15. 𝑰𝒏𝒔𝒐𝒎𝒏𝒊𝒂

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🖤🥀🖤

IRINA

Je m'asseyais sur ce lit déjà parfaitement fait. Des membres du personnel de mon père devaient être passés dans la journée.
      J'inspirais en frottant mes cuisses dénudées. J'avais retrouvé un ancien pyjama dans mes placards et malgré le fait qu'il ne faisait pas froid, les souvenirs que j'avais de cette maison suffisait à me refroidir.
  Lorenzo m'avait tout expliqué. Je ne pouvais rentrer chez moi qu'une fois par semaine. Le reste du temps, j'étais enfermée ici. En fait, il ne m'avait rien appris. Il n'avait fait que répété ce que je savais déjà. Apparemment, c'était pour s'assurer que je n'aille nulle part.
   En parlant d'enfermement, la porte de ma chambre s'ouvrît sur un Lorenzo aux bras chargés.

Les oreillers supplémentaires que tu as demandés.

Il me les tendit de loin. J'avais besoin de quatre oreillers pour dormir. C'était une habitude que j'avais prise qui, moi aussi, me paraissait étrange, mais j'avais toujours fait ça, alors je continuais partout où j'allais.

Merci, remerciais-je simplement en l'observant

Il se tenait toujours à distance, comme si j'avais la peste. J'avais été auparavant hostile à sa présence, et je l'étais toujours, mais du moins, sans m'entendre avec lui et ce qu'il représentait, je voulais pouvoir me divertir avec quelqu'un. Je détestais la solitude de cet endroit et il était le seul à être là, donc s'il pouvait subir quelque temps ce qui se passait dans ma tête, c'était le minimum.

Repose-toi, il pleut, tu ne peux pas aller sur la terrasse pour l'instant

— J'ai besoin de fumer, me levais-je

Il s'appuya contre le battant de la porte, et ce qui s'était déjà passé au restaurant plus tôt se reproduit. Il croisa ses bras, faisant alors ressortir les veines de ses biceps. Je les regardais discrètement. J'avais l'impression de les voir pulser sous sa peau. J'agitais la tête. Je devais certainement être très fatigué pour en arriver là.

Tu n'iras nulle part

— Et depuis quand est-ce que c'est toi qui décides ?

Il sembla se moquer de moi. Je levai les yeux au ciel.

Depuis que je suis ton garde du corps. Il faut que tu te reposes, il pleut et il fait froid. Tu n'as rien à faire dehors.

Je le fixais, décidée à ma place de comment je devais voir les choses. Décider comme mon père. Je détestais entendre des ordres qui ne venaient pas de moi, mais honnêtement, j'étais si fatiguée, que je n'avais pas envie de discuter.

Bon... Tu peux dégager maintenant, j'imagine

Il me regarda de haut en bas.

Tu as de la chance que ton Giovanni se soit fait enterrer aujourd'hui

Il se tourna et claqua ma porte. Je restai sans voix.
En parlant de Giovanni, j'étais persuadée que mon père allait profiter pour reprendre ses activités en paix et avec toutes ces informations en tête, c'était littéralement impossible pour moi de m'endormir.
Je levai les sourcils, désespérée d'avance pour ma nuit à venir. En temps normal, le son de la pluie, la nuit, les longues journées suffisaient à m'épuiser, mais cette fois-ci, j'avais le cerveau en ébullition. Comment est-ce que la suite allait se passer pour moi, pour ma famille, pour mon père que j'aimais malgré tout, mais qui avait dépassé les bornes ? Je passais mes mains dans mes cheveux, sentant un frisson me traverser.
Je me jetai dans le lit à baldaquin recouvert de draps en coton et en satin, doux et lisse. Je prenais le temps d'attacher mes cheveux en une queue de cheval en bataille. L'épuisement et le stress ne me donnaient même pas envie de faire les choses correctement. Je me relevais et retirais mon collier Bulgari puis me rapprochai de la baie vitrée de ma chambre qui avait vu sur une partie du lac de la ville. Je fixais les arbres se balancer dans le vide, les gouttes de pluie courir sur ma vitre. C'était ici que j'avais été exilé.

CERBERE [ DARK ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant