𝑻𝒉𝒆 𝑾𝒊𝒏𝒕𝒆𝒓 𝑾𝒊𝒅𝒐𝒘 ••• 𝐵𝑢𝑐𝑘𝑦 𝐵𝑎𝑟𝑛𝑒𝑠

Chapitre 15 : En Louisiane

2024

États-Unis - Brooklyn

James était sorti depuis maintenant une bonne trentaine de minute et Norah ne pouvait lui en vouloir de prendre son temps afin de parfaitement réfléchir à la situation. Cette vérité venait de lui éclater en pleine face et l'avait heurté de façon aussi brutale qu'un coup de poing dans la gueule. Découvrir que celle qu'il aimait, et ne pouvait d'ailleurs s'empêcher de toujours aimer malgré cela, avait rejoint les rangs de ceux qu'il haïssait le plus sur cette Terre de son plein gré, le mettait hors de lui.

Il n'avait trouvé que pour seule échappatoire de sortir prendre l'air avant de sérieusement briser quelque chose ou blessé quelqu'un. Mais en aucun cas il ne se serait permit de toucher a Norah, même après cette découverte qui le mettait dans un de ces états. Il était donc monté sur le toit de l'immeuble où il savait que personne ne viendrait le déranger. Le vent froid qui circulait entre les bâtiments de Brooklyn lui mordait la peau du visage, mais il n'en avait que faire.

Pendant ce temps, la belle blonde, toujours dans l'appartement de son mari, à jouer avec un couteau de cuisine sur le comptoir, repensait à tous ces souvenirs qui lui étaient venus à l'esprit tandis qu'elle révélait enfin son plus lourd secret à James. A mesure qu'elle repassait ces images de son passé, ses doigts trituraient nerveusement les deux alliances toujours prisonnières de la chaine que Bucky n'avait pas pris soins de reprendre.

Ses pensées se perdaient tranquillement dans un brouillard d'anxiété, craignant que James ne lui pardonne jamais son acte. Elle s'était jointe à l'Ennemi, leur accordant sa confiance, ce uniquement jusqu'à ce qu'elle ne découvre ce qu'il était réellement advenue de James en 1948. Si elle l'avait su plus tôt, si seulement elle l'avait su, elle ne se serait jamais embarquée dans leurs projets surréalistes.

Et maintenant, à cause de la naïveté d'une jeune femme de 20 ans en deuil, Norah payait le prix qui n'était autre de voir James lui tourner le dos. Malgré tout ce qu'elle avait pu faire ou dire, il était plus qu'évident qu'elle tenait à lui, même si elle se demandait encore pourquoi. Beaucoup de questions restaient encore sans réponse.

La belle blonde en eut alors assez de tournoyer la lame entre ses doigts ainsi que du boucan causé par Alpine dans le salon, jouant avec une boule de papier depuis une dizaine de minute, et planta l'arme blanche sans difficulté dans la surface plane du comptoir. Elle passa ensuite la chaine qui emprisonnaient les deux anneaux à son cou afin d'être certaine de ne pas les perdre. Elle partit rapidement ramasser ses affaires, n'ayant plus rien à faire ici. Elle n'avait pas l'intuition que James reviendrait de sitôt, alors autant lui laisser le temps nécessaire pour totalement accepter la situation.

Sa veste en cuir sur ses épaules et son sac dans le dos, Norah passa par les escaliers de secours à partir de la fenêtre de la chambre principale. La belle blonde se glissa aussi aisément qu'un serpent dans son antre à l'extérieur et gravit les marches de métaux vers les hauteurs. Ses talons firent résonner chacun de ses pas, alertant de sa présence aux oreilles de James qui ne s'étonna pas à la voir.

Elle s'approcha doucement de lui, ne voulant pas le brusquer, et comme il ne se retourna pas, elle comprit aisément qu'il n'était pas encore près à lui faire face. Elle posa pourtant une main sur son bras, venant tenter d'au moins rentrer dans son champ de vision tandis qu'il fixait l'horizon de son regard de glace.

- Je vais me rendre en Louisiane pour voir Sam, je sais que l'histoire Morgenthau ne me regarde plus vraiment, mais je pourrais peut-être vous aider la prochaine fois que vous vous retrouverez face à Karli.

Bucky n'eut toujours pas le moindre mouvement, pourtant, il l'écoutait attentivement. C'était plus fort que lui. Il lui était impossible de faire comme si Norah n'existait pas. Être contrarié contre elle était une chose, mais l'ignorer lui était impensable, il ne pouvait que se permettre de le lui faire croire.