Chapitre 6

54 10 31
                                    

Italie, Naples

Milana

Tout mon être était vide, cette sensation, je ne la connaissais que trop bien. Ce sentiment d'être sale.

Cela devait faire vingt minutes que je frottais ma peau sous l'eau chaude de la douche, tellement qu'elle était devenue rouge.

Mes larmes n'avaient pas cessé depuis l'incident. Je m'en voulais à moi-même d'avoir accepté cette mission, mais j'en voulais encore plus aux garçons d'être partis sans m'avertir et de m'avoir laissée seule.

J'augmentais la température de l'eau de façon à faire taire mes pensées débordantes. L'eau, devenue bouillante, brûlait les plaques rouges sur ma peau dues au frottement excessif de mon gant de toilette.

Connard d'italien. Tout ça était sa faute, s'il ne m'avait jamais imposé cette mission, ce cauchemar ne serait jamais arrivé.

Je me détestais de l'avoir obéi.

J'éteignis l'eau et sortis de la douche, malgré les vertiges habituels dus aux douches trop chaudes.

Avant de sortir de la salle de bain, je pris soin de m'enrouler dans une serviette et de vérifier que mes yeux n'étaient pas trop rouges.

En ouvrant la porte, je vis le connard d'Italien allongé sur mon lit, un de mes livres à la main et son téléphone dans l'autre. On ne le dérangeait pas trop, ça allait ?

Au bruit de la porte, celui-ci se redressa et encra son regard reptilien dans le mien. Après quelques secondes, il parut contrarié.

Pourquoi ta peau est rouge ?

Mes sourcils se haussèrent, depuis quand on sympathisait lui et moi ?

Qu'est-ce que tu fous là ? déviai-je la question.

Il se leva du lit le plus lentement possible et indiqua mon livre de sa tête.

Je ne pensais pas que tu lisais des livres du cul.

Mes joues virèrent au rouge, pourquoi il avait fallu qu'il trouve le seul livre où il y en avait ?

Répond à ma question au lieu de dire de la merde.

Ses yeux pétillèrent de malice. Il pencha la tête sur le côté avant de murmurer :

Tant que tu n'auras pas répondu à la mienne, je ne répondrais pas aux tiennes, la rossa.



Ezio

La rousse souffla avant de prendre des vêtements et de tourner les talons en direction de la salle de bain.

J'avais vraiment dû prendre sur moi pour ne pas laisser couler mon regard en dessous de ses yeux.

En venant ici, j'avais une idée bien précise en tête, mais je ne m'attendais pas à la voir débarquer seulement vêtue d'une serviette.

Je la détestais, bordel.

Et maintenant, je n'avais pas pu lui expliquer la raison de ma venue ici, la mission, alors qu'on décollait demain matin.

Quelques minutes plus tard, la rousse sortit de la salle de bain, cette fois-ci habillée de son pyjama. En me voyant encore ici, elle fronça les sourcils et s'approcha de moi.

Qu'est-ce que tu fais encore ici, j'en ai marre de voir ta sale gueule, dégage засранец (connard).

Je ne comprenais pas ce qu'elle avait dit à la fin, mais ça devait être une insulte. J'étais habitué à force.

IMPREVISTOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant