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༻ 𝐀̀ 𝐟𝐨𝐫𝐜𝐞 𝐝𝐞 𝐬'𝐚𝐝𝐨𝐧𝐧𝐞𝐫 𝐚̀ 𝐮𝐧 𝐫𝐨̂𝐥𝐞, 𝐨𝐧 𝐟𝐢𝐧𝐢𝐭 𝐩𝐚𝐫
𝐜𝐨𝐧𝐟𝐨𝐧𝐝𝐫𝐞 𝐟𝐢𝐜𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐭 𝐫𝐞́𝐚𝐥𝐢𝐭𝐞́, 𝐥𝐚 𝐛𝐚𝐫𝐫𝐢𝐞̀𝐫𝐞 𝐪𝐮𝐢 𝐥𝐞𝐬 𝐬𝐞́𝐩𝐚𝐫𝐞 𝐬'𝐞́𝐯𝐚𝐧𝐨𝐮𝐢𝐭 𝐞𝐧 𝐮𝐧𝐞 𝐭𝐫𝐚𝐢𝐧𝐞́𝐞 𝐝𝐞 𝐟𝐚𝐮𝐱 𝐞𝐬𝐩𝐨𝐢𝐫𝐬 𝐞𝐭 𝐝𝐞 𝐫𝐞́𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬 𝐬𝐞́𝐪𝐮𝐞𝐥𝐥𝐞𝐬 ༺


☠︎︎ HART ☠︎︎

J'espère que cette année tu ne me feras pas honte, déclare ma mère d'une voix tranchante.

Sans que je ne le contrôle, un rire sarcastique quitte la barrière de mes lèvres. C'est invraisemblable, elle rejette toute la faute sur moi alors que je suis celui qui a pris cher dans toute l'histoire.

— Excuse-moi de te foutre la honte car tu me tiens responsable d'une chose dont j'ai été victime, lâché-je, amèrement.

En réponse, elle lève les yeux au ciel, comme si cette situation l'exaspérait au plus au point, ou qu'elle ne me supportait plus.

— Arrête un peu de te plaindre tout le temps ! s'agace-t-elle. Je t'offre un toit où vivre, de la nourriture, je paie pour tes études et ce que je reçois de ta part, c'est juste de la déception. Tu n'es même pas fichu de te tenir à carreaux au lycée.

— Tu sais quoi ? J'en ai marre de tous tes stupides reproches, je te promets qu'un jour, je me casserai de cette maison. À notre plus grand bonheur.

Après avoir craché ces paroles agressives, une explosion suite à des années de silence, je me sens plus léger. Jane Driscoll a beau être ma mère, elle n'en a pas l'étoffe. Sa manière de penser et d'agir se trouvent à une distance conséquente du tableau dépeint d'une mère aimante ; elle est tout l'opposé.

Elle me laisse filer, en colère, sans même faire semblant de me retenir ou même s'excuser.

Mon casque enfilé, j'enfourche ma moto avant de démarrer rageusement. Dans mon for intérieur, je maudis mon existence dans ce monde dénué de tous bon sentiments. Seuls la haine, le mépris et la violence résident et règnent en maître.

C'est ta force qui te définit ; si tu montres ne serait-ce qu'une once de faiblesse, tu deviens automatiquement la cible de toute la noirceur. Le peu de lumière qui restera en toi s'éteindra, englouti par la puissance des ténèbres.

En cours de route, je me fais violence afin de ne pas laisser cette femme m'atteindre, je refuse de lui accorder ce pouvoir. Elle ne le mérite pas. J'ai consacré dix-huit ans de ma vie à essayer de la rendre fière, et si elle n'est toujours pas satisfaite, je ne m'en soucie plus.

Le lycée apparaît enfin dans mon champ de vision, mon enfer se matérialise. Cet endroit, c'est mon espace de torture. Il renferme tout ce qui m'a maintenu captif d'un abîme sans fin et sans issue.

Lorsque je gare ma bécane, des paires d'yeux curieux se posent sur ma personne. Les ignorant royalement, je rabats ma capuche sur mes cheveux sombres et entame plusieurs pas jusqu'à pénétrer dans l'enceinte de l'établissement.

Les mains dans les poches, je m'achemine vers mon casier, en n'accordant aucune importance au monde qui m'entoure.

Certaines doivent s'interroger silencieusement ce que je fais encore là après cette soirée, celle qui m'a guidé plus profondément encore dans ma souffrance.

𝐎𝐕𝐄𝐑𝐊𝐈𝐋𝐋Où les histoires vivent. Découvrez maintenant