Première séance

981 3 0
                                    


L'organisatrice de la soirée s'avance vers Juliette, un petit sourire de connivence au coin des lèvres. Elles se connaissent bien !
— Juliette, je te présente un petit nouveau, tu veux bien lui faire visiter les lieux ?
Elle se sourient, complices. L'organisatrice connaît son goût pour les débutants qui viennent tout sourire pour la première fois. Ils ne tardent pas à se jeter dans la gueule des louves affamées et dans leurs griffes acérées. Et les siennes en particulier ! Les doigts de Juliette s'agitent déjà, pressés de pianoter sur la peau tendre de ce soumis qui semble prometteur ; une terre vierge qui ne demande qu'à être explorée et labourée ! Il se présente comme nouveau et débutant, mais son allure tranquille et paisible le trahit : il a déjà dû expérimenter avec ses amantes. Cependant, une dominatrice qu'il ne connaissait pas cinq minutes auparavant, qui le regarde comme une chatte considère une souris, en se pourléchant les babines et les yeux brillant d'excitation, c'est une autre chanson !
Il sourit toujours cependant, un sourire un peu crispé, tendu. Il doit s'inquiéter d'être regardé si fixement. Juliette se secoue, où a-t-elle la tête, elle en oublie la visite...

Juliette est à son affaire, elle connaît les lieux par cœur. Elle lui montre tous les coins et recoins, y compris ceux qu'elle a mis des mois à découvrir, avant de le ramener sagement au bar. Elle décide de se l'accaparer encore un peu, et lui réclame un massage des pieds, parfait pour se mettre en train et de donner du cœur à l'ouvrage ! Et puis en tant que nouveau, il doit tout essayer, afin d'identifier les pratiques qui lui plaisent le mieux...
Pendant qu'il lui masse les pieds, avec application et la maladresse du débutant (ou du non fétichiste), elle considère sa tête penchée. Mais quelle tignasse ! Elle ne peut s'empêcher d'y enfouir ses doigts et de tirer un peu, à pleine mains. Il ne bronche pas, il reste concentré sur sa tâche. Tant de sérieux l'excite, elle glisse ses mains sous son tee-shirt et entreprend de le griffer subtilement du bout des ongles, les enfonçant de plus en plus. Elle n'hésite pas à triturer les poils soyeux de son poitrail ; enfin un qui ne se rase pas ! Elle profite de son statut (temporaire) de Maîtresse pour le lui interdire à jamais. Elle promène aussi ses mains sur son visage, gênant sa respiration, son souffle – après tout, le breath play, c'est le thème du jour. Elle se sent prête à déraper, mais ce n'est pas le lieu.
— Veux tu me suivre à l'étage ?
— Oui, Madame !
Juliette se rappelle juste à temps ses devoirs d'initiatrice, elle lui fait un petit topo sur le consentement, l'importance de la communication, et du safe word si elle va trop loin.
— Tu me dis "Orange" quand j'approche de tes limites, d'accord ? J'arrêterai !
Il s'incline, souriant toujours.

Juliette emporte sa victime consentante à l'étage, se réjouissant de profiter de ce cadeau tombé du ciel, arrivé par hasard entre ses mains par l'entremise de l'organisatrice. Un soumis docile, souriant, gentil... miam !
Elle furète à l'étage à la recherche d'un recoin à l'abri des regards, c'est mieux pour une première fois, et elle sera plus à l'aise elle aussi. Elle s'assoit sur le rebord d'un lit, et l'invite à se déshabiller. Qu'il ne garde que son boxer !
— Allonge-toi sur mes genoux ! Sur le ventre...
Elle ne se refuse pas ce petit plaisir : une fessée déculottée. Elle a envie de rire, cela lui évoque toujours ce tableau un peu iconoclaste "La vierge Marie punissant l'enfant Jésus". Au bout d'un moment, elle baisse le boxer pour le plaisir de fesser la peau nue. Elle découvre des fesses bien rondes et duveteuses, elle va s'en donner à cœur joie ! Une fessée en douceur, qui lui réchauffe agréablement les mains, qu'elle a toujours froides, mais pas assez forte pour faire rougir les fesses. Elle espère au moins faire rougir ses joues ! Une fessée, l'humiliation suprême, non ?
On s'approche, elle remet sagement le boxer en place, respectant sa pudeur.
Elle finit par lui dire de se relever, et le fait s'appuyer contre le mur, boxer baissé à mi-cuisses. Elle s'arme de ses jouets, et manie ses martinets, son padlle... Elle n'est pas une grande fouetteuse, mais elle aime la musique rythmée des instruments sur la peau, les tressaillements et les plaintes qu'elle obtient... Elle préfère utiliser ses mains cependant, de loin, pour sentir le contact de la peau directement, apprécier la fermeté des fesses, leur agréable rondeur...
Elle se colle à lui, cherchant ses points faibles, ses zones sensibles, et se régalant de ses sévices préférés. Griffures, morsures, triturages des tétons, rien n'est épargné au pauvre garçon ! Sa peau est délicieuse, elle se laisse aller à des effleurements plus doux. Surprise, le garçon se tortille ! Il est chatouilleux ! Voilà qui ouvre des perspectives ! Plus sadique que jamais, Juliette s'y met à deux mains cette fois, et caresse légèrement les flancs, l'intérieur des bras du malheureux, qui glousse et gigote à qui mieux mieux.

