DEATH GAME

chapitre onze

MACKENZIE

Les rayons de soleil à travers les volets et les bruits de pas me font réveiller soudainement. La pièce m'est pas du tout familière, c'est quoi cette manie de se réveiller dans des endroits inconnus ? D'abord, chez Rachel et maintenant, dans cette chambre grise, parsemée de plusieurs posters de basketball. Des consoles de jeux s'y trouvent sur le bureau, en face. La pièce est plutôt immense, pendant ce temps-là, j'essaye de rassembler les souvenirs de la veille. Je me souviens de ce burn-out chez Ryan après avoir trop bu. La question est : comment me suis-je retrouvée ici ? Mes vêtements ont été changés, je ne porte plus la petite jupe d'hier, mais un long tee-shirt blanc oversize qui m'arrive juste en-dessous des fesses. En me levant, je découvre ma mine affreuse. Pour l'effacer, je me rince le visage et la bouche dans la salle de bain qui se trouve juste en face de la chambre. Pas de doute, j'ai dormi dans une baraque de luxe. Je reconnais le couloir, je suis quasiment sûre d'avoir déjà mis les pieds dans cet endroit, mais je ne parviens pas à qui cette maison appartient.

Je descends et scrute les cadres qui lorgnent le long des murs, des cadres de famille dont une photo montre un petit garçon, fier de lui, souriant de toutes ses dents faisant la pose avec une femme et un homme, très beaux, ses parents j'imagine. L'odeur des gaufres remplit mes narines, ça sent merveilleusement bon. Un homme, grand et de dos, est en train de préparer le petit-déjeuner. Lorsqu'il se retourne, mon cœur bat la chamade. Ce n'est autre que Noah.

Noah : Enfin réveillée, la belle au bois dormant ?

Son sourire éternel. Je remarque que sa lèvre inférieure est coupée, un léger bleu est visible sur sa joue. On aurait dit qu'il s'était battu récemment.

Mackenzie : Qu'est-ce qu'il s'est passé, hier soir ?

Je ne contrôle plus mon corps, mes pieds se dirigent vers lui qui, hypnotisé, me regarde droit dans les yeux. Je sais d'avance qu'il ne me dira rien.

Mackenzie : Tu t'es battu ?

Ma voix est comme un murmure inaudible, je touche inconsciemment sa lèvre inférieure avec le bout de mon doigt, il a dû saigner hier soir. Je reconnais ce genre d'hématome, qu'il ose me mentir et me dire qu'il s'est coupé avec une feuille ou autre. Je ne suis pas bête.

Jenna entre dans la cuisine, à son tour. On s'écarte vivement avec Noah, agissant comme rien n'était passé.

Jenna : Hey, belle gosse. Bien dormi ? C'est moi qui t'ai déshabillé, pardonne-moi.

Mackenzie : Hey... Pas de soucis, mais quelqu'un peut m'expliquer ?

J'ai encore le cerveau en compote, je suis victime d'un horrible mal de crâne dû aux boissons avalées, la veille. Jenna et Noah se regardent, l'air inquiet.

Jenna : T'as beaucoup bu et t'as perdu connaissance. Noah t'a ramené chez lui.

Je comprends mieux pourquoi cette maison me disait quelque chose, en réalité, c'est la maison de Noah.

Mackenzie : Et c'est tout ? Pourquoi vous avez l'air inquiets ?

Jenna : T'arrêtais pas de dégueuler.

Je la crois à moitié. Quelque chose me dit que Jenna ne révèle pas entièrement la vérité.

Noah : A table !

Il nous a préparé des délicieuses gaufres américaines, avec comme accompagnement : sucre, Nutella ou encore sirop d'érable. Le petit-déjeuner est excellent.

Jenna : Vous le sentez, le jeu du loup-garou ?

Mackenzie : Je le sens parfaitement ! Ironie, bien sûr.