Séance caniculaire

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Elle a relevé ses cheveux, dans l'espoir d'avoir moins chaud, et s'évente nerveusement avec son éventail. Il n'est que dix heures, et la température dépasse déjà 30 degrés ! La rue devient une fournaise, un souffle chaud chatouille sa nuque, le soleil ardent l'aveugle et la brûle vive. Elle accélère, se dépêchant de rejoindre son soumis dans sa garçonnière. Elle s'invite, elle va s'amuser avec lui, le malmener un peu, ça lui fera du bien... Elle dégustera un café, tandis que lui, à genoux, lui procurera un bienfaisant massage de pieds. Elle sourit toute seule devant cette agréable perspective, et s'empresse de lui écrire. Elle vient d'avoir une idée !
— Je te confirme ma venue, j'arrive dans une demi-heure, assures toi que le café soit prêt.
— Bien maîtresse
— Attends, je n'ai pas fini ! Prévois des glaçons, aujourd'hui, je souhaite que tu rafraîchisses tes mains et ta bouche avant de seulement songer à toucher mes pieds !
— D'accord maîtresse, comme vous le désirez !

Il l'accueille avec effusions et courbettes, il en fait toujours trop ! Elle le remet à sa place d'une petite tape, lui tend son sac, son chapeau de soleil, et s'installe dans un fauteuil en soupirant d'aise. Elle s'empare de son éventail, accessoire indispensable ces temps-ci pour s'offrir un petit courant d'air personnel. Une fois fermé, il lui est très utile aussi pour encourager son soumis de petits coups sur les bras, les flancs. Pour l'instant, elle s'évente, et tend ses pieds avec enthousiasme. Il défait soigneusement les petites brides de ses sandales, les retire avec d'infinies précautions, comme s'il s'agissait d'objets précieux. Elle s'en amuse, agite ses orteils, impatiente de profiter du massage.
— N'oublie pas de rafraichir tes mains !
Il les plonge dans un saladier plein de glaçons posé près de lui, un océan arctique en miniature saturé de petits icebergs, avant de prendre ses pieds entre ses mains.

Le temps est suspendu, ils se taisent. Lui s'efforce de lui procurer un délicat massage comme elle les aime, tandis qu'elle ferme les yeux de bien-être. Régulièrement, elle l'oblige à refaire trempette dans le saladier, la fraîcheur dure peu.
Il lui demande la permission d'embrasser et lécher ses orteils.
— Oui, mais n'oublie pas ma demande ! Tes lèvres aussi doivent être refroidies...
Il s'exécute aussitôt, trempe son visage dans l'eau. Il est trop mignon avec son museau qui barbote et ses fesses en l'air, elle ne peut s'empêcher de les fesser au passage.
Il embrasse ses pieds avec précaution, du bout de ses lèvres mouillées, encouragé par les petits rires de plaisir de sa maîtresse. Il lèche sa plante des pieds avec volupté, fermant les yeux, en bon fétichiste qui prend son plaisir. Elle le rappelle à l'ordre d'un coup sec de son éventail sur le bras.
— Tu t'endors là ! Ce massage, tu le fais d'abord pour moi !
Il bredouille des excuses, soucieux de lui plaire. Il se reprend, fait aller et venir sa langue entre ses orteils, une langue large, douce, impatiente parfois ; elle doit le reprendre à nouveau : on dirait un chiot tout fou.
— Plus lentement que ça ! Applique-toi voyons ! Et elle est trop chaude ta langue là, rafraîchis là encore...
Elle sait bien qu'elle se montre capricieuse : « il est trop lent », l'instant d'après « il est trop rapide », le pauvre garçon est perdu... Elle n'en a cure ! Il n'a qu'à suivre ses instructions au fur et à mesure, s'adapter, obtempérer, même si elle change d'avis en cours de route, et elle n'a pas l'intention de s'en priver !
Son soumis plonge à nouveau son visage au milieu des glaçons en train de fondre, imitant à la perfection le chiot assoiffé qui lape sa gamelle. Ses lèvres, sa langue sont glacées un instant, et pour faire durer l'effet, il garde dans sa bouche des glaçons. Ainsi, une agréable fraîcheur se distillera peu à peu sur les pieds de son irascible maîtresse. Il revient vers elle, la bouche emplie de glaçons qui s'entrechoquent comme dans un cocktail.
— Attention à ce que les glaçons ne chutent pas ! Garde les bien en bouche surtout !
Il ne peut répondre, il se contente d'effleurer ses chevilles de baisers glacés, de les embrasser avec dévotion, concentré afin de ne pas laisser échapper les glaçons.
La dominatrice pousse des cris de joie, la morsure bienfaisante du froid fait merveille sur ses orteils brûlants ! Elle s'est dévêtue, la robe blanche est tombée, elle ne porte que sa lingerie de dentelle blanche. Même à demi nue, elle garde son port de reine, son autorité reste intacte.
— C'est bien mon valet de pieds ! Et maintenant, tu vas t'occuper de mes jambes, de mon dos, sans oublier de me rafraîchir la peau d'abord, et de toujours garder tes mains bien froides !

Elle s'étend sur le lit, s'offre, confiante.
Un brumisateur diffuse une bruine fraîche sur sa peau, la sensation est divine. Une petite pluie fine directement de Bretagne !
— Il sort du frigo maîtresse, cela vous convient-il ?
— C'est bien, très bonne initiative...
Il masse ses jambes, son dos, ses épaules, son ventre, ses seins, non sans se prendre des petites tapes quand il s'égare. Il devient trop sensuel décidément, ses massages ressemblent à des caresses. Ce n'est pas le moment ! C'est elle qui décide ! Elle retire quand même son soutien-gorge et sa culotte ; son soumis reprend espoir, il tâche de cacher son sourire.
Elle se sent en forme, d'humeur joueuse, il est temps d'inverser les rôles ! Elle se redresse soudain, nue et superbe, et ordonne :
— Allonge-toi !
Il s'exécute aussitôt, vibrant d'appréhension et d'excitation, avant de sursauter brusquement. Un glaçon vient de se poser sur sa nuque, le brûlant cruellement, avant de partir en voyage sur ses épaules, ses flancs...
— Arrête de te tortiller et de gigoter ! Tu es bouillant... il est déjà tout fondu...
Elle plonge dans le grand bol à la recherche de munitions et pose un nouveau glaçon sur les fesses tremblantes, avant de le lâcher. Elle rit en voyant le glaçon glisser le long du derrière comme sur un toboggan, pour atterrir dans le creux du dos si sensible.
— Penche-toi mieux que ça !
Le glaçon poursuit sa route jusqu'au cou, pour finir sa vie en gouttelettes fraîches sur la nuque courbée. Un long frisson parcourt le dos du soumis torturé ; il tressaille mais ne pipe mot. La dominatrice sourit avec sadisme, elle va devoir corser l'épreuve.
— Tourne toi !

La valse des glaçons reprend, sur les tétons d'abord, vivement pincés au passage, le long du ventre, dans le creux du nombril, à l'intérieur des cuisses... Le soumis tente de rester stoïque, de retenir ses protestations. Sa respiration saccadée le trahit, la dominatrice s'en amuse, et pose cette fois le glaçon directement sur le sexe dressé, sur le tendre bout rose, avant de le faire glisser tout du long. Le phallus va-t-il se recroqueviller sous l'effet du froid ? Non, il se relève encore, plus dur que jamais et accepte la morsure du glaçon avec un certain entrain semble-t-il.... Quel coquin ! Son sang ne fait qu'un tour, elle se met à le fesser, excitée par sa docilité, sa verge tendue, le massage inachevé...

Elle ne sent plus ses doigts, glacés eux aussi, et les réchauffe sur la peau chaude de son soumis, avant de s'abattre sur le lit, indécente, les jambes ouvertes sur l'origine du monde 😉.
— Maintenant, tu vas tremper ta langue dans le bol comme un bon petit chien, et me rafraîchir "là"... Plus doucement ! Qu'est-ce que tu peux être frénétique ! Lentement, doucement, prends ton temps... ta langue s'est déjà réchauffée, replonge dans le bol !
Il obéit, attrape les petits glaçons qui résistent encore dans l'eau froide et les garde en bouche comme il l'a fait plus tôt. Il la léchera d'une langue toujours fraîche, en prenant garde de ne pas la toucher directement avec les glaçons. Il commence à embrasser son intimité de ses lèvres froides, avant d'insinuer une délicieuse langue fraîche dans tous ses petits plis, s'attardant ici ou là selon ses réactions.
Elle rit de joie, c'est trop bon, irrésistiblement bon ! Elle noue ses jambes autour du cou de son soumis, il ne peut plus s'échapper... Elle va faire durer le plaisir, retarder sa jouissance le plus possible, s'offrir à sa langue fraîche des heures ! Lui se réjouit, s'abreuve à la source miraculeuse de sa maîtresse adorée, sans jamais étancher sa soif.
Elle perd peu à peu le contrôle, la langue glacée a raison de ses bonnes résolutions, elle réussit à freiner quelques vagues de jouissance juste à temps, mais se laisse emporter par la suivante, plus forte que les autres. Elle crie de plaisir, se tordant sous l'effet des spasmes de l'orgasme.

Elle ne réalise qu'après : il avait laissé la fenêtre ouverte, tout le quartier a dû l'entendre ! Aucune importance, ce n'est pas son quartier. Elle s'étire et remercie son soumis d'une fessée magistrale, avant de l'étrangler en le regardant droit dans les yeux. Comme il la regarde avec dévotion ! Malgré tout ce qu'elle lui fait subir... Et son érection est plus forte que jamais. Elle tapote le pénis du plat de la main pour s'amuser, des petites gifles pour éteindre tout espoir, avant de s'intéresser à son visage, donner des tapes légères sur les joues de son esclave qui lui a donné tant de plaisir. Elle se retient de le gifler à toute volée, c'est comme une pulsion, comme ça, pour rien, pour le plaisir de prendre son élan et marquer sa joue.
— Tu es un bon petit soumis, c'était très bien ! Et maintenant, j'ai faim, allons déjeuner ! J'ai envie de glaces... parfum pistache si possible !


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