CERBERE [ DARK ROMANCE]

11. 𝑨𝒏𝒈𝒆 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒎𝒐𝒓𝒕

« Si la mort était l'expression de ton art, celle-ci aurait été ta plus belle œuvre. »
Cade - Vampire Diaries

🖤🥀🖤

— Bon appétit à vous

Je souris, voyant déjà mon coup arriver.

— Merci papa

Je le fixais, attendant impatiemment qu'il commence.

— Alors Lorenzo ? Commença t - il en ouvrant la bouteille de vin devant lui

Je regardais mon nouveau garde du corps qui leva la tête vers lui, ne mangeant pas non plus.

— Comment ça va avec ma fille ?

Je levai les sourcils, contrarié par le fait qu'il recommençait à parler de moi, comme si je n'étais pas là.
Luca me regarda avec malaise, avalant une énième bouchée du plat préparée par la cuisinière de la maison.

— C'est délicieux, commentais-je attendant la réponse de Lorenzo

— Eh bien... Elle est plus facile à gérer que prévu

Il tourna la tête vers moi comme si nous partagions un secret. Je déglutissais avant de croiser mes jambes sous la table. Pietro me regarda aussi dans l'incompréhension. Sa phrase était étrange. J'inspectais mon père, analysant sa réaction.

— Tant mieux, déclara t - il

Un petit rire me prit. Tout le monde avait commencé à manger, mais tout était trop silencieux. Je prenais mon téléphone dans mes mains et regardais l'heure. Ça faisait trois minutes que chacun avait commencé à manger et à boire. Sauf Lorenzo, qui, étonnamment, avait beaucoup à dire.

— Tu peux m'expliquer ce qu'ils font là ? Papa..., je complétais avec haine

— Eh bien... Ils travaillent encore pour moi. Nous étions à cette réunion ensemble, j'ai tenu à ce qu'ils viennent manger avec nous ce soir. Un repas de ce genre est un privilège pour certains

Un malaise s'installa. L'atmosphère était tendue dans la pièce. On n'entendait que les bruits des couverts. Mon père avait certaines remarques qu'il faisait, et qui était fortement désagréable à entendre. C'était ce genre de comportement qui me faisait en fait le haïr encore plus.
Je portais ma fourchette à ma bouche, fixant Pietro, l'éternel, désinvolte.

— Comment se sont passées ces années à travailler avec Irina ?

Lorenzo regarda Luca et Pietro qui étaient assis en face de lui. Luca fut pris d'une sorte de rot, qu'il réussit tout de même à retenir. Il me lança un regard rapide avant de rediriger son attention à Lorenzo.

— Tu n'es pas là pour faire la conversation avec eux !

Mon père qui était en face de moi, à l'autre bout de la table, frappa violemment sur celle-ci pour me faire taire. J'avais toujours détesté ce geste que je qualifiais de misogyne et rabaissant. Je subissais ça depuis petite. Au début, il faisait taire ma mère de cette façon-là, puis c'est de cette façon qu'il avait aussi traité toutes les femmes qui travaillaient pour lui. Mon père avait le chic, pour remettre les femmes à leur place de manière humiliante et énervante.

— Ç'a toujours été bien. Irina a eu quelques moments où elle nous a fait plus travailler que d'autres, mais c'était sympa

— Sympa..., répéta Lorenzo à ma droite

Je ne dis rien. De toute façon, il allait bientôt moins jubiler. Chacun allait avoir son tour de gloire. Je fixais tous ces hommes autour de moi, avalant mon verre de vin comme eux.