Chapitre 24.

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Elyrian sourit en disant :

— Nous devrions rentrer maintenant. Tu viens ?

Philesta acquiesça en silence et le suivit.

Ses cheveux d'ébène qu'il avait soigneusement rangé l'instant d'avant flottaient à nouveau à cause du vent. Il plissa ses yeux bleu avec agacement et fronça ses sourcils arqués.

La jeune femme sourit légèrement. Il était beau c'était incontestable mais ce n'était pas tout, il était aussi quelqu'un de droit avec des valeurs qui l'avait protégé de nombreuses fois alors qu'il aurait très bien pu la laisser se débrouiller seule, il était également étrangement à l'écoute et sous ses moqueries il était gentil et sensible.

Elle se rapprocha du jeune homme pour marcher en même temps que lui.

En réalité tout ce qu'il dégageait l'attirait comme un aimant, et ce n'était pas parce qu'il était charismatique mais parce que sa seule présence la rassurait.

C'était pourquoi affronter l'Illusion, un monstre de technologie qui lui avait pris toute sa famille et ses amis ainsi que ses souvenirs, ne lui semblait pas impossible car elle serait avec lui.

Philesta cligna des yeux. Que faire de ce sentiment qu'elle ressentait ? Était-il seulement réciproque ?

Elyrian haussa les sourcils en lui demandant :

— Tu ne rentres pas ?

La jeune femme se racla la gorge en entrant dans la maison. Elle était tellement obnubilée par ses pensées qu'elle ne s'était pas rendu compte qu'elle s'en était rapprochée.

Le jeune homme s'assit nonchalamment sur un fauteuil près du feu préparé par leur hôte et dit à Philesta en fixant les flammes dorées danser sur les bûches :

— Nous nous sommes assez reposé, demain nous partirons à l'aube et nous retrouverons un de mes amis sur sa péniche, de la mer nous aurons une meilleure vue d'ensemble sur la ville et ce sera plus facile de découvrir où se cache l'Illusion.

La jeune femme s'assit à son tour et demanda en fixant ses yeux bleu :

— C'est ça le plan ?

Elyrian se tourna vers elle la faisant tressaillir et rétorqua en souriant légèrement :

— Tu en as un autre ?

Philesta détourna le regard et répondit :

— Je me demande juste si nous la retrouverons un jour, on est passé de la fuir à la rechercher pourtant j'ai l'impression que rien n'a changé parce qu'au final on se cache toujours et l'Illusion opprime toujours les humains et tue tous ceux qui la gêne.

Le jeune homme baissa le regard et dit :

— Je sens qu'on est proche du but, ne t'inquiète pas.

Puis il se leva et monta dans sa chambre.

La jeune femme le regarda s'éloigner en soupirant. Tout cela devait l'inquiéter lui aussi, elle devait garder ses remarques pour elle.

Tout à coup la femme qui les accueillait entra brusquement dans la pièce et chercha du regard quelque chose ou plutôt quelqu'un car elle fronça les sourcils quand elle vit le fauteuil vide en face de Philesta.

Elle s'approcha de la jeune femme et lui demanda brusquement :

— Où est-il ?

Philesta haussa les sourcils étonnée et rétorqua :

— Que se passe-t-il ? Pourquoi le cherchez-vous ?

Leur hôte se ressaisit et répondit calmement :

— Cela ne vous concerne pas, dites-moi juste où il se trouve.

La jeune femme fixa les yeux émeraudes de la femme en face d'elle avant de répondre finalement agacée :

— Dans sa chambre.

Leur hôte tourna les talons aussitôt et monta l'escalier en se grattant le cou.

Philesta frémit, elle avait complètement oublié que tout le monde ici avait une puce incrustée dans le cou. Etant donné que tous ceux faisant partis de « l'expérience » n'en avaient pas elle en avait déduit que ce changement c'était fait durant les quatre années où elle était en haut de l'Ercona et que donc ils n'avaient pas pu bénéficier de ce petit cadeau de l'IA, pourtant sa mère en possédait une et ce détail n'en était en réalité pas un, cela ne pouvait signifier qu'une seule chose : elle se l'était elle-même incrusté. Cette puce avait donc en toute logique une toute autre fonction que celles utilisées par l'Illusion. Qu'elle était-elle ? Et pourquoi sa mère ne lui en avait pas incrusté une aussi ?

Des pas se firent entendre à l'étage. La jeune femme se leva de son fauteuil et rangea brusquement ses mains dans les poches de son sweet. De quoi pouvaient-ils bien parler là-haut ?

Finalement leur hôte descendit suivie d'Elyrian. Le jeune homme croisa le regard de Philesta et un voile de tristesse presque imperceptible passa devant ses yeux aussitôt remplacé par son regard habituel et il lui demanda en souriant légèrement :

— Tu nous attendais ?

La jeune femme rougit légèrement déconcertée mais se ressaisit rapidement et sourit à son tour en répondant :

— J'attendais surtout la nourriture.

Leur hôte haussa les sourcils surprise par l'impolitesse de Philesta mais celle-ci ne démentit pas ses propos et entra dans la cuisine en souriant. La femme y penserait à deux fois la prochaine fois qu'il lui viendrait l'envie de lui manquer de respect.

La jeune femme s'assit sur une chaise et vit Elyrian entrer à son tour dans la cuisine en souriant amusé suivit de leur hôte qui posa les plats sur la table déjà prête.

Le repas se déroula sans tensions et Philesta finit même par apprécier leur hôte qui leur raconta des anecdotes sur sa vie dans la campagne.

Lorsqu'ils eurent fini de manger chacun monta dans sa chambre et la jeune femme s'écroula sur son lit en souriant.

Tout ce qui lui était arrivé depuis son enlèvement par Elyrian était d'une atrocité sans nom mais cela avait eu le mérite au moins de l'extirper de sa vie parfaitement orchestrée dans laquelle elle devait épouser Konstan car désormais elle avait le choix et c'était Elyrian qu'elle choisissait.

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