IMPREVISTO

Chapitre 5

(TW : agression sexuelle, torture)

Espagne, Málaga

Milana

Le bruit sourd de mes talons sur le parquet résonna dans la salle à mesure que j'y avançais.

Des centaines de voies résonnaient dans l'immense pièce qui servait de lieu de réception. La décoration était luxueuse, beaucoup de touches d'or ornaient les murs et les meubles. La lumière tamisée, provenant de l'immense lustre en cristal, amplifiait cette ambiance. 

Un énorme bar était placé au milieu de la salle, où était assise une dizaine de personnes peu fréquentables. Les regards insistants de plusieurs de ces hommes me dégoûtaient.

Tout ça à cause de l'autre bouffon, parce qu'il m'avait forcé à porter cette foutue robe.

Je cherchais du regard le concerné tout en m'approchant du bar.

— Il va falloir attendre, les cibles sont encore dans leur chambre, détonna Lev qui devait les surveiller.

La voix de mon cousin m'avait fait sursauter, j'avais oublié que j'avais une oreillette.

Mon regard se dirigea sur Ezio, assis sur un canapé dans le fond de la pièce, qui me regardait déjà, pour savoir s'il avait entendu. Il hocha la tête pour me le faire savoir.

Les trois oreillettes, celles de Lev, Ezio et moi, étaient connectées entre elles. Ainsi, si un de nous trois parlait, les deux autres pouvaient l'entendre.

— Une des trois cibles vient de sortir, prévint Lev, je ne bouge pas d'ici avant que les deux autres sortent, alors démerdez-vous pour savoir de quel côté elle arrive.

— Putain, Lev tu sers à rien, grogna Ezio, Milana, elle arrive derrière toi, t'as intérêt à faire ce que je t'ai dit.

Pour toute réponse, je lui montrai mon plus beau doigt d'honneur et me retournai pour voir à qui j'avais affaire.

Un homme, qui devait avoir la quarantaine, tatoué de la tête aux pieds, le crâne rasé et un anneau sur le nez.

Super.

Aller respire, ça va le faire.

Il commanda un whisky et s'assit sur un tabouret.

— La même chose pour moi s'il vous plait, entamai-je en m'asseyant à côté de lui.

L'homme me jeta un regard en biais rempli de sous-entendus. Le serveur me servit, puis retourna vers d'autres clients, ok, c'était à moi de jouer.

— C'est un joli endroit, entamais-je la conversation.

— Plutôt oui, dit-il en laissant couler son regard sur ma robe, s'attardant quelques secondes sur le décolleté de celle-ci.

C'est définitif, je déteste cet Italien.

— D'où venez-vous ? reprit-il la discussion.

Improvise, improvise.

— D'une petite région en Russie, un trou perdu, et vous ?

Nous fûmes interrompus par la sonnerie de mon téléphone, je m'excusai et regardai l'écran de celui-ci, je vis le nom de mon cousin affiché, putain, mais qu'est-ce qu'il fait.

— Excusez-moi, j'en ai pour une minute.

L'homme hocha la tête et je m'écartai un peu plus de lui.
Je décrochai et la voix criarde de mon cousin se fit entendre.