Chapitre 4

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_Vos cheveux sont magnifiques signorina ! S'exclama l'italienne d'une trentaine d'années, s'évertuant à passer la brosse dans ses cheveux encore humide de la douche qu'elle venait de prendre.

Kenza murmura un merci à peine audible en dévisageant la trentenaire à travers le miroir de la coiffeuse.

_Il vous oblige à travailler pour lui, lança Kenza plus comme une affirmation qu'une question.

Sonia arrêta ses gestes, les yeux écarquillés comme si elle venait d'annoncer un cataclysme intersidéral.

_Allons ne dites pas de bêtises !

_Il vous menace ? Insista Kenza en se levant pour lui faire face.

Sonia éclata de rire devant sa mine sérieuse.

_Je travaille ici depuis cinq ans, si j'avais été sous la coupe d'une quelconque menace, je ne serai pas encore ici. Je ne me serais pas montrée aussi imprudente que vous certes mais j'aurais plaidé un bon de sortie.

Kenza fronça les sourcils mais ne releva pas. Sonia ne semblait pas malheureuse bien au contraire elle rayonnait de bonheur en plus de sa beauté.

_Il ne vous fait pas peur ?

_ Flàvio Fiodor Orlov, la seule évocation de ce nom fait trembler toute la Sicile. C'est le grand patron alors bien sûr qu'il est craint et respecté de tous, dire le contraire serait un piteux mensonge.

_Pourquoi suis-je ici Sonia ?

_Vous êtes déboussolée, je peux le comprendre. Cependant, seul le signore Orlov pourra répondre à cette question, d'ailleurs allons-y ! Il déteste attendre. Dit-elle en déposant la brosse sur le comptoir de la coiffeuse.

_Vous semblez beaucoup le connaître !

Kenza voulait étudier le comportement du mafieux pour mieux anticiper ses réactions.

_Si je peux vous donner un conseil signorina, c'est d'éviter de l'énerver et d'obéir. Averti Sonia les yeux plissés comme si elle avait compris ce qu'elle prévoyait de faire. Autant qu'il se montre taquin avec un soupçon de perversité, le signore Orlov peut tout aussi bien faire preuve d'une implacable cruauté. Certes il ne tue ni femmes ni enfants mais il peut se montrer fortement désagréable. Alors essayez de ne pas le contrarier pour notre bien à tous.

Oh ça elle le savait puisqu'elle venait de l'expérimenter dans la forêt.

_Ça va être difficile Sonia parce que je suis déterminée à le pousser encore plus loin dans ses retranchements jusqu'à ce qu'il me laisse repartir dans mon pays. Rétorqua t'elle sous les traits crispés d'inquiétude de l'italienne.

_Enfin ! Une minute de plus et j'aurai été vous cherché moi-même. Lança Flàvio, voyant sa gouvernante franchir le seuil de la salle à manger suivie de près par la jeune infirmière.

_Désolée signore, les cheveux de la signorina ont requis plus de soins. C'est la première fois que j'ai à faire à une telle longueur.

_Vraiment ? Pas de commérage coquin à mon sujet ? S'enquiert il en arquant un sourcil.

_Oh non ! S'empressa de répondre l'italienne.

_Parler de cheveux me semblait bien plus intéressant, comme quoi vous n'êtes pas le centre du monde monsieur Orlov. Fit remarquer Kenza sur un ton amer.

Outrée par cette réplique mordante, Sonia écarquilla les yeux.

_Enfin Mademoiselle vous vous adressez au patron, je...balbutia Sonia, livide.

Sous l'Emprise Du Mafieux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant