chapitre trois

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MACKENZIE

Noah ne blaguait pas quand il m'avait prévenu qu'il allait commencer sa partie de torture. A peine arrivée devant le portail qu'il m'attend, entouré de ses potes, j'imagine. Il porte un pantalon, une chemise oversize blanche par laquelle il a ajouté un pull noir Ralph Lauren sans manches. Il est vachement bien habillé. Il a toujours son collier en or avec lui. Il check son copain avant de jeter son mégot par terre. Il connaît rien au respect de l'environnement, celui-là. Il est à mes talons pendant que je me dirige à l'intérieur pour mon premier cours.

Noah : Salut McGregor ! Comment vas-tu par cette belle journée ?

Mackenzie : Tu vois, j'allais bien juste avant que tu me causes.

Un sourire narquois s'affiche sur mon visage avant de le laisser en plan. Je dois absolument trouver mes meilleures réparties.

Lorsque j'ouvre mon casier, des tonnes de papiers tombent à mes pieds. Ma bouche est grande ouverte quand je réalise que ce sont des montages sur lesquels ma tête est posée sur un corps de femme, dénudée et vêtue seulement d'une lingerie en dentelle. Bravo à la personne pour le non-respect du papier et le talent en montage. Quelle immaturité. Noah sort son téléphone, un « clic » retentit.

Noah : 1-0.

Son éternel sourire arrogant, qu'est-ce qu'il m'agace !

A midi, je mange au self avec Amber et Dylan, ce dernier est très réservé. C'est vraiment quelqu'un qui ferait du mal à personne. Au menu, c'est pâtes à la bolognaise. La brune me parle de ses achats qu'elle a fait en ligne, la veille, mais je cherche plutôt quelqu'un. Un grand mec, cheveux bruns, prétentieux, insupportable, égoïste. Trouvé ! Il est à la caisse pour payer son repas, c'est parfait je vais pouvoir mettre mon plan en place.

Mackenzie : Amber, sors ton téléphone et filme-moi.

Amber : Quoi ? Pourquoi ??

Mackenzie : Fais ce que je te dis.

Nous sommes prêts pour le plan machiavélique, je prends mon plateau et me dépêche de prendre le chemin inverse de Noah. Il ne m'a pas encore vue, mon plan se passe à merveille. Pendant qu'il cherche une place pour s'asseoir avec ses potes, j'en profite pour placer mon pied comme obstacle et... il tombe en avant, le plateau cassé, la sauce tomate étalée sur son visage et le reste sur son pull. Imaginez seulement la scène, je suis pliée et morte de rire. Se taper la honte au self devant des centaines de personnes. A sa place, je me cacherais sous terre.

Mackenzie : 1-1.

J'avoue que cette vengeance est excellente et je la savoure bien. Je lance un clin d'œil à Dylan et Amber, qui en retour, lève son pouce en l'air pour me féliciter. Noah doit me haïr à l'heure actuelle car je sens son regard froid et dur dans mon dos, me donnant des milliers de frissons.

Du temps libre s'offre à moi, j'en profite pour aller à la bibliothèque afin d'étudier sur l'exposé qui m'attend. Amber et Dylan ne devraient pas tarder à me rejoindre, leur cours se termine dans quelques minutes. Quelqu'un prend place à côté de moi, je faillis pouffer de rire quand j'aperçois que Noah a changé de haut, optant un pull marron, cette fois-ci.

Noah : Tu te crois drôle, McClaine ?

Mackenzie : J'ai jamais eu autant ri de ma vie.

Il prend un Airpod, sans ma permission et le met dans son oreille.

Mackenzie : Hé ! Je me rends compte que j'ai crié un peu fort puisque nous sommes à la bibliothèque.

Noah : Whitney Houston ? Naze.

Mackenzie : Chacun ses goûts. Tu peux pas comprendre.

J'ai horreur quand quelqu'un juge mes goûts. Il croise les bras pendant que je continue à chercher des idées pour l'annonce du plan de l'exposé.

Noah : C'est marrant, ton ordi c'est un MacBook. Comme par hasard.

Mackenzie : Wow wow. Hilarant.

Noah : MacBook Air, MacBook Pro, MacBook Plus, je pourrais te faire une liste carrément. Je commence à chuchoter.

Mackenzie : Tu pourrais te taire ? Je travaille !

Noah : Tu fais donc partie de ces personnes qui travaillent premier degré. J'ai donc ma confirmation.

Mackenzie : L'université, c'est pour les études, c'est pas une garderie.

Il ricane. Je meurs de connaître son âge, selon moi, il doit avoir 14 ans. Non seulement c'est un gamin, mais il est vraiment immature. Sa présence me dérange beaucoup alors je rassemble mes affaires à toute vitesse.

Noah : Bonne fin de journée, McDonald's !

Il s'arrêtera donc jamais.

Je souffle bruyamment dès que je sors de la bibliothèque, c'était infernal et impossible de pouvoir travailler à côté d'un turbulent. On est comme chien et chat.

L'envie d'écrire dans mon journal intime traverse soudainement mon esprit, ça fait longtemps que j'ai pas raconté les détails de ma vie. Depuis le début de la semaine, j'ai pas eu une seule minute à moi à cause de Hannah, Scott et surtout, Noah. Je cherche le carnet noir et doré dans mon sac mais mon cœur se met à battre rapidement quand je réalise qu'il a disparu. Putain. Où est-ce que je l'ai foutu ? Impossible qu'il soit chez moi, je me balade toujours avec. À moins qu'il ne soit dans le casier ? Ou quelqu'un l'a-t-il volé ? Ou alors est-il à la bibliothèque ?

??? : C'est ça que tu cherches ? Noah tient fermement ce fameux journal intime dans sa main.

Mackenzie : Rends-le-moi. Je tente de l'attraper, en vain.

Noah : Tututut. Doucement. On cache des choses là-dedans ?

Mackenzie : Ça te regarde pas.

Ce carnet est vraiment précieux et important pour moi, si jamais il lit les pages que j'ai écrites, ce sera la fin pour moi. Je me sentirais honteuse, trahie et brisée.

Mackenzie : Ose lire mon journal et je te jure que tu passeras ta vie à l'hôpital.

Noah : Ce qu'elle en a fait des rimes, la petite ! Future écrivaine ?

C'est mon métier de rêve, oui. J'ai l'impression qu'il lit en moi comme un livre ouvert, qu'il est capable de deviner mes pensées et intentions. Et j'ai un sentiment d'angoisse et de malaise.

Mackenzie : Je te le répéterais pas une deuxième fois. Il se penche un peu pour être au même niveau que moi.

Noah : Si je te le rends, ça veut dire que j'ai gagné le défi ?

Eh merde. Je suis coincée et prise au piège. Je déteste perdre et il est pas question que j'abandonne. Pas tout de suite.

Heureusement que Dylan et Amber arrivent juste à temps pour nous sortir de notre bulle. Pendant que Noah est distrait, c'est le moment ou jamais de récupérer ce qui m'appartient. Un sentiment de soulagement s'installe dès que j'ai enfin récupéré mon journal en or. Noah claque sa langue.

Dylan : Mackenzie... Qu'est-ce que vous faites ? Noah croise les bras, bombant son torse.

Noah : Qui es-tu ?

Dylan : Euh...

Noah : « Euh » ? Drôle de prénom.

Mackenzie : Fous-lui la paix.

Noah : « Fous-lui la paix » ? Très original, tes parents doivent pas t'aimer.

Mais qu'il est con.

Amber : Désolée beau gosse, mais on va devoir te laisser. Sur ce, ciao !

Je retourne à la bibliothèque, mais cette fois-ci, accompagnée de Dylan et Amber. Ensemble, nous cherchons des informations pour l'exposé, mais mon esprit se tourne vers une autre personne qui m'a obsédée pendant tout l'après-midi.

DEATH GAMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant