Chapitre 2

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_Dio ! Flávio tu as vraiment osé le faire ? S'éleva la voix étonnée de Paolo en pénétrant dans son bureau, refermant la porte derrière lui.

Lentement, le mafieux leva les yeux du document qu'il étudiait pour adresser un regard courroucé à l'élément perturbateur qui venait de couper cours à ses réflexions.

_Je pense qu'il est grand temps que je songe à une solution radicale concernant cette fâcheuse manie que tu as de t'incruster dans mon espace personnel sans au préalable t'annoncer, nota le mafieux en refermant brutalement le dossier, puis s'adossa sur le fauteuil. Peut-être devrais-je t'arracher les yeux et les donner comme dîner à mes chiens. Ajouta t'il en faisant mine de réfléchir.

_Oh tu m'inspires mille fois plus de crainte que tes horribles sacs à puces. Et pour ce qui est de la solution radicale, j'espère que tu es conscient que m'arracher les yeux ne changera rien à ce privilège que je m'octroi de temps à autre selon tes humeurs. Répliqua t'il en se laissant choir sur le fauteuil en face de lui, un léger sourire au bord des lèvres.

Un sourire machiavélique étira les lèvres du mafieux balafré face à la réplique de son fidèle ami. Paolo Moretti était bien le seul homme à pouvoir s'offrir le luxe de lui parler ainsi et même là Paolo savait qu'il fallait peser ses mots car il y'avait des limites à ne pas titiller encore moins essayer de les franchir.

Flávio se leva en direction de la tablette où était disposé différents boissons. Il mit quelques glaçons dans son verre, y versa le contenu de presque chacune des bouteilles puis d'un mouvement de poignée délibérément lent, remua le liquide ambré provoquant ainsi le claquement des morceaux de glace contre le verre. Il ingurgita une gorgée de ce cocktail alcoolisé en savourant la légère brûlure au fond de sa gorge, puis enfin daigna répondre.

_Tu as raison, dit-il sur un ton faussement ironique, se plaçant derrière le fauteuil de Paolo. Le cœur me semble être l'organe idéal pour cela. D'ailleurs tu as de la chance, je suis d'humeur charitable ce soir alors je te donne la possibilité de choisir le procédé que je devrais adopter pour te l'arracher: main nu, tronçonneuse, scie, couteau..?

Pablo grimaça avec une crainte déjà lisible sur ses traits. Flávio avait beau être son ami, Paolo ne pouvait s'empêcher de le craindre. Il n'était pas un ange, non, loin de là. Il avait tué à de nombreuses reprises sans éprouver le moindre remords ni la moindre compassion. Aussi, il avait à de nombreuses reprises pu voir le mafieux à l'action. La façon dont il torturait ses ennemis avant qu'ils ne rendent l'âme n'avait rien avoir avec la sienne. Paolo n'était pas vraiment un adepte de la torture, il se contentait simplement d'une balle entre les deux yeux accordant ainsi à ses adversaires une mort rapide et sans douleur.

Contrairement à Paolo, Flávio tirait satisfaction dans la torture qui pour lui se révélait être de l'art. Voir le visage de ses ennemis révulsés par la douleur, et sentir leur sang encore chaud du bout de ses doigts était devenu indispensable pour le mafieux. Paolo se souvenait encore de la terrible boucherie que l'italien avait réalisé sur le corps d'Adolfo Conti, un violeur et tueur en série qui trop longtemps avait sévi dans les rues de la Sicile en faisant d'horrible carnage sur d'innocentes jeunes femmes.

Recherché vainement par les autorités italiennes, Adolfo avait été retrouvé un soir d'été dans une ruelle sombre par Flávio alors qu'il venait de faire non pas sa première mais dernière victime. Paolo serra les dents à l'image des yeux révulsés du tueur, qui organe par organe s'était fait éviscérer par les mains abîmées du mafieux.

_C'est bien ce qu'il me semblait alors cesse de me provoquer, je suis bien meilleur que toi à ce jeu là. Termina t'il d'une voix qui n'autorisait aucune réplique en recouvrant sa place derrière le bureau. Et pour répondre à ta question oui j'ai vraiment osé. Kenza Hild m'appartient.

Sous l'Emprise Du Mafieux Où les histoires vivent. Découvrez maintenant