Juliette se dit qu'il est temps de le libérer, et le renvoie d'une tape sur les fesses. Il faut qu'il vive d'autres expériences !
Elle a envie de boire un verre, tout en profitant d'autres massages des pieds.
Son petit nouveau reste dans les parages, désœuvré, et Juliette ne résiste pas. Elle lui fait signe.
— Tu peux venir près de moi si tu veux !
Ils trinquent en souriant, mais elle n'oublie pas son statut de soumis, hors de question qu'il reste oisif.
— Tiens, tu peux me masser les mains pendant qu'on me masse les pieds, l'une puis l'autre ! Les mains sont toujours oubliées !

Bientôt, elle confie son masseur de pieds à une copine, et entraîne à nouveau son nouveau soumis à l'étage.
Tiens, un soumis maso qui passe par là, ça lui fera du bien de se défouler ! Hop, elle l'invite à s'allonger sur le sol et le piétine avec entrain, tenant la main de son soumis débutant pour garder l'équilibre, avant de gifler le masochiste avec enthousiasme, de plus en plus fort, d'autant plus qu'il porte une cagoule. Il semble comblé, il en redemande, mais Juliette, dont les épaules sont délicatement massées par son soumis, veut à nouveau se consacrer à lui. Ses massages sont prometteurs !
Cette fois, direction le grand lit en contrebas, qui offre un nouvel espace de jeu. Qu'il se dénude à nouveau, et s'allonge ! Sur le dos, le ventre ? Elle n'arrive pas à se choisir, ce sera d'un côté, puis de l'autre. Elle veut le voir et le malmener sous toutes les coutures ! Elle ne se prive pas de le fesser à nouveau, ni de torturer ses tétons, sa peau, tout à loisir, tant pis si elle l'a déjà fait tout à l'heure, elle a envie de le refaire, encore et encore. Elle s'amuse aussi à le mordiller partout, le lobe des oreilles compris, avant de peser de tout son poids sur lui, qu'il étouffe bien ! Elle réchauffe son corps glacé à son contact, appréciant d'être gagnée par sa chaleur. Lui en revanche doit se refroidir peu à peu, mais il reste impassible, ce qui l'excite de plus belle.
Prise de fringale, Juliette plante à nouveau ses dents dans son bras, son épaule, ajustant sa prise selon les gémissements de sa victime. Elle se rapproche dangereusement de son cou où palpite la vie, c'est tout simplement irrésistible. Elle s'apprête à y planter ses dents, aspirer et boire à longs traits, quand un coup de cravache s'abat sur ses fesses. Elle sursaute et pousse un cri. Elle reconnaît tout de suite le coup de main de l'organisatrice, c'est d'ailleurs la seule autorisée à la reprendre ainsi.
— Juliette, cela suffit il me semble, tu ne veux pas en garder un peu pour la prochaine fois ? plaisante l'organisatrice.
Sa voix reste calme, mais ses yeux lancent des flammes. Juliette comprend qu'elle est allée trop loin, affolée par l'odeur chaude de son partenaire, le sang qui coule dans ses veines. Elle se relève vivement, comme une enfant prise en faute.
— Si, bien sûr ! Je suis d'accord, c'est déjà beaucoup pour une première fois !
L'organisatrice s'adoucit.
— Bientôt, nous vivrons une soirée spéciale entre nous, avec des mets de choix, promet-elle en souriant de toutes ces dents.
Juliette se lèche les lèvres d'avance, consolée de renoncer à son goûter. Elle embrasse l'épaule ronde de son partenaire de jeux, enfonçant discrètement les dents quand même. Ce n'est qu'un au revoir !



Ouvrages de damesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant