renegade

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La rue était faiblement éclairée, avec un lampadaire clignotant et un maigre croissant de Lune pour seules sources de lumière.

Sidjil ajusta sa capuche pour protéger son visage du vent glacial. Ses lèvres étaient déjà fendues par le froid et il commençait à regretter de ne pas s'être plus couvert.

Il toqua trois fois sur la fenêtre de Maxime, priant pour qu'il lui ouvre rapidement afin d'échapper au froid. Après quelques instants à regarder son souffle couvrir la fenêtre de buée, il aperçu au fond de la pièce la figure du garçon s'extirper de son lit avec difficulté pour venir enfin lui ouvrir.

Maxime était enroulé dans une couverture de laquelle ne dépassait que sa tête et ses cheveux en bataille. Il avançait lentement, les gestes engourdis par le sommeil et les yeux à demi fermés.

Sidjil n'avait pas su quoi faire, il n'avait nul part où aller dans cette ville, personne à qui il pouvait se confier. Mais il avait besoin de voir quelqu'un et Maxime - même s'il était la source de sa tourmente - n'habitait pas loin de chez lui, dans le même quartier pavillonnaire. Alors il avait grimpé sur le toit du garage pour venir toquer à la fenêtre de sa chambre.

Il avait l'habitude de ce genre de cascades et la maison de son ami n'avait plus de secrets pour lui, après toutes les fois où il l'avait escaladée pour venir rendre des visites nocturnes au garçon.

Maxime ne lui adressa même pas un regard en le laissant entrer, se contenant de retourner dans son lit. Sidjil avait l'habitude de ses silences et il le laissait habituellement tranquille dans ces moments là mais il avait terriblement besoin de réconfort alors il enleva ses chaussures avant de s'allonger derrière le garçon, ignorant tous les signaux qui lui hurlaient de partir.

Une fois installé sous la couette, il glissa ses bras autour de la taille de Maxime et écrasa sa joue contre son dos, entre ses deux omoplates, inspirant profondément pour s'abreuver de son odeur enivrante.

Après plusieurs minutes, pendant lesquelles Sidjil aurait pu croire Maxime endormi s'il ne le connaissait pas par cœur, l'autre garçon prit enfin la parole.

« Qu'est ce que tu me veux Sid ? ».

Il ne prenait même pas la peine de mettre les formes, alors qu'il savait pertinemment dans quel état psychologique se trouvait actuellement le plus grand.

Le problème de Maxime, et de toute leur relation à vrai dire, était qu'il n'arrivait pas à faire la paix avec le fait qu'il était amoureux d'un garçon. Enfin, en soit, c'était plutôt ses parents qui n'arrivaient pas à faire la paix avec cette idée.

Il aimait à penser que dans un univers parallèle, avec des parents ouverts d'esprit, il n'aurait pas à porter cet amour comme un fardeau.

Mais, hélas, c'était bien dans cet univers là qu'il vivait et il ne pouvait s'en délester, de ce fardeau.

Il était rarement tendre avec Sidjil, alors même qu'il était éperdument amoureux de lui, parce qu'il voulait le décourager de venir le voir. Il aurait aimé être suffisamment courageux pour le repousser une bonne fois pour toute, et le libérer de la douleur d'aimer un homme qui ne pouvait rien lui rendre. Mais il était faible, Sidjil le rendait faible, et il le laissait toujours revenir.

« Tu sais très bien ce que je veux Max », marmonna le plus grand, le son de sa voix étouffé par le tissu du tee-shirt de Maxime.

Il avait raison. Maxime savait pertinemment ce qu'il voulait, et pourquoi il était là ce soir.

Ce soir était potentiellement le dernier qu'ils passeraient ensemble, et Maxime aurait aimé lâcher le personnage du mec indifférent pour une fois mais le rôle lui collait à la peau.

lover (max & sid's version) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant