T R E I Z E

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Février 2022, Paris.


Le regard perdu, Sophia observait la scène qui se déroulait sous ses yeux sans un bruit.

L'arrière du bar était bondé, la plupart des clients étants habillés de tenues toutes plus affriolantes les unes que les autres. Antoine se tenait là, juste a côté d'elle, tandis que le regard de la blonde ne quittait pas les corps emmêlés de Rachel et Edisson, quelques mètres plus loin, qui fendaient la foule en se déhanchants. Son pire cauchemar, l'homme qu'elle avait haïs si longtemps, se trouvait là, dans la même pièce qu'elle, et il était entrain de toucher le corps frêle et sensuel d'un mineur.

Sophia en eut des nausées.


— Ça va ? Lança Antoine par dessus le brouhaha. Tu regardes quoi ?


Son verre de Ricard à la main, Antoine suivit du regard celui de sa petite amie et il comprit. Les traits de son visage se durcirent alors que l'on pouvait voir sa mâchoire se contracter.


— Il est pas gêné lui de se pointer là ! Et c'est pas ta cousine ? Avec lui ?

— Si, c'est bien elle...

— Elle est mineur ! Faut le dégager de là lui !

— Il travaille ici... souffla Sophia.

— Quoi ? Comment tu le sais ?

— C'est ici qu'on dansait, lui et moi...

— Ah...



Antoine rongea son frein. Il fulminait à l'idée de savoir cet homme qui avait gâché la vie de Sophia ici, dans la même pièce que lui, à quelques mètres seulement. Il dansait comme si rien ni personne ne le voyait, comme si sa vie n'était qu'amour et liberté. Pourtant, au yeux d'Antoine, cet homme était un porc, et il ne méritait pas de s'exposer de la sorte. Il était d'autant plus choqué de voir Rachel dans ses bras, le regard tendre, presque amoureux.

A côté de lui, il sentait Sophia contrariée, et il ne pu s'empêcher de lire une pointe de jalousie dans le regard azur de celle qu'il aimait.


— Ils viennent vers nous, lança Sophia, la voix tremblante.


En effet, l'instant d'après, Rachel et Edisson se tenaient tout les deux devant le couple. La cousine de Sophia, tout sourire, tenait par la taille de métisse trentenaire. Lui aussi, dégoulinant de sueur, arborait un sourire radieux.

Quand Sophia croisa le regard de cet homme qu'elle avait tant haïs, une nausée violente lui vint, et elle prit sur elle pour ne pas rendre son déjeuner sur les chaussures de l'homme qui lui faisait face.


— Sophia ! Ça fait longtemps ! Lança Edisson d'un air chantant. Tu es toujours aussi ravissante..

— Mer... merci...


Spectateur de la scène, Antoine fulminait. Seule Rachel semblait se réjouir de la situation.


— Vous vous connaissez ? Demanda cette dernière d'un air faussement étonné.

— Ed était mon partenaire de danse, quand je vivais à paris, annonça Sophia. Et vous, vous vous connaissez comment ?

— Je l'ai vu danser un soir, sourit le métisse en regardant l'adolescente à son bras. Elle était sublime...

— J'ai déjà entendu ça...

— Oh je t'en prie Sophia, ne soit pas jalouse, rétorqua Edisson, amusé.


L'espoir de ce jour | A.DOù les histoires vivent. Découvrez maintenant