Chapitre 1

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Fall in love with you - Montell Fish

Aaron

Juste après avoir regardé l'heure sur mon téléphone, je me touche le nez et mets mon index sur le pull rouge de ma collègue. Je ressemble sûrement à un gamin de cinq ans en faisant ça, mais les heures miroirs, il n'y a rien de plus important.

Peu importe, ce n'est pas le moment de m'amuser. J'ai bientôt fini ma garde, mais avant, je dois appeler les familles des nouveaux patients. Je regarde alors la liste et tombe sur le nom Miller. J'espère que ce n'est rien de grave. 

Une fois le numéro composé, j'attends deux sonneries pour enfin entendre une voix de femme. Probablement son épouse.

– Allô ? 

– Oui, bonjour madame, je m'appelle Aaron et je travaille à l'hôpital Saint-Martin. Je vous appelle pour vous signaler que monsieur Miller a été admis, il y a environ quinze minutes, dans notre établissement à la suite d’un accident au travail. Serait-il possible de vous libérer pour venir signer les papiers nécessaires ?

Silence. Pas de réponse. 

– Il va bien ? C'est grave ?, dit-elle d'une voix paniquée.

– À vrai dire, je ne sais pas, mais nous en saurons plus après les examens.

– Très bien, j'arrive, bafouille la femme avant de raccrocher.

Je repose le téléphone et m’empare de la liste des nouveaux arrivants. Je contacte leur famille, les rassure, ou du moins, j'essaie, et leur donne toutes les informations qu’ils ont besoin de savoir. Je fais cette tâche pendant une petite heure, avant d'arrêter, car un autre interne prend le relais.

Même si j'adore mon métier, annoncer aux gens que leurs proches sont malades, ce n'est jamais facile.

***

Ma pause est enfin arrivée. Je traverse les longs couloirs blancs qui se ressemblent tous et me dirige vers un distributeur pour me désaltérer. Arrivé devant, j'insère mes pièces et attends patiemment que ma dose de caféine soit prête. C’est la seule solution que j'ai trouvé pour garder le rythme de ces journées toujours plus longues. Une fois ma boisson dans les mains, je me retourne et suis surpris de voir mon meilleur ami qui avance dans ma direction. Il marche sur la pointe des pieds et ça me fait sourire, car il fait ça depuis petit. Il porte la fameuse blouse blanche du personnel soignant et une charlotte bleue.

– Coucou, Aaron ! Ça va ? Hé, le boss veut te voir et en plus, il m'a dit que c'était une bonne nouvelle.

– Ça va et toi ? Super, bah, merci de m’avoir prévenu, Alex. Sinon, on se retrouve ce soir à vingt heures pour manger ?

– Ça me va. Bon, je te laisse, je retourne au bloc, bisous.

– T'es ridicule avec tes bisous, lui rappelé-je d'une voix indifférente.

– Pas ma faute si tu es aigri. Bref, bye mon loulou.

Je roule des yeux en entendant ses derniers mots et prends le chemin du bureau du très cher boss. 

***

Toc. Toc.

– Entrez, dit une voix masculine.

Le chemin de nos peursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant