chapitre seize

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MACKENZIE

On nous a accordé une semaine de vacances pour profiter de nos proches et de nos familles, mais j'ai rien foutu à part éviter les messages d'Amber et de Rachel. Elles sont inquiètes et veulent des explications, je le sais très bien mais ce n'est pas le moment de leur dévoiler la vérité. Elles n'ont pas besoin de le savoir. Je suis terrorisée à l'idée qu'elles découvrent mon passé et le fameux accident. Je suis venue à Los Angeles dans un seul but : réécrire mon présent et oublier mon passé. Voilà que Cassie est de retour pour foutre la merde dans ma vie, encore une fois. Rien que d'y penser me fout encore la rage, la haine que j'éprouve envers elle est devenue immense, gigantesque.

« Never give up », ne jamais abandonner. Ces mots sont tellement symboliques. Ces mots tournent en boucle dans ma tête. C'est grâce à ces mots que j'ai résisté à me faire du mal, à faire du mal à mon propre corps. J'ai réussi à poser le rasoir de mon père sur le lavabo, ne jamais gâcher sa vie, comme le disait ma grand-mère. Je l'admire tellement, c'est une battante et guerrière. Elle me manque terriblement, je passerai la voir dès que j'en aurai l'occasion.

D'après le blog de l'université, une fête pour souhaiter la bienvenue à Cassie aura lieu chez elle. Ça me fout les nerfs que les autres fêtards célèbrent son arrivée alors qu'ils ne la connaissent pas personnellement, ils ne connaissent pas la véritable histoire. Ça me démange. J'ai qu'une envie : débarquer chez elle et foutre le feu.

Dans le petit jardin situé près du portail, je m'assois sur une banquette et sors mon paquet de cigarette que j'ai acheté en douce cette semaine. Mes parents sont absents ce soir, ils sont partis au restaurant avec leurs collègues de travail. Un restaurant entre famille n'existe plus chez nous, ça remonte à des années. La nicotine qui me picote la gorge me fait tellement de bien, cela apaise mes pensées stressantes. En plein mois d'octobre, il fait encore très bon dehors.

??? : Je peux me joindre à toi ?

Je lève la tête et Jenna, habillée toute en noir (sa couleur fétiche, je suppose), se tient derrière le portail.

Jenna : J'ai besoin d'une clope. Tu ne refuserais pas, j'espère ?

Je me doute qu'elle soit là uniquement pour une clope. Sans broncher, je lui en donne une et l'allume grâce à mon briquet. Ensemble, nous tirons des taffes comme si on se connaissait depuis toujours.

Mackenzie : Je suppose que tu n'es pas là seulement pour une clope.

Jenna : Bien vu. Je voulais te voir. Te demander si tu allais.

Mackenzie : Écoute, je vais super bien ! On m'a affiché devant des centaines de gens dans lequel où j'apparais dans une sale vidéo en train d'étrangler cette satanée Cassie et depuis, je ne reçois que des messages haineux sur le blog. Tout va très bien !

Jenna : Je sais qu'il existe un contexte derrière cette vidéo.

Mackenzie : T'en sais strictement rien.

Mon ton sec me surprit. D'abord, de quoi elle se mêle ? Elle peut pas dire son mot là-dessus sachant qu'elle ne connaît rien de ma vie.

Jenna : J'ai déjà vécu la même situation que toi, sache-le. T'es la 2e personne à qui j'en parle. Si tu as besoin d'en parler, je suis là. C'est jamais facile, je le sais bien.

Mackenzie : Quoi, il t'est arrivé quoi ? Ta meilleure amie t'a trahie, c'est ça ?

Je jette le mégot dans un cendrier. Cette fille est vraiment collante.

Jenna : J'ai été violée, l'an dernier.

Mon visage se décompose tout à coup. Putain. Et dire que j'ai été désagréable avec elle, je regrette mes propos.

DEATH GAMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant