Chapitre 14 : 1940...

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New York – Brooklyn

1934

- Rend-moi ça Barnes !

Norah tendit son bras au-dessus de sa tête afin de pouvoir récupérer son livre, mais James Buchanan Barnes le garda hors de sa portée, se payant sa tête avec ses amis. Et du haut de ses onze ans, la fillette ne pouvait que sautiller désespérément, en vain. Même pour un adolescent de seize ans, Bucky était déjà presque considéré comme un adulte, ce, seulement si on oubliait qu'il était sans doute parmi les pires crétins de Brooklyn.

Comprenant qu'elle ne récupèrerait pas son livre de sitôt, elle abandonna sa tentative désespérée qui ne faisait qu'amuser les quatre terminants plus qu'autre chose. James se pencha à la hauteur du la blondinette aux boucles dorées afin de pouvoir la narguer davantage. Mais il voulait surtout savourer la petite bouille adorable de la jeune fille à qui il adorait joué de mauvais tours depuis sa première année au primaire.

- Va-s'y, continu, c'est marrant, sourit moqueusement le grand brun qui attirait l'entièreté des filles du lycée.

- T'en vaux même pas la peine Barnes.

Elle serra la mâchoire, le fixant droit dans les yeux alors qu'il souriait comme un idiot, toujours son livre dans les mains. Mais Bucky avait tendance à oublier que malgré son jeune âge, Norah restait une véritable tête de mule qui était prête à n'importe quoi pour avoir ce qu'elle voulait. Même âgée de onze ans, elle avait le tempérament d'une femme de trente ans d'expérience avec les hommes.

Ce fut pourquoi le coup de pied qu'elle lui envoya entre les jambes le surprit autant. Il en lâcha enfin le bouquin que la blondinette s'empressa de ramasser avant que Barnes ne s'effondre dessus, tenant douloureusement ses bijoux de famille. Ses amis s'arrêtèrent de rire, partageant la douleur de Barnes qui grimaçait. Pendant ce temps, Norah observa la tête brulée qu'était James, de haut et se détourna dans un coup de vent, faisant voler sa belle chevelure de blé derrière elle.

- Sale peste..., jura James qui se remettait difficilement de son entre-jambe endolori.

- Mais faut pas se mentir Bucky, elle a plus de cran que toi, sourit un des membres de leur groupe, avouant tout haut d'un certain point de vue ce que tous les autres pensaient tout bas.

- Et puis tu la cherches aussi, alors..., c'est pas étonnant qu'elle se défoule sur toi, rajouta un autre.

- Hilarant, souffla l'adolescent en roulant des yeux.

Ses amis l'aidèrent à se relever, riant gentiment de lui. Bucky pouvait peut-être avoir les traits d'une brute, dans le fond, il était gentil et très attentionnée, il ne savait peut-être juste pas trop le montrer et en particulier à une certaine blondinette en furie.

Le petit groupe d'adolescent commença à s'éloigner avant de remarquer que l'un d'eux n'avait pas bougé, fixant la direction qu'avait prise Norah. Steve était le plus frêle du groupe, souffrant malheureusement d'une maladie insoignable qui le suivrait toute sa vie. Maigre comme des arrêts de poissons, ses côtes visibles et son corps gardant la hauteur de celui d'un enfant de treize ans, il n'était pas le plus intimidant de la bande. Il était surtout le plus intimidé enfaite, mais avec la présence de ses amis, plus particulièrement Bucky, à ses côtés, on le laissait tranquille.

- Steve, tu viens ? appela Bucky.

- Ouais, je vous retrouve au ciné tout à l'heure.

James acquiesça, ne comprenant pas réellement pourquoi son ami ne continuait pas avec eux, mais n'insista pas et reprit sa route avec le reste de leur ami.

Steve alla dans la direction opposée, suivant les traces de la petite Williams. Ce ne fut d'ailleurs pas très long avant qu'il ne la rattrape. La fillette s'était réfugiée dans un café au coin de la rue, à une des tables près de la grande baie vitrée, les yeux rivés sur son livre. Rogers, bienveillant, s'approcha doucement, ne voulant pas lui faire peur. Il s'assit face à elle et lui sourit doucement quand elle releva les yeux vers lui.

𝑻𝒉𝒆 𝑾𝒊𝒏𝒕𝒆𝒓 𝑾𝒊𝒅𝒐𝒘 ••• 𝐵𝑢𝑐𝑘𝑦 𝐵𝑎𝑟𝑛𝑒𝑠Où les histoires vivent. Découvrez maintenant