Tristan

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— Tu aimes ?

Il souriait en hochant de la tête, sagement assis sur un cousin, la regardant avec admiration. Elle lui souriait, un peu amusé par ce regard.

— Tu préfères quelle histoire toi ? Demanda-t-il.

— Moi ? Oh... Tristan et Iseut. Et toi ?

— Hmm... C'est un peu... nul... mais j'aime bien aussi ! Tristan est courageux. Je le suis moi aussi, hein ? Comme Lancelot, Arthur... et même plus qu'eux !

Elle ria et se pencha vers lui.

— Oui... Tu es très courageux...

— Dis...

Il se pinça les lèvres, l'air gêné, les joues un peu rouges.

— Ça veut dire quoi le prénom de... de Tristan ? Interrogea-t-il.

Elle sembla perplexe un moment, se pinçant les lèvres, accentuant ses rides de vieilles dames.

— Téméraire, dit-elle. Ça t'irait bien, oui...

Il sourit. C'était toujours mieux que d'avoir pour nom un chiffre.

Tristan cligna des yeux et grogna, un mal de tête fort. Il entendait les rats qui cherchaient à se répandre comme la dernière fois. Il se redressa et toussa. Il y avait tellement de poussière autour de lui. La salle ne ressemblait plus à rien, ou plutôt était devenue une ruine. Il frissonna en les sentant, tous. Il grimaça et s'obligea à se lever. Ça sentait fort le brûlé. Il sentit beaucoup de peine en voyant des tas de cendres. Il serra ses poings. C'était sûrement des Langues de Plombs. Il les haïssait depuis des années, depuis ce jour où on l'avait arraché de Miss M, la seule qui lui lisait des histoires, qui lui parlait de l'extérieur et qui avait un jour tentait de lui faire découvrir pour de vrai, et surtout qui l'avait toujours protégé des expériences. Peut-être qu'il pouvait s'enfuir et la retrouver.

Ce but en tête, il décida de se servir de ses compagnons rongeurs pour partir de cet endroit. Peu importe qui sera devant son chemin, il s'en débarrasserait. Il savait se servir des salles, et allait donc leur faire regretter ces années d'expérience. Il s'avança dans la salle détruite, séparant les rats qui s'agrippaient devant les portes. Il décida de passer par la salle du temps et se servir alors de ce pouvoir pour donner quelques années à ses anciens tortionnaires. Tristan avait vite compris qu'ils n'étaient pas comme les autres, que les Langues de Plombs n'étaient pas sa famille, mais des gardiens. Tout ça grâce à Miss M.

Il entra dans la salle du temps et observa un moment la pièce et surtout les retourneurs de temps. Il leva la main, et alors les sabliers se brisèrent tous et le sable doré et brillant s'éleva lentement et fut comme aspiré par sa main, qui brilla puis redevint normal. Il inspira et reprit son chemin. Il allait se venger puis partir, libre. Il savait où ils étaient : la salle de la mort. Il n'aimait pas cet endroit, mais tant pis, il sortit dans la pièce circulaire, demanda d'une voix clair la salle, et fut accueilli par des cris de douleur de Neville.

Tristan entra, observa ce qui se passait et furieux de voir un autre enfant, comme lui, se faire torturer, il visa l'homme juste au dessus de Neville. La poussière dorée jaillit droit sur le type qui recula, tenta de faire un bouclier mais en vain. Le sable était trop fin. Il enveloppait lentement l'homme qui hurla effrayé. Personne n'osait bouger, tous les yeux écarquillés devant le phénomène. Une main ridée sortit du tourbillon de sable. Une main qui se recroquevilla, dont la peau fut comme grignotée, lentement.

Harry était terrorisé par les hurlements du Mangemort dont la main finit par n'être plus que du squelette, et ce fut le silence. Le sable disparut et le squelette devint poussière. Blême, Harry tourna la tête vers Tristan qui fixait l'arche dans le dos de Harry. Les yeux de l'enfant du département des Mystères étaient devenus blancs.

VOù les histoires vivent. Découvrez maintenant