𝐎𝐕𝐄𝐑𝐊𝐈𝐋𝐋

- 𝐈𝐈𝐈 -

༻ 𝐋𝐞𝐬 𝐬𝐞𝐜𝐫𝐞𝐭𝐬 𝐬𝐨𝐧𝐭 𝐥𝐞𝐬 𝐨𝐦𝐛𝐫𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐬 𝐩𝐞𝐧𝐬𝐞́𝐞𝐬, 𝐜𝐚𝐜𝐡𝐞́𝐬 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐫𝐞𝐜𝐨𝐢𝐧𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐩𝐥𝐮𝐬 𝐬𝐨𝐦𝐛𝐫𝐞𝐬 𝐝𝐞 𝐧𝐨𝐭𝐫𝐞 𝐚̂𝐦𝐞 ༺

☠︎︎ HART ☠︎︎

Mon coeur se vide au rythme des pages qui se tournent, soufflé et emporté par le vent matinal. Au loin, les bribes des disputes s'évanouissent, interrompues par les rayons du soleil qui s'imposent lentement dans le ciel.

La nuit invite le chaos que le jour dissipe à son arrivée.

Le calme réside de nouveau, me plongeant aussitôt dans un état de sérénité temporaire. Ma vue se perd dans les recoins abandonnés de notre rue, où les souvenirs de mon enfance s'empilent.

Je ferme douloureusement les yeux en expirant, me déconnectant de ma lecture.

Les douleurs du passé s'attardent sur les plaies récentes. J'aimerais juste que les cicatrices disparaissent, mais l'étape de la guérison est avant tout un état d'esprit.

Afin de guérir, la solution n'est pas d'effacer nos maux, c'est plutôt de les accepter.

Les gamins des maisons voisines courent au milieu de la route, insouciants et inconscients du danger auquel ils s'exposent.

— Hart, crie l'un d'entre eux, en m'adressant un signe de main.

Je le salue en retour, bien que j'ai sûrement l'air plus ennuyé qu'autre chose. Les lèvres du petit blond s'étirent joyeusement, dévoilant l'intégralité de ses dents, ce qui a le mérite de m'arracher l'ombre d'un sourire.

— Tu viens jouer avec nous ? il s'enquiert, le visage rayonnant.

— Peut-être plus tard, je dois m'occuper de quelque chose ce matin.

Son expression s'attriste tandis qu'il rejoint ses amis. Je l'observe un instant, envieux de cette légèreté dont il fait preuve. Malgré le quartier malfamé où il réside, il garde cet éternel sourire, comme un espoir. Un promesse secrète racontant que tout ira bien.

Je retourne dans ma maison, accueilli par une vision repoussante des lieux. Les bouteilles de bière gisent sur le sol lugubre, tenant compagnie à une traînée de vêtements sales. Je soupire face à ce spectacle. Cela ne fait aucun doute, Jane a dû profiter de mon absence pour s'adonner à une beuverie avec ses amis.

Répugné, je ramasse les bouteilles vides avant de nettoyer l'espace. En découvrant l'état de l'endroit, une joie sourde éclate en moi, je suis heureux de ne pas avoir passé la nuit, ici.

C'est alors que le visage de Winter envahit mon esprit. La détresse immaculée logée dans la noirceur de ses iris me revenait avec force. Mais le regard qui m'anénantit reflète sa fragilité sous un aspect différent.

Quand Jaz s'est approprié le droit de l'entraîner dans une chambre alors que ses yeux à elle hurlaient, quémandant de l'aide, je n'ai pas pu résister à l'envie de l'extraire de cette position inconfortable. Un besoin irrépressible de lui venir en aide s'était enroulé autour de moi.

Étrange comme on sait qu'elle a fait le contraire quelques mois plus tôt...

— Hart ? entends-je, me tirant de mes rêveries.