

- Pitié va t'en, je suis claquée j'ai besoin de dormir.

- Juste 5 minutes.

- Bouges de mon lit Kirchstein, faut que je m'allonge.

Le soldat se poussa à l'extrémité du lit pour laisser sa place à Grace. Elle s'allongea sur le dos, les bras posés sur son ventre. Elle attendit une minute. Puis deux. Puis la jeune femme perdit patience et tapa Jean avec son pied. Il la regarda, outré qu'elle est fait ça.

- Tu viens de gaspiller deux minutes à regarder dans le vide crétin !

- Je cherche mes mots.

- Je crois rêver là. T'as plus le temps pour ça !

Jean essaya de calmer son pouls et noua ses mains entre elles pour se concentrer. Elle perdait patience il le sentait. En réalité, elle avait perdu patience depuis bien longtemps mais elle avait mesuré ses actes et ses paroles pour le ménager. Il n'avait aucune idée de comment se lancer.

- Je ne voulais pas te parler comme ça dans la forêt.. Tu étais venu m'aider mais j'avais trop mal pour voir que tu voulais me soutenir. Je suis désolé.

- Je te remercie pour tes excuses.

- Je ne sais pas si tu vas me croire, mais j'ai vraiment envie de me projeter dans ce futur à deux...

- Non je ne te crois pas !

- Grace...

La jeune femme se releva dans son lit et fixa méchamment son coéquipier. Il ne savait pas ce qu'il voulait et elle, cela lui faisait trop mal d'espérer pour deux. Cela la tuait de devoir attendre que le soldat se décide enfin à sortir de sa coquille. Pourquoi la faisait-il encore miroiter autour d'un idéal qui n'existait même pas pour lui ?

- Pourquoi tu reviens me parler de ça ?! Je te jure ça m'amuses plus ton attitude de girouette ! J'te demande pas grand chose, laisses moi tranquille ! Tu l'as dit toi même, la survie avant tout !

- Attends j'ai pas finis.

- Tu ne sais pas ce que tu veux Jean ! Moi c'est bon j'ai décidé de me concentrer sur le sauvetage de ce putain monde où on est censé vivre !

- Je compte pas abandonner ce monde non plus ! J'vais me battre idiote ! J'veux me battre à tes côtés !

Grace ne fût pas surprise des mots de son coéquipier. Il n'avait jamais cessé de croire en la vie. Malgré ses doutes, il avait foi en l'avenir et il se battrait jusqu'au bout pour sauver la moindre personne, le monde endroit sur cette terre. Ils perdraient tous leurs âmes et leurs forces dans cette bataille. Mais le salut de l'humanité valait bien de perdre sa vie. C'était bien la pensée de Jean depuis le début. C'était la pensée unique de tout un bataillon. Le bataillon d'exploration avait perdu des milliers de soldats, prêt à mourir pour découvrir la vérité sur le monde. Pour que les générations futures puissent vivre tranquillement. Pour que Sym puisse s'épanouir et vivre librement. Alors que ses pensées se perdait vers sa soeur cadette, Jean attira son attention en se rapprochant d'elle.

C'est toi et moi (JeanxOC)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant