𝐎𝐕𝐄𝐑𝐊𝐈𝐋𝐋

- 𝐈𝐈 -

༻ 𝐀̀ 𝐭𝐫𝐨𝐩 𝐯𝐨𝐮𝐥𝐨𝐢𝐫 𝐜𝐡𝐞𝐫𝐜𝐡𝐞𝐫 𝐥'𝐚𝐩𝐩𝐫𝐨𝐛𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐚𝐮𝐭𝐫𝐞𝐬, 𝐨𝐧 𝐟𝐢𝐧𝐢𝐭 𝐩𝐚𝐫 𝐧𝐞́𝐠𝐥𝐢𝐠𝐞𝐫 𝐧𝐨𝐬 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐫𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐯𝐢𝐞𝐬 ༺

❄︎ WINTER ❄︎

Située dans un coin de la pelouse de notre lycée, je me retrouve entourée de quelques personnes, un quotidien dont je ne peux me défaire.

Pourtant, je me sens étonnamment seule, du moins, du point de vue psychologique. Il faut croire qu'être constamment enveloppé dans un groupe ne fait pas disparaître ce sentiment de solitude apparente.

Le pire c'est qu'aucun des invidus autour de moi n'est mon ami, ils sont juste là parce qu'ils pensent accomplir une sorte de rôle dans ce bahut.

Je fais littéralement office de décoration, une pièce artistique qu'on expose sans pour autant lui accorder de l'attention à sa juste valeur. Un trophée qu'on exhibe, telle est la vision que je me fais de ma propre personne. On m'utilise sans me demander mon avis.

Leur quête de popularité les pousse à me côtoyer, juste pour le plaisir de montrer qu'ils ont une place parmi les « populaires ». Les personnes qui réceptionnent toute forme de respect de la part des autres étudiants. La plupart faisait déjà partie soit de l'équipe de cheerleaders soit de l'équipe de football, tandis que d'autres ont intégré ces équipes uniquement dans le but de rejoindre notre cercle.

— Ce soir, j'organise une fête ! s'exclame Natalie, une des cheerleaders, et je compte sur vous pour venir. Ce sera l'occasion de célébrer notre nouvelle et dernière année de lycée.

Le menton calé dans la paume de ma main, j'écoute d'une oreille distraite leur échange concernant cette fameuse fête. Je n'y prête pas part, puisque j'ai bien conscience que dans tous les cas, ils me forceront à participer, sous prétexte que je suis la reine de ce lycée, celle qui doit toujours honorer les soirées par sa noble présence.

— Winter ? m'interpelle-t-on, alors que mes pensées naviguaient autre part.

— Oui ?

— On voulait juste la confirmation que tu seras de la partie, ce soir, rétorque Jaz, le capitaine de l'équipe de football en dégageant un brin de cheveux blonds de son faciès.

Ce dernier m'étudie de la tête aux pieds, une habitude qui me déplaît fortement chez lui, et je lui en ai déjà touché un mot, mais à ce que je vois, il n'est pas prêt de répondre à ma requête.

Tous les paires d'yeux se posent sur mon humble personne, la lueur qui loge dans leur iris porte à croire à une appréhension d'un refus de ma part.

— Bien sûr que je viendrais, leur assuré-je, un sourire des plus hypocrites sur les lèvres.

C'est devenu une action normale, je le fais presque sans m'en rendre compte. J'offre ce sourire au monde, dans l'espoir de condamner mes réels sentiments, ceux qui risquent de me causer du tort.

— Tant mieux, car sans ta présence, ce ne serait pas une soirée digne de ce nom, ajoute Clara, la meilleure amie de Natalie.

Avec toute ma volonté, je me fais violence afin de ne pas lever les yeux aux ciel. Mais bien sûr...

Si seulement connaissait-il seulement ce qu'est devenu leur précieuse reine. Celle qu'ils adulent tellement. Or je ne conçois pas à ce qu'ils le découvrent.