𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝐈𝐕

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JOY

Demain, c'est le premier avril, l'April Fool's Day ! À 18h30, Wesley vient me chercher pour acheter une caméra. Cette année, je veux immortaliser nos blagues. Pour le taquiner, je mets des faux cils et une robe, même si on ne va qu'au magasin, Tyler est chez Tata Kate avec maman.

18h55

Wesley klaxonne plusieurs fois, je me dépêche de sortir, oubliant un manteau. En sortant, la pluie s'est calmée, son odeur et son bruit m'apaisent malgré les gouttes sur mon visage. En entrant dans la voiture, un silence s'installe.

Les gouttes de pluie percutent les fenêtres, créant une mélodie douce...

— Bonsoir !, dis-je enfin.

— Bonsoir... Bon Demi-tour rentre chez toi en fait, je vais au magasin seul, je sais ce qu'est une caméra, dit-il.

Les phares de la voiture percent l'obscurité, dessinant des reflets argentés sur les gouttes de pluie. L'intérieur de la voiture est imprégné d'une ambiance calme et électrique à la fois.

— Je ne me suis pas préparée pour rien !, répliqué-je.

— Pourquoi tu t'es préparée ?, demande-t-il.

— Parce que j'en avais envie !

— Tu vas voir quelqu'un ?

— Oui, un certain Wesley Collins, il est mat, il a des nattes, tu le connais ? Il doit m'emmener acheter une caméra pour que je filme des souvenirs pour mes futurs enfants.

Étant donné que je suis assise côté passager, il se rapproche de moi, rompant les centimètres qui nous séparent.

— Ma description s'arrête à ça ?

Son regard descend vers mes lèvres...

— Heu... non, enfin oui, je finis par dire.

Il tient mon menton, un geste qui transcende le silence et crée une connexion éphémère mais palpable.

— Continue.

— Pour que tu prennes la grosse tête ? Non merci.

— Donc, de un, tu as des choses à ajouter à ma description et de deux, c'est du positif, car tu comptais me complimenter. Est-ce que tu as fini de me haïr, Mi corazón ?

— Arrête de parler espagnol, j'y comprends rien, j'ai pris français et allemand, moi !

— No me importa.

— Bref, arrête de nous faire le bilingue, tout le monde sait que tu es dominicain, c'est bon ! Allez, on va acheter la caméra pour mes enfants.

Il s'éloigne de moi et se positionne convenablement en tant que conducteur, jetant un regard vers la route à parcourir.

— Tes enfants avec qui ?

— Ton pote tatoué, le Portoricain aux yeux bleus, je lui fais des gosses quand il veut ! Vraiment, boulot !

— Tu dégoûtes.

— Dis-t-il ça, y est, je plaisante.

— Rentre, va te changer, Joy, tu ne sors pas comme ça.

— Pardon ?

— S'il te plaît, Joy, va te changer !

— Non, mon corps, mon choix, mais je retiens une chose : cette règle marche que quand je le fais en cachette, vu que Taylor et toi vous me privez de tout !

HAVENOù les histoires vivent. Découvrez maintenant