I am your pet - ᵛᵉᵍᵃˢᵖᵉᵗᵉ • Kinnporsche (TOME 2)

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POV Vegas :

<<- Vegas, on est tous les deux maintenant, est-ce que tu veux bien me dire pourquoi tu ne veux plus sortir un seul mot de ta bouche... ? >>

Mais je ne parlais pas.

C'est bizarre de me sentir si petit.

Je ne peux rien lire, et encore moins parler car mon cerveau a bloqué ces deux capacités, et être dans le corps d'un enfant est une sensation un peu...

Spécial.

Mon père était allongé sur le canapé, mon pauvre petit corps simplement assis sur son ventre, en tailleur, et son air particulièrement inquiet.

Ce souvenir est de 3 mois après avoir vu ma mère trompée mon père.

Et j'ai l'impression de subir la souffrance dans ma tête.

<<- Vegas, je suis sérieux, parle-moi. Dit moi au moins comment tu te sens. >>

Puis c'est les larmes aux yeux qui me venaient, laissant mes mains serrer un peu plus fort mon petit pantalon, pendant que mon père se redressait pour me prendre dans ses bras.

Pourquoi n'est-il jamais resté aussi gentil comme ça ?

Je me sens terriblement mal, parce que je ressens la souffrance de ce souvenir, mais terriblement bien car le moi du futur est en manque d'amour paternel.

<<- Je n'arrive pas à croire que tu es été diagnostiqué dépressif... >>

Et une information en plus.

Dépressif, peut étonnant vu comment mon moi petit se sens.

Je me demande encore comment je n'ai pas tenté d'en finir, parce que j'ai vraiment très mal au coeur.

Mon père me prit par les dessous de bras pour m'inciter à m'allonger, de manière à ce que mon corps soit un peu coincé entre le canapé et lui, avec son épaule qui me servait de coussin moelleux.

Puis de longue respiration.

J'aurais aimé me souvenir de cette scène juste en lisant la lettre de mon père.

C'est une longue sieste, dans les bras de mon père, dans le silence, avec juste nos respirations apaisées.

Je n'aurais jamais cru avoir vécu ça une fois dans ma vie.

<<- Chéri, je suis rentré. >>

Puis mon père sursauta, le calme se transformant en une porte qui claque que personne ne s'attendait à entendre.

<<- Où est Macau ?
- Il dort. Je le surveille avec le baby phone.
- Okay. Et qu'est-ce que vous faites ?
- J'ai essayé de faire parler Vegas mais il refuse d'ouvrir la bouche, et il se met à pleurer quand j'essaie de le forcer un peu. >>

Et c'est en me redressant que je voyais ma mère arrivée.

Ses cheveux courts, presque rasés, qui donnent à sa mâchoire une allure magnifique sculptée que j'ai probablement héritée d'elle, et ses lèvres qui ne nous offrent absolument aucun sourire, juste une sorte de "je m'en fous, mais je fais la conversation pour ne pas paraître bizarre"

<<- Tu veux venir te reposer avec nous ?
- Non, ça ira, j'ai du boulot, Korn m'a envoyé des lettres recommandées de l'entreprise, je dois les trier, apparemment, beaucoup de vos clients n'effectuent pas de remboursement de vos services, je crois que je vais devoir taper sur les doigts de certaines personnes.
- Tu travailles trop, tu devrais...
- Passer du temps avec vous ne m'intéresse pas. >>