Chapitre 4

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Mais demain, tout ce sera différent, je me le promets en souriant juste avant de plonger dans le monde des rêves.

***Trois jours plus tard ***

'Un jour, Arthur Koestler a dit qu'il y avait une limite à la douleur mais pas à la peur '. Ça fait maintenant dix minutes que je suis sur le banc avec, comme seule compagnie, ce proverbe.

Pourquoi ? Je n'en sais rien. Après ces trois jours riches en émotions, j'ai décidé de faire une petite pose et je pense que j'en ai vraiment besoin. J'oublie le proverbe sans importance et passe en revue les trois jours.

Qu'ai-je fais durant tout ce temps ? Simple, j'ai appris à utiliser mon 'don'. Cela peut paraitre fou, mais après mes essais, je dois me rendre à l'évidence : je ne suis pas normale. Mais en réfléchissant, que signifie être "normale"? Avoir une famille ? Avoir une maison?

Je secoue la tête, je me suis promis de ne plus penser à ça. Mon seul objectif est de découvrir mon passé, le reste ne compte pas. Comme vous avez remarqué, je n'ai toujours pas récupéré ma mémoire mais j'imagine que c'est le prix à payer pour mon omniscience. Hé oui, avec mes essais, je me suis rendue compte que je sais tout de A à Z. De la création de l'univers au présent, des premiers philosophes aux scientifiques d'aujourd'hui, des tous petits détails sans importance du quotidien aux plus grands secrets d'États. Et ce n'est pas tout ! En plus de tout savoir quand je touche quelqu'un, je suis projeté dans la vie de celui-ci.

Bon, en théorie c'est à peu près ça, mais en pratique c'est beaucoup plus compliqué. J'ai même failli m'évanouir un sacré nombre de fois ! Je me suis rendue compte, en parallèle, que je suis assez têtue. Bah ouais, je me suis apporté aussi un tout petit riquiqui de rien du tout nombre d'ennuis. Franchement, ce ne serait pas drôle, sinon. Comment ? Mais voyons, il n'y a rien de plus simple ! J'ai juste essayé de modifié le futur des gens que je croisais. Oh, et j'ai aussi essayé de violer les secrets d'États pour savoir si il y a des gens dans le même cas que moi, que des broutilles comme vous pouvez le remarquer !

Mais bon, il n'y a pas que des avantages à avoir un don comme ça. C'est comme étudier pour un exam, et avoir tellement de matières dans la tête que tu as la migraine. J'ai dû me créer une barrière dans mon esprit sinon des millions d'informations et de voix m'auraient envahies. J'ai mis du temps à la mettre en place et si un jour, elle se brise, je crois que ça me détruirait, car je ne pourrais le supporter.

Je bats des paupières plusieurs fois pour sortir de mes pensées. Tiens, je sens une présence familière. Ça me met mal à l'aise. Depuis que je suis arrivée, j'ai l'impression d'être constamment observée. Je me retourne d'un coup pour essayer de prendre par surprise celui qui m'observe depuis plus de quatre jours, mais, comme d'habitude, personne en vue. Personne? Pas tout à fait. Je remarque un adolescent avec son chien. En sentant mon regard sur eux, le jeune garçon tourne ses yeux vers moi pendant une demi-seconde, puis reporte son attention sur le béton en mettant ses mains dans les poches de son jean. Le chien au contraire, semble captivé par ma personne, tellement qu'il s'arrête en face de moi, de l'autre côté de la rue. Et sans crier gare, il s'avance sur la route dans ma direction. D'un coup, il s'arrête en plein milieu de la voie et secoue la tête comme si quelqu'un avait contrôlé ses mouvements jusqu'à maintenant.

C'est à ce moment que l'adolescent décide de tourner la tête pour savoir où est passé son animal de compagnie et c'est aussi à ce moment qu'un camion de livraison décide de tourner dans notre ruelle. Il allait vite... Très vite... Trop vite.Pourtant, je suis persuadée qu'il avait vu le chien, alors pourquoi avoir accéléré?Mon sang ne fait qu'un tour, pas le temps de réfléchir, je me mets à courir.

Les images se sont mises à défiler devant mes yeux, mais pas le temps d'y prêter plus d'attention, je prends le chien dans mes bras et, au moment où le camion risque de nous rentrer dedans, je me baisse et roule sur le côté, pour finir sous le chassie. Tout s'est passé si vite que je n'ai pas réfléchi à mes mouvements...Le camion est parti depuis quelques secondes, mais je ne bouge pas, je n'ose pas, je ne veux pas. Je sens le chien bouger dans mes bras donc je relâche ma pris, mais je ne bouge pas pour autant. J'entends quelqu'un jurer et essayer de me prendre dans ses bras. Je me débats comme un diable pour sortir de l'emprise de l'adolescent de tout à l'heure. Je suis bête me direz-vous, je viens d'échapper à un accident de voiture et je fais des mouvements brusques. Mais la barrière dans mon esprit s'est littéralement brisée en passant sous le camion. Maintenant debout, les millions d'informations et de voix m'engloutissent peu à peu, je rassemble mes dernières force et cours.

Je cours aussi vite que je peux.

"- Hey! Reviens!"

J'entends quelqu'un m'appeler mais je ne me retourne pas, je trébuche plusieurs fois mais je ne m'arrête pas. J'arrive dans le studio, claque la porte et me laisse tomber derrière celle-ci. Je me mets à pleurer toutes les larmes de mon corps, prends ma tête entre mes mains, prise d'une soudaine douleur. Après ce qui semble être une éternité, je t'entends une voix grave se distinguer de toutes les autres qui bourdonnent dans mes oreilles. Cette voix grave, je la connais, elle m'a mis en garde deux fois en disant que nous ne pouvons nous éloigner de notre destinée. Mais cette fois-là ce n'est pas un avertissement, elle me dit clairement que je suis allé trop loin en sauvant ce chien qui normalement devait mourir donc je dois être puni. Puis, elle reparti comme elle est arrivé, d'un coup. Je n'ai pas le temps de m'interroger sur cette mystérieuse voix, que je grogne de douleur à nouveau.

La douleur mentale me reprend à nouveau et je me sens partir.

Une journée plus tard, je suis toujours à la même place. Je suis exténuée, je n'ai pas dormi, pas mangé, je ne veux pas. Je sens mon énergie me quitter petit à petit et j'ai peur de sombrer dans ce qui semble être le sommeil éternel.

Hier soir...

Hier soir, j'ai senti un mouvement derrière la porte puis trois coups ont percé le silence glacial de la pièce. J'ai voulu me lever et demander de l'aide, mais aucun de mes membres ne répondait à mon ordre. Donc je suis restée là, toute la nuit, à me battre contre moi-même. Petit à petit, la douleur cesse et elle se remplace par la peur de sombrer dans le sommeil.

'Un jour, Arthur Koestler a dit qu'il y avait une limite à la douleur mais pas à la peur'.

J'ai enfin compris me dis-je avant de sombrer dans l'inconscience...

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Salut tout le monde ! C'est les vacances !

Bon voilà bref... Sinon, on espère que le chapitre vous aura plu même si on a un peu de retard mais je dois vous avouer que je suis marié avec mon lit... Grande histoire d'amour...

Et avec @ferg7739 on aimerai vous remercier car I know you est passé #65 dans la catégorie paranormal ! C'est génial ! Vous êtes géniaux !

Bah bonne vacance et souvenez-vous : le Nutella, c'est bon pour la santé !

I know you (PAUSE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant