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Janvier 2022, Toulouse.


— Mais puisque je te dis qu'on a simplement parlé d'Alba, expliqua Sophia, dépassée par les événements.


Antoine, furax, se mit à faire les cent pas dans le salon de l'appartement qu'il partageait avec Anthony.


— C'est Victor ça, c'est lui qui a mis des conneries dans le crâne de Perrine.

— Tu délires Antoine, Victor est notre ami, il ne ferait jamais rien contre toi...

— Moi je délire ? S'énerva le rugbyman. Je suis sûr qu'il monte la tête à tout le monde au stade.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

— Je suis sur que c'est à cause de lui que Ugo m'a enlevé ma titularisation !


Sophia, choquée par les révélations du toulousain, ne répondit rien. Son regard se contentait de suivre ce dernier qui faisait toujours les cent pas devant elle, entre le salon et la cuisine.

Antoine n'était pas quelqu'un de colérique en temps normal. C'était d'ailleurs ce qu'elle avait toujours apprécié avec lui. Il avait tendance à être têtu, beaucoup, mais il savait en règle générale gérer les conflits. Il ne se contentait pas de regarder l'orage passer, Antoine repoussait les éclairs, toujours, et c'était d'autant plus perturbant aujourd'hui car Sophia avait la désagréable sensation que c'était lui, l'éclair. Il était chargé d'ondes négatives, prêt à exploser à tout moment, et ça ne présageait rien de bon, elle le savait.


— Antoine, c'est quoi cette histoire ?

— Quoi ?

— Tu as perdu ta titularisation ?

— Pourquoi tu veux savoir ? Qu'est-ce que ça peut bien te faire ?

— Antoine...


Sophia prenait soudainement conscience de la situation. Antoine n'allait pas bien, c'était une évidence.


— Victor n'aurait aucun intérêt à te faire ça...

— Il est sur mon dos depuis des mois, rétorqua Antoine, visiblement amère. Ça ne m'étonnerait pas qu'il est fini par aller parler à Ugo.

— Il y a forcément une raison pour que Ugo t'ai écarté des terrains Antoine...


Petit à petit, Sophia s'était tant rapproché du sportif qu'elle pouvait sentir le souffle de ce dernier contre son visage. Il l'a fixé, silencieux. Ses yeux étaient rougis par les larmes qu'il avait versé de nerf, mais son visage semblait bien moins emprunt de colère que quelques instants plus tôt.

La toulousaine était touchée de voir son rugbyman dans un tel état. Elle qui le voyait toujours si droit, serein et imperturbable. Elle sentait bien qu'il était pourtant entrain de perdre pied.


— Qu'est-ce qu'il se passe Antoine...

— Rien, je suis juste un peu à cran à cause du boulot .

— Tu sais que tu peux me parler...


La blonde tenta de prendre le sportif dans ses bras, mais il l'a repoussa, agitant la tête d'un air agacé.


L'espoir de ce jour | A.DOù les histoires vivent. Découvrez maintenant