Chapitre 5

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Serge arriva à la jouissance sans que je m'y attendisse réellement. Ses mouvements devinrent saccadés et presque violents avant que je le sentisse fuser dans mon ventre. J'étais déçu de ne pas avoir joui en même temps que lui. Il me fit relever et pivoter vers lui. Il m'embrassa tendrement sur la bouche tout en me caressant le dos avant de me faire ployer vers son bas-ventre et me donner sa queue à sucer. Qu'elle sortit de mon cul me rebuta un peu mais j'y trouvais le goût de son foutre, si différent du mien, fort, musqué, légèrement écœurant... qu'importe, c'était du sperme, la liqueur magique des garçons et je ne pouvais en laisser la moindre trace ! Je me masturbais furieusement pour me faire venir. J'étais très près de la jouissance maintenant.

Derrière moi Bruno se masturbait également en faisant frotter son gland dans ma raie ouverte. Il vint avant moi et là je sentis nettement son premier jet m'éclabousser l'œillet. Il s'enhardit à pousser fébrilement toute sa verge dans mon cul pour lâcher les suivants. Je l'accrochais de la main gauche par une fesse pour qu'il ne sortît pas immédiatement. Je voulais jouir à mon tour avec sa bite dans le rectum. J'eus un orgasme mémorable comme je n'en avais peut-être jamais eu. J'expédiais mon foutre sur le carrelage pendant que mon anus se contractait spasmodiquement sur la verge qui me perçait. Toujours emmanché par Bruno je repris doucement pied dans la réalité.

Nous étions maintenant tous les trois relevés, étroitement serrés les uns contre les autres, cherchant à prolonger les merveilleux moments que nous venions de vivre ensemble. Je découvrais l'infinie douceur de la peau de Bruno contre mon dos. J'avais du mal à réaliser mon bonheur de l'instant, celui d'être doublement enlacé par deux très beaux garçons, le menton posé sur l'épaule de Serge et la joue de Bruno collée entre mes omoplates. Tout cela me semblait irréel. Je fis un effort sur moi-même pour ne pas briser cette harmonie malgré les appels pressant de mon anus pour se débarrasser de la verge encore dure de Bruno.

— Que ceux qui n'aiment pas ça, n'en dégoûtent pas les autres, philosopha en pouffant de rire Serge. Quelle pétée ! T'es un bon toi ! T'es François de la Seconde littéraire, c'est ça ? Merde, j'aurais jamais pensé que tu te faisais mettre... Tu caches bien ton jeu... C'est con qu'on se soit pas connu plus tôt ! Tu baisais avec qui pendant l'année ? Tu reviens à Saint-Alb' l'année prochaine ?

Je répondis évasivement à cette rafale de questions pour ne pas dévoiler mon inexpérience. Il n'était pas question d'avouer que c'était ma première fois. Une fierté imbécile m'en empêchait. Nous avons continué à discuter et à nous mieux connaître tout en nous douchant pour nous remettre de nos ébats. Nous n'étions pas complètement rassasiés de caresses et nous en avons encore échangées sous l'eau et pendant que nous séchions un peu. Je demandai pourquoi ils semblaient me chercher en arrivant dans la salle.

— Je t'ai vu passer devant la porte de ma chambre. Déjà un gus qui se trimbale à poil avec la queue raide dans le couloir c'est pas courant, mais quand j'ai vu que tu descendais l'escalier j'ai pensé que tu allais rejoindre quelqu'un... Je t'ai trouvé vachement gonflé d'y aller entièrement nu et donc sûrement vachement chaud de la bite ! Des mecs pas complexés c'est ce qui manque ici. Alors pourquoi ne pas faire connaissance et en profiter pour faire un truc à plusieurs si tu allais retrouver un mec ? J'ai réveillé Bruno et on t'a suivi. Du haut, on a vu que tu filais vers les douches. J'ai hésité, peut-être que tu allais simplement te rafraîchir... Mais bon, on a tenté notre chance...

C'est pas le meilleur endroit pour la baise. En ce moment ça va parce qu'il n'y a personne, mais c'est trop risqué en cours d'année. On a notre planque, on te montrera... On est quelques uns à s'en servir... Uniquement des initiés... Des gars qui veulent se prendre du bon temps sans se casser la tête, histoire d'oublier pour un temps cet internat de merde...

J'étais stupéfait d'apprendre l'existence d'une sorte de société secrète basée sur le sexe. Cela m'ouvrait des horizons pour l'année prochaine. Du statut de pauvre puceau honteux en manque de sexe, je me voyais bien passer à celui d'affranchi. Nous n'étions pas pressés de nous séparer et prenions notre temps dans le calme et la fraîcheur de l'immense salle de douche avant de remonter dans la chaleur des chambres. Serge et Bruno finirent par récupérer leurs bas de pyjama, il était l'heure de terminer notre escapade nocturne et d'aller dormir. Nous nous reverrons demain et nous nous promîmes de nous retrouver pour prendre le petit déjeuner ensemble.

Au moment de nous séparer Serge conseilla de retourner à nos chambres un par un. Il serait plus facile de nous justifier dans le cas impensable où l'on se ferait gauler par le pion. Il partit le premier en nous disant de lui laisser le temps de remonter et voir si la voie était libre, surtout pour moi qui n'avais pas intérêt à croiser quelqu'un dans ma tenue. Il nous promit de parler fort s'il se faisait surprendre pour nous prévenir.

Je laissai Bruno filer en second. J'avançais jusqu'au bout du couloir pour écouter ses pas discrets montant l'escalier. Au lieu de le suivre à mon tour, je m'avançais dans le cérémonieux hall d'entrée et le traversais jusqu'à la porte extérieure. Le carrelage était frais sous mes pieds et c'était excitant d'être à poil dans ce lieu habituellement plein d'élèves sanglés dans l'uniforme du collège. J'entrebâillai la porte vitrée et me glissai à l'extérieur, puis descendis les trois marches de marbre usé. Je me tins quelques instant sous les étoiles, bras et jambes écartées, les pieds dans les graviers, humant l'air de la nuit.

J'étais le roi du monde, un homme totalement nouveau ! J'avais enfin baisé ! J'avais enfin enlacé des corps de garçons, embrassé des bouches, sucé des bites, découvert la sodomie et cela sans que mes partenaires d'un soir se doutent de mon inexpérience ! J'étais dans une sorte d'état euphorique, j'aurais aimé crier mon bonheur. Mon anus endolori me rappelait à chaque seconde que je venais de faire pour la première fois l'amour. L'idée d'avoir encore leurs foutres dans le ventre n'était pas étrangère à cet agréable état psychologique.

Je me sentais comme transformé, invincible, joyeux, au point de négliger la plus élémentaire des prudences au retour. Je montais le cœur léger les marches comme s'il était naturel de se balader nu. Quel dommage que ça ne le soit pas ! J'aurais bien aimé que ce fut à poil que les pensionnaires rejoignent les douches depuis les chambres, mais il ne fallait pas rêver, les mentalités n'étaient pas encore prêtes. J'arrivais à ma porte, ma ballade nudiste se terminait, malheureusement...

Dans la chambre je retrouvais mes deux compagnons profondément endormis. André était toujours tourné vers le mur. Lucien sur le lit parallèle au mien était étalé sur le dos dans une pose tourmentée pareille à la mienne de tantôt, souffrant visiblement de la lourdeur de la nuit. Il avait repoussé le drap sur ses cuisses. Ce garçon pudique qui se cachait volontiers pour se changer, s'était inconsciemment découvert sous l'effet de la chaleur étouffante. Lucien ne m'avait jamais inspiré de désirs, il y avait dans l'établissement bien d'autres garçons qui attiraient plus mes regards, mais en le voyant ainsi étendu, simplement vêtu de son slip qu'il avait baissé bas sur ses hanche et nimbé par la lumière bleutée de la lune, je m'arrêtais pour mieux le détailler.

Nuit de canicule à l'internatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant