5. 𝑨𝒑𝒓𝒆̀𝒔 𝒍𝒆 𝒃𝒆𝒂𝒖 𝒕𝒆𝒎𝒑𝒔, 𝒍'𝒐𝒓𝒂𝒈𝒆

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🖤🥀🖤

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme . »
Antoine Lavoisier

Monza,
Italie
17h15

Je te soutiens, vas-y descend. Je m'accrochais avec difficulté au bras de Luca

Luca était celui qui avait été chargé de la corvée de venir me chercher afin de me sortir de cet hôpital. Je n'avais vu personne d'autre venir pour moi, et c'était tant mieux, car la personne qui sortait de cette voiture n'était pas la même que celle qui avait eu cet accident de voiture.

Luca.

Oui ?

Il restait courtois. Je ne savais pas dire s'il m'en voulait ou non. Il était calme, contrairement à son habitude. Même s'il ne disait pas grand-chose en fait. Il parlait en me disant le minimum, mais sans non plus écourter la conversation.
    Il laissait la voiture derrière nous tout en me tenant fermement. J'étais donc de retour à Monza...

Je levais les yeux, contrariée, vers l'énorme bâtisse qui se dressait devant moi.

Qu'est-ce qui est arrivé à Giovanni ? Demandais-je difficilement en observant autour de moi, cette entrée qui ne m'avait pas du tout manquée en l'espace de quatre jours.

    J'avais toujours aimé cette maison mais aujourd'hui, elle me paraissait plus fade que jamais. J'y avais de beaux souvenirs mais...
    Je secouais la tête en regardant le carrelage extérieur sombre que nous piétinions Luca et moi, après avoir passé en voiture, l'immense portail noir surveillé par d'autres esclaves de mon père.
La seule chose qui pouvait m'apaiser ici, c'était cette fontaine qui créait un rond-point au milieu de cet immense espace. C'était apaisant de voir l'eau couler sur le marbre de cette façon.

Luca expira lourdement tout en continuant d'avancer.

Bella... à présent nous ne nous occupons plus de toi.

Je tournais la tête vers lui en le reluquant comme un fou.

Pardon ?

On a merdé Pietro et moi. Donc maintenant, tu vas devoir être forte

J'étais sous le choc. Je m'arrêtais quelques secondes. Qu'est-ce qu'il entendait par « être forte » ?
Si ce n'était pas l'accident qui m'avait miraculeusement épargné et qui aurait dû me tuer, j'étais certaine que ce qui m'anéantirait allait être tout autre chose. Peut-être une attaque cardiaque au mieux, ou au pire, la peine de mort qu'on allait m'imposer si j'osais discuter avec mon père.

Je ne peux plus rien te dire

Je continuais d'avancer, boitante et douloureuse, dans cette longue robe légère.

Je vais le tuer...

Tu ne peux t'en prendre qu'à toi même

J'avais envie de lui hurler de se taire parce que jusqu'à présent, personne ne voulait me dire ce qui s'était passé pour Giovanni, j'étais éloignée de mes amies ; entre Eleni qui retournait soudainement avec sa famille dans leur pays d'origine, Giulia qui haïssait à présent Pietro et qui avait été littéralement éjectée de l'hôpital, Pietro qui ne m'avait même pas adressé un sourire discret à l'hôpital et maintenant, j'apprenais qu'eux deux, n'allaient plus s'occuper de moi.
    Je regrettais tellement d'être responsable de tout ça, responsable de toutes ces perturbations. Mais j'étais certaine d'être victime d'une énorme blague pour me faire retenir la leçon, ce qui était le cas à présent.
Du haut de mes 25 ans, je jurais d'obéir jusqu'à la fin. Mais je voulais que cette horrible blague se termine, mon père ne pouvait pas me priver de toute surveillance, c'était impossible. Je voulais qu'on me donne enfin des putain de réponses pour Giovanni pour me retirer un poids considérable des épaules et qu'on m'annonce que je n'avais pas perdu mes gardes du corps.

CERBERE [ DARK ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant