•Noel à deux - 25•

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POV : Extérieur 

Bakugo slalomait avec lenteur et lassitude entre les rayons du supermarché. En cette journée censé être l'une des plus joyeuses de l'année il n'avait pas gout à grand chose. Mais il se força à prendre ces articles que tout le monde autour de lui achetait pour déguster en famille, il se força à passer au prés de ces dites familles riant enthousiastes à l'idée d'un autre Noel tous ensemble. Il pourrait presque sentir le vomi envahir sa bouche tant la joie qui planait dans le magasin le rendait jaloux.

Il ne voulait pas l'accepter mai c'était ça, cette sensation de brûlure au fond de son ventre. Cette torsion dans le creux de son cœur, ce n'était pas de la colère mais de la convoitise. Il enviait tellement tout le monde autour de lui. Il s'imaginait leur vie parfaite et leur famille parfaite, il savait que ce n'était pas le cas qu'eux aussi avait probablement leurs soucis mais il les ignorait. Pour le blond, ils avaient tout ce qu'il n'avait pas et qu'il rêvait d'avoir.

Katsuki attrapa une bouteille de vin bas de gamme, du pain d'épice et une part de bûche glacée. Il paya la dizaine d'euros que lui demandait la caissière avant de se diriger à l'extérieur, le visage crispé comme à son habitude. Après tout, il avait de quoi être contrarié, il venait de dépenser tout ce qu'il lui restait dans un pseudo repas de Noël pour combler un vide dans son cœur qu'il savait que rien ne pouvait faire cela.

Il traîna des pieds dans la rue le sachet en plastique et son désarroi à la main. Il arriva beaucoup plus rapidement que prévu dans la rue donnant sur sa maison, enfin, son complex d'appartements miteux qui tombait presque en ruine. Il regarda de loin ses volets fermés, il sentit son cœur s'alourdir. Il ne voulait pas rentrer, il ne voulait pas croiser le regard de sa vie. Il prit une grande respiration et malgré le froid de la nuit qui tombait autour de lui, il retourna sur ses pas et traversa une autre ruelle. Bakugo ne savait pas où il allait, il était depuis quelques temps sur son mode automatique et ne faisait rien d'autre ses journées que ce qu'il devait pour pouvoir payer son loyer.

Il laissa les avenues le guider n'importe où dans la ville jusqu'à ce qu'il aperçoive un banc sous la lumière clignotante d'un lampadaire en fin de vie. Il sourit, c'était le seul dans l'allée un peu comme lui finalement. Il s'approcha et s'assit sur le banc qui grinça sous son poids. Il s'affala dessus comme si toute sa fatigue s'était soudainement abattu sur lui.

Il ne réfléchit pas plus longtemps et tira son pain pour arracha le plastique protecteur qu'il jeta par terre, il savait que ce n'était pas l'idéal mais il n'arrivait pas à en avoir quelques choses à faire. Il croqua dans le gâteau sans prendre le temps de séparer les parts pré découpées. Il macha lentement le pain d'épices au goût chimique. Il y grimaça légèrement, il était meilleur dans son imagination. 

Il ferma les yeux avalant avec difficulté la mixture encore dur dans sa bouche. Il profita du calme que lui offrait le nuit, certes il était toujours seul mais au moins il était tranquille. Honnêtement Katsuki serait prêt à renoncé à la tranquillité pour un peu de compagnie mais il essayait de se rassurer. Le vent caressait son visage rougissant la pointe de son nez et de ses oreilles. Aucun bruit à l'horizon ce qui était assez reposant. Les premiers mois après que sa famille l'ait reniée, le silence le mettait mal à l'aise comme lui rappelant sans cesse ces évènements qu'il voulait à tout prix oublier. Maintenant, ça faisait déjà si longtemps qu'il s'était déjà habituer à ce vide constant qui le poursuivait. 

Soudain un bruit fendit l'air surprenant le blond qui ouvrit les yeux immédiatement. Le banc venait de grincer une nouvelle fois et il tomba nez à nez avec les yeux rubis d'un inconnu assis à ses cotes. Katsuki détourna rapidement le regard un étrange sentiment naissant dans son ventre. Ils se mirent ensemble d'un commun accord silencieux à fixer le bâtiment d'en face, d'où émaner des rires et des chants. Le balcon était décoré de guirlande lumineuses qui illuminaient chaleureusement la nuit froide. Seul le sac contenant les achats du blond les séparer mais bien plus les réunissaient.

Recueil de One-shot KiribakuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant