Retrouvailles

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Elle attend ce jour depuis des semaines, et lui aussi, il le lui répète à longueur de messages. Même si c'est pour se faire torturer ! Tout plutôt que le manque qui le ronge...
Elle l'accueille vêtue de cuir des pieds à la tête, cravache à la main, très droite, silencieuse, pendant qu'il la regarde, complètement éperdu. Elle s'assoit sur le canapé et il se jette à ses pieds, frémissant de joie. Elle le tapote légèrement de sa cravache, sans conviction ; elle a trop envie de le toucher directement. Elle s'en débarrasse et pose ses mains sur ses épaules. Elle déborde de joie, tellement heureuse de le retrouver ! Elle se retient de le lui montrer, s'efforce de rester impassible, presque distante. Elle ne veut pas de retrouvailles niaises, pas tout de suite en tout cas. Elle lutte de toute ses forces pour éviter de sourire jusqu'aux oreilles. Vite, mettre un bandeau sur ses yeux, et bien le serrer. Voilà, plus besoin de surveiller ses expressions, elle peut sourire autant qu'elle veut !
Il a eu temps de surprendre un éclair de joie dans ses yeux, il est heureux lui aussi.
Ils se taisent. Il pose sa tête sur ses genoux, tandis qu'elle caresse doucement ses cheveux, les pensées agitées de fantasmes et d'envies.
Elle enfouit ses doigts dans sa masse de cheveux - ils n'ont pas vu de coiffeur depuis longtemps ! -, s'y emmêle, les tire, jusqu'à ce qu'il renverse sa tête en arrière, lui offrant son cou. Elle l'enserre entre ses mains, serre un peu ; comme elle aime sentir palpiter sa vie ! Et lui, il aime plus que tout remettre sa vie entre ses mains. Elle détend la pression de ses mains, les promène sur son visage. Elle est tentée un instant de tapoter ses joues, mais à ce jeu-là, elle s'emballe toujours trop... Elle parcourt le contour de sa bouche d'un doigt, force ses lèvres pour qu'il le suce, avant de l'embrasser passionnément, non sans mordre ses lèvres, sa langue au passage.

Elle lui a demandé de se présenter torse nu, avec son kilt en cuir. Elle veut le voir.
— Lève-toi !
Elle pourrait l'attacher à la croix de St André, mais elle a envie de pouvoir tourner autour de lui, l'observer sous toutes les coutures à sa guise : son torse musclé, son ventre plat, ses fesses bien fermes... Elle le regarde, le respire, avant de se risquer à le toucher ; il lui a tant manqué, même si elle le lui a toujours caché. Elle effleure sa peau, si douce... elle ne peut plus s'arrêter de la caresser ! Bientôt, elle se fera un plaisir de la marquer.
Elle dessine de ses doigts le long de ses bras, de son dos... Ses mains s'impatientent, elle ne va pas réussir à se contenter longtemps de caresses, ses ongles s'enfoncent déjà. Elle le griffe légèrement, de plus en plus fort, passionnément, sur toute la surface de sa peau. Son dos, son torse, ses cuisses, partout elle veut imprimer sa marque.
Elle l'embrasse aussi, son cou, ses joues, tout ce qui se présente devant ses lèvres, avant de le mordiller, de le mordre à pleine dents, jamais rassasiée de lui. Elle raffole de ses épaules, de ses bras, cette chair tendre et musclée dans laquelle elle plante ses dents, une morsure qui se transforme en baisers, avant que ses lèvres ne se perdent ailleurs. Plus elle le dévore, plus elle se sent en appétit. Toutes sortes d'appétits.
Elle dégrafe son kilt en cuir et le fait chuter à ses pieds, touchée de voir son sexe à l'abri dans sa prison d'argent.
— Tu as bien gardé ta cage de chasteté tout le temps de notre séparation, comme je te l'ai demandé ?
— Oui ma déesse !
— C'est bien, je suis fière de toi ! Moi, je n'ai pas quitté ma clef, regarde !
Narquoise, elle lui montre la clef qu'elle porte autour du cou. Combien de fois l'a-t-elle serrée ces derniers temps, quand il lui manquait trop !
— Ne crois pas que je vais te délivrer tout de suite, je n'ai pas besoin de ton sexe pour m'amuser et jouir de toi !
Elle prend sa main et le guide près du canapé, elle s'y installe à nouveau.
— Agenouille-toi là, contre ma jambe, enlèves mes chaussures.
Il s'exécute à tâtons, maladroit, il la chatouille, et elle lui donne un petit coup de pied dans les côtes pour se venger. Ses pieds nus s'animent, se promènent sur son torse, son visage, forcent sa bouche.
— Lèche-les bien ! Et masse-les aussi... mmm c'est bon, ça m'avait manqué ! Je sens toute mon énergie qui revient, je vais m'occuper de tes fesses ! J'ai eu tout le temps de m'entraîner sur des coussins, tu vas voir !
Fière de son petit effet, elle se lève d'un bond et brandit son fouet.
Un petit fouet, son appartement n'offre pas beaucoup de recul, mais quand même, un vrai fouet ! Il frémit, il espère se montrer à la hauteur, il ne s'attendait pas à ça.
— On va commencer en douceur, avec les martinets que tu connais bien, je suis sûre que tu es content de les retrouver ! Et quand tu auras la peau bien chauffée et bien rouge, on passera aux choses sérieuses !
La danse des martinets sur ses fesses commence, tendre au début, de plus en plus intense. Quand elle le juge à point, elle s'empare de son fouet et le fait siffler dans l'air, concentrée. Il s'abat plusieurs fois sur les chairs tendres, au bon endroit. Elle est enchantée, elle a réussi à ne pas déraper sur ses flancs, et à ne pas se fouetter elle-même !

La domina pose son fouet, le bras endolori. Elle se sent excitée comme jamais d'avoir assouvi ses pulsions sadiques. Et son soumis poussait les gémissements les plus troublants... Folle de désir, elle a failli arrêter dix fois pour se donner du plaisir !
Le moment est venu. Elle s'affale sur le canapé, relève sa robe de cuir sans façon, et attrape la tête de son soumis pour la coller contre son sexe. Il se met aussitôt à l'ouvrage, lèche, lape, suçote, embrasse, aussi longtemps qu'elle le maintient, jusqu'à ce qu'elle cambre de plaisir et jouisse contre sa bouche.
Elle s'étend de tout son long en soupirant d'aise et attire son cher soumis contre elle. A présent, d'autres retrouvailles peuvent commencer, plus tendres. Elle retire son bandeau, et plonge ses yeux dans les siens.


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