Chapitre 3

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C'était ma première étreinte masculine, c'était la première fois que je me retrouvais entièrement nu contre un autre garçon et j'en tressaillis d'aise. L'impression immédiate que je ressentis confirma, s'il en était besoin, la nature de ma sexualité. J'avais tenu l'été dernier deux ou trois filles dans mes bras pour faire comme tout le monde dans notre petite bande de copains et j'avais même été jusqu'à leur rouler des pelles. Cela ne m'avait pas procuré un grand émoi. De sentir ce corps ferme sous mes mains, ces formes nettes et ces muscles nerveux à la place de chairs plus rondes et de courbes plus charnues me confirmait vers qui allait mon véritable désir. Aucun de mes précédents enlacements ne m'avaient apporté autant de sensations aussi agréables tant physiques que mentales. Et puis, à la place du relâchement soumis des demoiselles qui attendaient de moi que je fisse tout le boulot, il y avait l'engagement volontaire de ce garçon inconnu qui n'entendait pas laisser sa part dans notre embrassade.

Avec une rapidité qui m'avait surpris il avait cherché ma bouche et après avoir malaxé ma taille, il avait baladé ses mains sur mon dos et sur mes fesses dans d'agréables caresses avant de venir palper mes couilles et se saisir de mon sexe. J'étais content qu'il se montrât direct, un restant de timidité m'empêchant de faire ces gestes en premier. Je lui rendis alors chaque caresse, découvrant avec émerveillement le plaisir de sentir sous ma paume l'infinie douceur d'une peau adolescente, la dureté de jeunes muscles, la courbe d'une chute de rein qui se continuait par de jolies fesses merveilleusement étroites et fermes.

Notre baiser devint rapidement sauvage, presque brutal comme celui de deux affamés se jetant sur de la nourriture. Nous nous tenions par la verge et nous la branlions mutuellement en serrant fort la main pour éprouver nos duretés respectives. Elles étaient sans failles et il y avait une sorte de lutte dans notre enlacement, une lutte pour plaquer nos poitrines l'une contre l'autre, pour faire frotter nos ventres et mélanger nos jambes.

Je découvrais d'un coup un ensemble de sensations inédites : l'étreinte d'un corps nu, le doux frottement de deux peaux, les caresses données et reçues, l'emprise d'une main qui enserrait ma queue et la branlait, la brûlure dans ma paume d'une verge flamboyante et l'intensité d'un baiser à la fois profond et langoureux, mille fois plus délicieux que ceux échangés l'été dernier avec des filles. C'était une étreinte de jeunes mâles en rut où nous testions notre force tout en exacerbant notre appétit de sexe. Dans cet embrasement de nos sens je devinais que mon partenaire tentait de s'imposer à moi, que si les rôles étaient prédéfinis dans un couple hétéro, l'amour masculin nécessitait à coup sûr que l'un s'abandonnât au désir de l'autre, qu'il devait y avoir un fort et un faible, un meneur et un mené comme dans une danse. Mon compagnon me semblait plus déterminé et aussi plus expert. J'avais tout à apprendre et dans mon ventre montait le sourd désir d'abdiquer et lui laisser prendre le dessus.


Je me suis laissé plaquer contre le mur du fond et j'ai aimé que cet inconnu m'y écrasât sans douceur en me labourant le ventre de sa verge dressée. Après avoir résisté il m'était maintenant plaisant de me laisser entraîner, de le laisser me tenir les poignets et me dévorer le cou puis les tétons de baisers brûlants. Je compris ce qu'il voulait quand il appuya sur mes épaules et je glissais sans résistance le long de la paroi. Il plaqua son sexe contre mes joues et ce fut la plus douce des caresses. Il me donna ses couilles à sucer et ce fut la plus délicieuse des friandises. Je frottais mon visage contre ses attributs génitaux, m'emplissant les narines de l'odeur de sa toison pubienne et léchais à pleine langue sa tige raide. Quand il recula le bassin, j'abaissais en la crochetant d'un doigt sa verge pour amener sans hésitation le gland à ma bouche.

Combien de fois avais-je rêvé dans mon lit à ce moment ? Combien de fois avais-je fait le simulacre de la fellation sous mes couvertures en m'enfonçant dans la bouche mes cinq doigts ramenés en tulipe ? Mes nuits de veille solitaire dans la proximité de cinq autres corps de garçons endormis, de cinq autres verges certainement dressées sous les draps pendant le sommeil de leur propriétaire, l'idée entêtante de toutes ces verges bandées dans tous les autres lits de toutes les autres chambres de l'internat mais auxquelles ma timidité interdisait l'accès, avaient été pour moi l'épreuve la plus frustrante tout le long de l'année. Enfin je goûtais à une bite, enfin j'avais un gland dans la bouche !

C'était donc ça de tailler une pipe ? Quelle merveille ! C'était plus soyeux que je l'imaginais, un mélange incomparable de douceur et de fermeté. J'appréhendais parfois dans mes rêvasseries de puceau de trouver un goût de pisse qui me rebuterait et je découvrais avec émerveillement l'infinie saveur d'une verge, la subtilité musquée de ses fragrances. C'était extrêmement excitant, plus que je le pensais, de jouer de mes lèvres autour du nœud et si parfois il le poussait un peu trop loin dans ma gorge je retenais mes hauts-le-cœur pour déguster sans retenue de ma langue, de mon palais et de mes joues cette queue qui me pénétrait.

Pas loin de nous une voix irritée souffla :

— Où est-ce que tu es ? Qu'est-ce que tu fous, bordel !

— Viens par ici, j'ai trouvé le mec ! répondit le garçon au dessus de moi sur le même ton, c'est un bon... on va se faire une partie carrée... Viens le sucer !

— Qui c'est ?

— J'sais pas, rien à foutre ! On baise d'abord, on verra après...

Malgré le chuchotement je reconnu enfin la voix, celle de Serge, un garçon qui me troublait particulièrement mais aussi un de ceux que j'imaginais le moins capable de se livrer à des pratiques homosexuelles. Je le trouvais trop « mec » pour être pédé, il respirait l'assurance que confère une virilité assumée et était loin de l'image fuyante et un peu honteuse que je me faisais, à mon imitation, des garçons qui pourraient éventuellement s'adonner à ce vice. C'était une sacré surprise qui remettait en question toutes mes idées préconçues sur le sujet. Et pourtant ! En guise de preuve du contraire j'avais sa bite très raide dans la bouche mais surtout il m'avait caressé et peloté partout, m'avait roulé une pelle somptueuse, m'avait tripoté la queue et promené ses lèvres dans le cou avec la fougue d'un amant passionné !

Une silhouette aux cheveux clairs s'agenouilla entre mes jambes, se courba et attrapa sans hésitation ma verge dans son palais pendant que je continuais à me régaler de celle de Serge. Cette chevelure d'or finement bouclée et portée fièrement longue sur le front malgré les remarques du préfet et qui maintenant venait me caresser le ventre ne pouvait appartenir qu'à Bruno, un angelot de 3eme au regard si pur qu'il était difficile de l'imaginer embouchant une bite avec une telle ardeur. J'avais affaire à deux garçons qui n'en étaient pas à leur coup d'essai, c'était certain. Mon suceur s'y prenait remarquablement bien, variant les effets avec ses lèvres et flattant de sa main mes bourses et mon périnée. Il faisait parfois glisser ses doigts jusqu'à ma rosace et insista dès lors qu'il vit que je ne m'y opposais pas. Je me caressais souvent cet endroit pendant mes masturbations mais cette main étrangère me procurait un plaisir plus subtil. Il y poussa bientôt le doigt et je fus étonné qu'il ose forcer aussi rapidement mon intimité.

Tout était si nouveau pour moi ! J'allais de découvertes en découvertes. J'apprenais et reproduisais sur Serge les plus délicates caresses buccales que me prodiguait Bruno. Mon sucé repoussa cependant ma main quand je l'approchais de son anus et je n'insistais pas. Le sexe avec d'autres garçons qui me semblait si difficile à réaliser, m'apparaissait d'un seul coup si simple, si évident... J'étais surpris qu'il fût si ridiculement aisé, pour peu que l'on s'en donne la peine, de trouver un partenaire dans ce lieu que j'avais pensé hostile à toutes pratiques déviantes. Je m'en voulais d'avoir été si stupide et si aveugle pendant tous les mois écoulés. À voir avec quel art consommé les deux garçons m'entraînaient dans le plaisir j'avais maintenant la certitude de l'existence d'une vie secrète entre les murs de l'établissement à laquelle je m'étais soustrait par niaiserie et ignorance.

Serge me fit relever et s'accroupit derrière moi. Pendant que Bruno, agenouillé, continuait à me pomper, il m'écarta les fesses de ses deux pouces et colla son visage dans ma raie ouverte. J'étais stupéfait qu'il ose mettre sa bouche dans cet endroit, mon imaginaire fantasmatique ne m'avait jamais suggéré une telle pratique ce qui me révulsa un peu au départ mais bientôt le travail savant de sa langue m'enleva toute retenue et, appuyé des deux mains à une cloison, j'écartais les cuisses en grand, creusais les reins et pliais les genoux pour laisser à mes deux nouveaux amis un large accès à toute ma zone génitale. Ils s'en donnaient à cœur joie, flattant mes parties érogènes, m'en faisant découvrir de nouvelles au point de me vider le cerveau de toute pensée autre que celle du plaisir immédiat. Je me laissais faire en me prêtant au jeu avec comme seule crainte de jouir trop rapidement.

Nuit de canicule à l'internatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant