Chapitre 6 : Espoir

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Je retournai tout, les livres, les classeurs, les dossiers, les pochettes. Un paquet de feuilles tomba au sol sans que je ne m'en soucie. Et puis tout suivit, finalement, c'était la manière la plus simple de chercher et de calmer mes mains fébriles.

Et, un à un, tous les documents de mes étagères allèrent s'éparpiller par terre. La bibliothèque se vidait petit à petit et cette constatation augmentait mon impatience.

- "Allez ..."

Et les rayonnages furent vides. Il restait bien un peu de poussière, mais c'était tout ...

- "Et merde !"

J'attaquai alors les tiroirs de mon bureau, sans grand espoir mais ça me permettait de m'activer tout en laissant mon cerveau chercher l'endroit le plus logique pour un classeur :

Etagères ? Elles sont vides.

Armoires ? Elles accueillaient les dossiers patients. Non, je ne l'aurais jamais rangé là.

- "Mais où ? Où ? Où ? Où ? Où ? Oùùùùùùùùùùùùùùùù !"

Je me rendis compte que je criais tout en tapant des poings sur mon bureau, ce qui, finalement, était plutôt libératoire.

Alerté par le bruit de mon nettoyage de printemps, le Doc franchit bientôt la porte, suivi de Ryo poussant Mick dans un fauteuil, accroché à sa patère de perfusion. Ils me regardaient tous les trois d'un même air ahuri. Si je n'avais pas été aussi énervée contre moi-même et ma mémoire de poisson rouge, j'aurais été tentée de rire, à les voir ainsi, les yeux ronds de surprise.

Je continuai, m'invectivant moi-même :

- "Mais merde, réfléchiiiis Kaz !!! Où as-tu mis ce putain de rapport !!!"

Je tournai comme un lion en cage. J'entendis Mick prononcer derrière moi :

- "Elle est toujours aussi ... déterminée ? Elle est un peu ... flippante, non ?"

Ryo lui répondit :

- "T'oses même pas imaginer ... La dernière fois, j'ai failli perdre mon mokkori dans l'affaire !"

Mick s'étrangla :

- "Quoi ? Comment ça, ton mokkori ?"

- "Je te raconterai ça à l'occasion ..."

- "Ryo ! La ferme !" répliquai-je.

Et soudain.

Placard.

Là où je range mes vêtements et mes chaussures de rechange, mes romans policiers et d'Heroïc fantasy.

J'ouvris la porte et me mis à genoux, puis à quatre pattes pour fouiller à l'intérieur, sachant pertinemment que les trois hommes derrière moi, n'en perdaient pas une miette. Tant pis. Je pestai intérieurement : pourquoi est-ce que j'avais mis une jupe courte aujourd'hui ? Et fendue à l'arrière en plus !

- "Etrange comme il est difficile de trouver les raisons au rétrécissement de certains vêtements ... " ajouta une petite voix intérieure avec un ton moqueur.

- "Heureusement que je porte ma blouse ..."poursuivit une autre petite voix.

Quand j'étais extrêmement nerveuse, je ne pouvais empêcher mon esprit de tourner à cent à l'heure et de penser à des choses parfaitement futiles.

Et puis, je me reconcentrai sur mon objectif : le classeur bleu dans le fond du placard, rangé avec toutes les affaires de Shinishi, derrière la boîte à chaussures que m'avait rendue le responsable du département de la recherche des industries Kitagawa, une simple boîte à chaussures qui contenait ses effets personnels : quelques stylos, une tasse à café, un paquet de chewing-gum et une brosse à dents.

Yes or No ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant