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༻ 𝐏𝐚𝐫𝐟𝐨𝐢𝐬, 𝐥𝐚 𝐯𝐢𝐞 𝐞𝐬𝐭 𝐥𝐨𝐧𝐠 𝐬𝐜𝐫𝐢𝐩𝐭 𝐨𝐮̀ 𝐩𝐞𝐮 𝐢𝐦𝐩𝐨𝐫𝐭𝐞 𝐥𝐞 𝐫𝐨̂𝐥𝐞 𝐪𝐮𝐞 𝐭𝐮 𝐢𝐧𝐭𝐞𝐫𝐩𝐫𝐞̀𝐭𝐞𝐬, 𝐭𝐮 𝐧'𝐚𝐬 𝐚𝐮𝐜𝐮𝐧 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐨̂𝐥𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐭𝐚 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐫𝐞 𝐞𝐱𝐢𝐬𝐭𝐞𝐧𝐜𝐞 ༺

❄︎ WINTER ❄︎

Mon souffle se bloque dans ma gorge face au surnom. Le problème n'étant pas l'emploi du terme « reine », il s'agit plutôt de la marque possessive qu'il a instauré. Comme si je lui appartenais.

Ma reine

Je n'ai pas relevé la première fois, en accusant un moment d'inadvertance. Mais la seconde fois me prouve que le choix lui est propre. 

— Tu acceptes ou tu te défiles pour cette fois ? il me questionne sur un ton espiègle.

Il me teste. Hart sait exactement où frapper pour que la blessure soit significative. Si je veux avoir une chance de récupérer mes affaires, je vais devoir céder à sa condition, bien que l'envie n'y soit pas.

— J'accepte.

Satisfait de ma réponse, il m'adresse un sourire victorieux. Ses doigts délaissent mon menton et tracent leur chemin jusqu'à mon poignet. Sans me demander mon avis, il m'entraîne à l'autre bout du parking où une moto est garée.

Il me délaisse un instant afin de s'emparer d'un casque et me le tendre. Ses yeux m'invitent silencieusement à le mettre sans broncher, pourtant je n'obtempère pas. Le doute s'immisce en moi. Est-ce une bonne idée ? Suis-je réellement obligée d'en arriver là ?

— Tu as déjà changé d'avis ? il ricane en remarquant mon hésitation. Tu n'as plus envie que je te rende ce qui t'appartient ?

Sa question a le malheur d'influencer mes convictions. Je soupire, prise au piège dans un scénario où il est celui qui dirige chacun des actes.

— Passe-moi ce fichu casque, je cède finalement.

En retour, les coins de ses lèvres se relèvent, satisfaites. Il range mon sac dans le coffre.

D'un mouvement synchronisé, nous enfilons nos casques respectifs, nos yeux s'accrochant. Une partie de moi me crie l'absurdité de la situation, mais l'autre m'encourage à poursuivre sur cette voie.

Je me secoue mentalement la tête. De toute manière, ma décision est prise. Étonnamment, il m'aide à enfourcher sa bécane avant de s'installer à son tour. En constatant mes bras ballants, il les saisit d'une poigne et les enroule autour de sa taille.

La distance entre nos deux corps est réduite à néant, ne laissant pas un seul centimètre nous séparer. Ma poitrine frôle son dos, des milliers de frissons me parcourant à ce contact. Malgré la réticence qui m'étrangle, je m'accroche désespérément à lui dès que la moto s'élance sur la route.

Mes tresses s'échappant de mon casque virevoltent dans le vent, évocatrice d'une liberté retenue. Je contemple le paysage qui s'efface autour de nous, alors que nos silhouettes se faufilent dans la nuit.

L'air frais fouette mes jambes nues.

— Resserre un peu plus tes bras autour de moi, m'ordonne Hart, parlant assez fort pour que je puisse distinguer sa voix à travers les vrombissements de la moto.

𝐎𝐕𝐄𝐑𝐊𝐈𝐋𝐋Où les histoires vivent. Découvrez maintenant