21. 𝑻𝒓𝒂𝒉𝒊𝒔𝒐𝒏

341 11 4
                                    




TW : Langage très grossier


🥀🖤🥀


Je claquais la porte, furieuse. J'entendais encore les encouragements de Laura résonner dans mes oreilles.
    C'était impossible. Mon monde ne pouvait pas être faux à ce point-là. Mon père me cachait des choses, il était mauvais et avait de nombreux défauts, mais ça.
J'écrasais littéralement le sol, en retournant vers le hall. On devait y aller.
      Certains parlaient de mourir de soif, de tristesse, mourir le cœur brisé. Mais moi... Moi, j'allais mourir de colère.

Irina !

Lorenzo cria mon nom avant de s'arrêter quelques mètres derrière, sans comprendre. La femme revint se poster devant moi. Alors qu'il était évident que je devais absolument sortir de cet endroit.

Mademoiselle

Vous avez deux secondes, menaçais-je

Je ne contrôlais plus rien. La belle journée que j'avais décrite plus tôt était en vérité finalement merdique.
    J'entendis les grands pas de Lorenzo reprendre. Je me retournais. Sans larme. C'était terminé.
J'allais le tuer. Mon père, ou ce que cet humain était réellement pour moi, allait payer, pour toutes les choses que j'avais dû subir.
J'allais lui en mettre une entre les yeux car ma vie était un ramassis de conneries.
J'étais prise de sueur froide, et étais à la limite de l'évanouissement. Mon " père "... avait certainement tué mon père biologique.

Irina, répéta Lorenzo

Je fusillais la femme devant moi, du regard et la contournais.

Arrangez-vous pour que PERSONNE ne vienne voir Laura Ricci !, hurlais-je à la secrétaire avant de finalement claquer la porte de sortie par laquelle nous étions arrivés

Rapidement, Lorenzo me rattrapa.

IRINA, ARRÊTE-TOI

Je l'ignorais. Je n'avais plus qu'une seule idée en tête : retrouver Giuseppe. Je m'étais montrée beaucoup trop conciliante, mais là, on atteignait les limites de ce qu'on pouvait demander à une femme.
Ma mère que j'avais perdue, puis mon père biologique que j'apprenais avoir perdu lui aussi en fait.
Je me sentais comme une imbécile. Une gamine comme Lorenzo le disait constamment. Je ne savais rien. Je vivais dans une bulle. Une bulle de perfection que je m'étais créée.

Un seul mot me revenait en tête, à chaque pas que je faisais, chaque inspiration : celui de la trahison. J'étais trahie ! J'avais tout fait pour être l'enfant parfaite ! Et, hormis mes négligences nocturnes, j'avais réussi à l'être avec brio ! Qu'est-ce que j'y gagnais cependant en retour ?! Une putain de trahison. Voilà pourquoi je détestais les hommes.

C'était des enflures tous autant qu'ils étaient. Ils ne pensaient toujours qu'à eux, eux, eux, EUX. Avec égoïsme, détruisant tout sur leur passage.

Qu'est-ce que j'avais fait pour être forcée à vivre cette vie ? Et pourquoi est-ce que ma mère nous avait fait subir à toutes les deux les choix de cet homme ignoble ? J'allais tuer Giuseppe Ferragni. J'allais le tuer en portant son nom si précieux.

Lorenzo attrapa tout à coup mon bras, le serrant violemment, m'immobilisant alors que j'étais à quelques mètres de la voiture.

LÂCHE-MOI ! Faisais-je retentir ma voix autour de nous, sur le parking.

J'avais très certainement le visage rouge. Le sang qui bouillait dans mes veines n'était plus de nature humaine. Il était rempli du venin d'une tout autre créature, peu importe laquelle c'était. Mais je n'étais plus Irina.

CERBERE [ DARK ROMANCE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant