Dita
Il était quatorze heures lorsqu'un homme vêtu d'un costume très élégant s'est rendu dans la boutique fleuriste dans laquelle je travaille. Très souriant, il a demandé à ma collègue de me voir alors je me suis présentée à lui. Avec de très bonnes manières, cet individu a sorti une enveloppe de la poche intérieure de sa veste noire. Rapidement, j'aperçois la pastille de cire bleue qui tient l'enveloppe close et je sais qu'il s'agit d'un courrier de Lazulite.
Le bleu est synonyme de Lazulite pour son Lapis-Lazuli.« Je dois vous remettre ceci. Bonne journée. »
L'homme me sourit et quitte la boutique précipitamment.
Koen, le bras droit de Lazulite avait refusé de prendre mon numéro de téléphone disant qu'il le trouverait d'une façon ou d'une autre de lui-même... Je constate qu'il avait raison.
Discrètement, je fais sauter le cachet de cire puis j'en extrais la petite lettre rectangulaire cartonnée.
Chère précieuse,
Il est temps pour vous de rejoindre le seul endroit où vous pourrez briller de mille feux.
Lazulite vous ouvrira ses portes en fin d'après-midi afin de commencer votre apprentissage du parfait modèle.
Il n'y a qu'une règle à respecter, vous devez êtes parfaite.
Nous sommes impatients de vous voir.Koen.
Je referme la lettre et voilà que je guette l'horloge.
Je n'ai pas de véhicule alors je vais devoir prendre le bus puis marcher jusqu'à Lazulite. Je n'aurais pas le temps de rentrer chez moi pour pouvoir me changer.
Je n'ai toujours pas dit à Zain que je travaillais pour Lazulite en tant que précieuse favorite car je ne savais pas comment le faire et depuis la soirée, quatre jours se sont écoulés sans que je n'aie eu de nouvelles.
Ce soir, en rentrant de Lazulite, je devrais tout raconter à Zain.
Les heures s'écoulent et lorsque ma journée de travail s'achève, sans discuter avec mon patron et ma collègue, je file jusqu'à l'arrêt de bus en changeant d'itinéraire depuis que je vis avec Zain.
Dans le bus, j'essaie de me coiffer proprement avec le pauvre peigne que je possède dans mon sac usé puis je vérifie que le peu de maquillage que je m'étais mis est encore potable.
Inutile de se mentir, j'aurais beau retaper mon physique autant que je le veux, à Lazulite, je ferai tâche. Je ne serai pas parfaite, comme on me l'a demandé.
Mon pouls bat rapidement et lorsque je dois terminer mon chemin à pied, j'ai la joie de recevoir une averse qui saccage ma coiffure en collaboration avec le vent mais de plus, mes chaussures se retrouvent couvertes de boue.« Mon Dieu ! On ne me laissera jamais entrer ! » je me plains en resserrant mon écharpe autour de mon cou.
Je sais déjà que j'ai le bout du nez écarlate, les mains gelées, mes chaussures qui n'étaient pas prévu pour les intempéries ont laissé l'eau mouiller mes pieds à travers mes chaussettes. Je suis très loin de ce que l'on pourrait appeler une perfection. Encore moins une précieuse favorite.
C'est au bout de vingt minutes que mon périple s'achève. Je me retrouve devant ce grand portail qui m'impressionne encore et je sonne timidement contre l'interphone.
Il ne faut que quelques secondes avant que les grandes portes ne s'ouvrent sur l'immensité du pouvoir que détient Lazulite.
Malgré l'abondance de pluie, le palais reste resplendissant. La cour est merveilleusement décorée de ses labyrinthes, ses fleurs, ses arbres... Il y a tellement de couleurs à voir. Les fontaines éteintes ne gâchent absolument pas le paysage et celle des deux cygnes entrelacés devant le grand escalier qui mène aux portes de Lazulite donne un charme inégalable au lieu. Je ne saurais décrire à quel point tout est spectaculaire.
J'avance dans cette allée de gravelles qui me guide devant l'entrée de cet empire et les portes s'ouvrent dans un grincement. Deux hommes m'accueillent et s'étonnent de ma tenue.
Je sais, je ne suis pas parfaite... Je crois que je ne suis même pas présentable.

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Lazulite
Fanfiction⚠️ ATTENTION ! ⚠️ Ce tome se lit juste après Brugmansia I et II. De l'argent à perte de vue, des parures inestimables, des tissus fastueux, un royaume sardanapalesque, des bals époustouflants, des femmes et des adversaires par milliers voilà qu...