Vivre avec toi, respirer dans tes cheveux l'odeur des champs de blé

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1.

Le lendemain fut décisif. J'avais passé ma nuit à réfléchir, et je m'étais réveillé assis sur mon sofa, à deux heures du matin. Même si je n'avais pas eu de nouvelles d'elle de la journée, d'après ce que j'avais conclu, j'avais sûrement une chance. J'avais répété je ne sais combien de fois mon discours et j'étais prêt, alors je décidai d'aller enfin lui parler. J'avais dû attendre toute la journée qu'elle finisse de travailler et le temps m'avait paru interminable. Je me rendis à son studio, la gorge nouée, me sentant tantôt imbécile tantôt heureux. Je sonnai à la porte et ma chemise me parut d'un seul coup, trop serrée.

Elle mit quelques instants à ouvrir, et à ma vue, elle parut un peu rassurée.

— Oh ! C'est toi.

— Tu attendais quelqu'un ?

Mon scénario où dans lequel on s'embrassait sur le palier s'évapora dans mon esprit. Mon cœur ralentit douloureusement. Elle tourna les yeux vers moi, elle semblait lasse.

Elle murmura tout bas :

— L'accueil vient de m'appeler, mon ex m'attend dans le hall.

— Oh.

Je ne cachai pas ma déception. Je ne l'avais pas vu en arrivant pourtant. Comme elle ne disait rien, je demandai :

— Et donc ? Il vient s'excuser ? Tu ne vas pas le voir ? Je venais simplement voir comment tu allais, je peux m'en aller si tu veux.

­— Non.

Je ne savais pas à quelle question elle répondait en disant cela. Elle regarda le sol avant de me faire entrer et de fermer la porte derrière moi. Puis elle eut un soupir.

— Je dois cesser de me mentir. Je ne l'aime plus. Je ne l'aimais déjà plus en venant ici. Mais je ne sais pas quoi faire.

Doucement, je commençai :

— Il ne te mérite pas, Iris. Tu...

— Je t'en prie, je n'ai pas besoin de phrases bateaux, surtout venant de toi.

Elle s'assit sur son lit, fixant le mur en face d'elle.

— Je me mets toujours dans des histoires compliquées... se plaignit-elle.

Je me sentis inutile, debout près de l'entrée, les bras ballants, ne pouvant pas l'aider. De quoi avait-elle besoin à ce moment-là ? Je réfléchis. J'eus alors une idée, même si je n'étais pas sûr qu'elle lui plaise. C'était fou, compliqué, mais mon cœur me faisait encore mal en battant et j'appréciais la sensation. C'était tout sauf bateau.

— Tu veux oublier tout ça ?

— Comment ça ?

Elle fronça les sourcils, sans comprendre.

— Ca te dit de partir à l'aventure ?

— Partir à l'aventure ?

Elle me regarda avec de grands yeux, comme si j'étais devenu fou.

— Ton copain que tu n'aimes plus est en bas, il te cherche, mais si tu fais tes affaires, si on les sort par la fenêtre, il ne saura plus où tu es. Et on partira.

Je la vis hésiter, réfléchir à mon idée à toute vitesse. Sur ma lancée, je continuai :

— On se donne quinze minutes pour faire ta valise, on passe par chez moi faire la mienne et on s'enfuit quelques jours. Dans quelques instants, d'un moment à l'autre il peut débarquer ici avec un hôtelier.

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⏰ Dernière mise à jour : Feb 09 ⏰

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