Deux âmes solitaires

Que leur arrive-t-il ?

Rose et sa capture arrivèrent au vaisseau quelques minutes plus tard. Ils y entrèrent et Rose enferma Loki dans la cellule du sas d'entrée. Elle se dirigea vers le cockpit et décolla sans attendre de cette planète givrée.

La terrienne conduisit sont vaisseau toute la nuit pour se changer les idées. Finalement, la faim eut raison d'elle et elle se rendit dans la pièce à vivre pour se préparer un petit déjeuner digne de ce nom. Son prisonnier non plus n'avait pas fermé l'œil de la nuit, lorsqu'il entendit des bruits de pas au-dessus de sa tête, il appela sa geôlière, quitte à réveiller tout le vaisseau si jamais celle-ci ne vivait pas seule. Rose l'ignora, du moins autant qu'elle le put. Au bout de dix minutes de lamentations mielleuses de la part du dieu du mensonge, elle alluma Minho et envoya celui-ci se charger de la prime un peu trop bruyante à son goût. Le petit robot s'avança jusqu'à la cage de Loki et comme il avait fait avec Rose, lui asséna une petite décharge. Loki, qui n'avait pas remarqué le tat de ferraille jusqu'ici, lâcha un petit juron en asgardien, avant de rappeler la chasseuse de prime dans la pièce au-dessus de lui.

« Norn ! lâcha-t-il. Quel est ce garde orangé, ridicule, que vous m'avez envoyé ? questionna le dieu, dans un langage soutenu qui fit glousser la jeune humaine.

-Il s'appelle Minho ! Il est gentil, faites-lui un bisou ! le nargua-t-elle au travers des haut-parleurs qu'utilisait habituellement Colin.

-Sûrement pas ! s'insurgea son invité. Vous comptez me laisser moisir dans cet habitacle ? demanda-t-il. Ce n'est pas comme ça que l'on traite un dieu ! se vanta Loki.

-Vous n'êtes pas un dieu ici ! le réprimanda Rose, ne supportant pas son air hautain et méprisant. »

Elle descendit en furie dans le sas où se trouvait son prisonnier, emportant avec elle une dague. Elle se plaça devant la cage du dieu et pointa son arme droit sur lui.

« Écoutez moi bien asgardien ! débuta-t-elle dans une rage folle. Ici, vous n'avez pas de pouvoir, continua-t-elle, désignant de sa lame les menottes aux poignets de Loki, et vous n'êtes ni prince, ni dieu, alors je vous conseille de ne pas me chercher ou je me ferai un malin plaisir de livrer un cadavre à mes commanditaires ! le menaça Rose. Me suis-je bien faite comprendre ?

-On essaye de se venger de mes accès de colère lorsque vous étiez à ma place, dans cette cage en bois ? lui répondit-il, un sourire narquois aux lèvres, pas du tout impressionné par la jeune femme, qui paraissait, à ses yeux, plutôt comme une petite fille ronchonne. »

Rose roula des yeux au ciel et lâcha un soupire dépiter, le caractère jouette du dieu pouvait être divertissant, mais dès le matin il était plutôt barbant.

Le sourire de Loki s'effaça soudain lorsqu'il remarqua le T-shirt de Rose, des vêtements typiquement midgardiens, se dit-il. Il scruta avec virulence le reste de la pièce et constata, dans le bazar accumulé dans tout le vaisseau de la chasseuse de prime, plusieurs babioles midgardiennes, qu'il avait lui-même put croiser lors de son voyage sur Terre, il y a un an de cela, du moins pour lui.

« Vous êtes humaine ? s'étonna-t-il, tentant de masquer son désarroi par un air jouette de façade.

-Oui ! répondit, sèchement, Rose. Vous comprenez maintenant pourquoi je n'aurais aucun scrupule à vous égoger ! le menaça-t-elle à nouveau, relevant sa dague vers lui. »

Elle lui balança avec méprit, un sandwich au pied de la cellule et sortit de la pièce pour se rendre dans sa cabine.

Loki resta bouche bée face à cette révélation. Un être humain, cette frêle créature, était la dernière qu'il s'attendait à croiser aux confins de l'univers. Certes, il s'était caché sur Jupiter, mais les humains ne sont pas censés savoir s'y rendre. Si elle avait l'intention de le ramener sur Midgard, il était foutu. Son frère allait forcément s'en mêler et, par conséquent, Odin aussi. Il devait s'enfuir, mais la midgardienne avait couvert ses arrières, il n'avait pas de pouvoir et les barreaux de cette cage semblaient construit sur mesure pour lui. Ce qui était le cas, par ailleurs. Il était à sa merci, mais le pire c'est que ça ne le dérangeait pas. Même s'il avait eu ses pouvoirs, il ne sait même pas s'il se serait enfuit. Peut-être serait-il resté. Dans tous les cas, pour l'instant, et aux vues de la situation, il n'avait pas d'autre choix, il n'avait aucune échappatoire. Pas de pirouette magique pour se sortir d'ici cette fois.