Chapitre 11: Ne pas faire coulée tes peines

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Bella

9 h 53, Hôtel Della Maria

Je me réveille doucement tout en observant autour de moi. Je suis toujours dans le lit nuage où j'ai très bien dormi, je commence à comprendre pourquoi Milo prend du luxe. Je tourne ma tête et l'aperçois à côté de moi.

- MILO, POURQUOI ON EST DANS LE MÊME LIT !!!

Il ne bouge même pas, mais pour me répondre, il a toujours la tête dans l'oreiller, ce qui déforme un peu sa voix et je trouve ça mignon.

- Et alors, je ne t'ai pas violé.

Dès que j'entends ces mots, des larmes amères commencent à couler sur mon visage, ramenant avec elles une vague de souvenirs douloureux.

- Tu n'es vraiment pas drôle, dis-je juste avant d'éclater en sanglots et de partir en courant dans la salle de bain et de la fermer à clé.

Dans ma crise, tous mes souvenirs me reviennent : Sa main posée sur mes hanches, et sa respiration brûlante contre mon cou. La violence de ces mouvements quand je lui disais non ou stop.

Il faut que je trouve quelque chose pour faire couler mes peines.

Pendant que je cherche désespérément un objet coupant, j'entends Milo taper à la porte. Mais plus il me crie dessus, plus je pleure. La peur s'empare de moi.

- Il va me tuée, murmurai-je, j'ai peur de devoir mettre fin à mes jours avant qu'il ne le fasse.

Je trouve par chance une lame de rasoir dans la trousse de toilette de Milo.

- BELLA ! OUVRE TOUT DE SUITE !

Je fais non de la tête tout en sachant très bien qu'il ne pouvait pas me voir.

- Bella, écoute-moi s'il te plaît.

Toujours submergée par les larmes, mon univers intérieur me supplie de ne pas l'écouter et de laisser s'écouler mes soucis, pourtant, je suis consciente qu'il a le pouvoir de m'aider.

- Bella, tu vas doucement poser la lame.

Comment il sait ?

- Et tu vas venir m'ouvrir, car je ne peux pas le faire moi et que je ne peux pas t'aider à distance.

Pendant un moment, je n'ose pas bouger. J'ai peur. Tout tourne dans ma tête.

Evan.

Lui.

Les missions.

La mort.

Au bout de quelques minutes, je décide de lui ouvrir.

Quand j'ouvre, je le vois accroupit devant moi.

Il est habillé d'un survêtement gris extra-large. Son haut est dénudé laissant apparaître tous ses muscles.

Bizarrement, il est tout crispé.

Il y a comme un moment de battement entre le moment de l'ouverture de la porte et le moment d'après. Tout doucement, il me prend la main et m'oblige à me relever. Une fois face à lui, il met ses mains dans mon dos et petit à petit, il me rapproche de lui pour créer un écran protecteur.

Son odeur masculine de nuit et de chaleur emplit mes narines. Sa main passe doucement dans mes cheveux. Grâce à lui, ma crise se calme et ma respiration s'apaise.

- Je suis désolé si ce que je t'ai dit t'as effrayée, je ne voulais pas.

- Ce n'est pas toi, ce sont mes démons qui ont refait surface à ce moment-là.

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