Un enfant angoissé

84 10 18
                                    

Il courait dans cette immense salle. Il ne voulait pas revoir encore des images et raconter ce qu'il avait vu. Il ne voulait pas qu'on lui vole encore des souvenirs. Il n'était plus très loin de la porte... plus quelques pas encore...

— NON !

Il sentit les chaînes s'enroulaient autour de ses chevilles et le tiraient d'un coup en arrière. Son menton cogna durement le sol et il se mordit la langue...

Il avait le goût du fer dans sa bouche. Il se réveilla d'un bond, sentit un obstacle sur son front puis entendit un petit gémissement puis une voix douce :

— Tout va bien ! Tu es en sécurité !

Il tourna la tête et fixa la dame. Il se recula alors, croyant un instant reconnaître l'uniforme de certains Langue-de-Plomb, et il sentit alors le vide et tomba sur le sol. La dame se leva d'un bond et contourna un lit.

— Ça va !? S'inquiéta-t-elle.

Tristan grogna. Il y en avait plein ici. Il les entendait, prêt à le servir, à se laisser contrôler, obéissant à ses moindres désires. Il serra ses mains sur sa tête, émettant un son grave, alors qu'il était entrain de perdre le contrôle.

Et alors, un chant résonna. C'était une mélodie incroyable. Tristan redressa la tête et écouta. La dame s'était aussi immobilisée. Le chant était comme en eux. Tristan se calma petit à petit. Et puis le silence revint. Il se sentit alors très triste d'un coup.

— Est-ce que tu t'es fait mal ? Demanda la dame.

Il cligna des yeux. Il toucha le devant de son visage, surpris d'être libre. Il vérifia quand même ses poignets et ses chevilles. Aucune chaîne. Il l'observa alors et répondit d'un signe de tête. Ça allait. Il y avait par contre ce goût de fer dans la bouche. Il cracha alors et observa le sang coulait sur le bas d'un pyjama. Il porta sa main à sa bouche, et vit alors la dame sortir une baguette magique. Il se glissa immédiatement sous le lit et se colla contre le mur, les yeux écarquillés. Il ne reconnaissait pas cette longue salle, blanche et surtout si lumineuse.

— Tu ne veux pas que je te soigne ? Demanda la dame qui n'avait pas bougé. Tu as l'air blessé à la bouche. Je suis infirmière. Je peux te soigner.

Tristan se cogna la tête quand la porte de la pièce s'ouvrit et grogna, mécontent.

— Où est...?

Il eut un petit silence, puis Tristan entendit un pas léger s'approchait et celui de la dame s'éloigner.

— Tristan ? Dit un homme. Je m'appelle Albus Dumbledore. Est-ce que nous pouvons discuter ?

Tristan fixa les chaussures. Elles étaient plutôt jolie. Il se glissa par l'autre côté du lit et ne montra que le haut de sa tête et put observer un vieux monsieur. Il n'était pas habillé comme les autres sorciers qu'il avait rencontré jusqu'à présent. Il était dans une belle robe de sorcier jaune.

— Tristan ?

Il hocha de la tête. Le vieux sorcier offrit un sourire.

— Donc... je te disais que je m'appelle Albus Dumbledore. C'est Harry qui m'a dit ton prénom. C'est toi qui l'a choisi, n'est-ce pas ?

Tristan déglutit. Il n'avait été qu'un chiffre jusqu'à présent. Une expérience.

— C'est un très beau prénom, continua Dumbledore. Où l'as tu entendu ? Est-ce une des personnes qui s'occupait de toi qui te nommait ainsi ?

Tristan se redressa un peu plus, comprenant qu'il ne serait pas puni par cet homme pour avoir pris un nom comme les autres êtres humains.

— Miss M, dit-il à voix basse.

VOù les histoires vivent. Découvrez maintenant