♪ Wasting My Young Years - London Grammar
Victoria
Quelques années plus tôt. Rotterdam, 22h15.
Un soupir s'échappe de la barrière de mes lèvres alors que je me laisse tomber sur le vieux banc du parc de mon enfance. Je viens régulièrement ici lorsque tout m'échappe, c'est ici que je me réfugie. Le parc est immense, avec de longs arbres à perte de vue. Les familles adorent étendre leurs serviettes sur l'herbe lorsque les saisons chaudes pointent le bout de leur nez.
Pour me couper du monde qui m'entoure, les escapades nocturnes sont mes meilleures amies. Et ce soir, j'en avais plus que besoin. La mélancolie et la frustration me serrent dans leurs bras et ne semblent pas vouloir me lâcher. Une étreinte malsaine. Ces deux émotions sont si ardues à maîtriser, elles m'étouffent.
On apprend aux enfants à parler, à manger proprement et un tas d'autres banalités du quotidien, mais jamais à gérer leurs émotions. Pourtant, chaque être humain sera amené à ressentir un tas d'émotions, qu'il devra apprendre à maîtriser.
On répète souvent qu'il faut en parler, mais je préfère tout garder pour moi. Je n'ai jamais été douée pour mettre des mots sur mes maux. On devrait nous apprendre cela dès le plus jeune âge. Malheureusement, la société y accorde peu d'importance, préférant se focaliser sur des choses plus futiles.
Il y a quelques semaines, une dispute a éclaté entre moi et mon père et depuis ce jour, nous ne nous sommes pas réconciliés. J'ai toujours été la fille qui allait vers les autres lorsque nous avions des différents, mettant ma fierté de côté, même lorsque je n'étais pas en tort.
La culpabilité réussissait toujours à me persuader que j'étais la fautive, que j'étais constamment le problème. Et la peur de l'abandon me poussait à m'excuser. Mais les choses ont changé.
L'humain est mauvais, et la pureté est une faiblesse. Depuis, il m'est impossible de faire le premier pas. Disons que cela m'a traumatisé et que je n'ai pas envie de répéter les mêmes erreurs.
Je ne connais pas de juste milieu ; soit je donne tout, soit je ne donne rien. Je préfère ne rien donner.
J'attends que mon père vienne vers moi, mais en vain. Nous sommes proches depuis que je suis née, c'est mon héros depuis mon plus jeune âge. Si il y a bien une chose que je déteste, c'est être en froid avec lui. Et nous ne sommes jamais restés dans cette situation plus de quelques heures. C'est bizarre, je sens qu'il me manque une partie de moi-même.
Qu'est ce que ça sera lorsqu'il ne sera plus de ce monde ? Je préfère ne pas y penser. Lui, Léo-Vàn Nguyen, dirige l'agence familiale depuis plus de vingt ans maintenant.
Depuis sa création, puisqu'il est le fondateur. Moi et ma mère y travaillons également, et travailler en tant que détective privé a ses avantages... et ses inconvénients.
Cela faisait quelques mois que mon père était sur une enquête, qui est maintenant clôturée. Je lui demandais sans cesse de me laisser l'aider, mais en vain. Il me répétait que c'était dangereux et qu'il ne voulait pas que je prenne des risques. J'étais frustrée.
Mon plus gros défaut est que je suis très têtue, et que je déteste qu'on me dise non. Mon père - bien que ce soit le meilleur papa du monde - a un fort caractère et ne cède jamais. On est mal barré.
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THE CAMPUS OF DEATH (Tome 1)
Misterio / Suspenso[EN RÉÉCRITURE] « 𝘓𝘦 𝘤𝘢𝘮𝘱𝘶𝘴 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘮𝘰𝘳𝘵 ». C'est de cette façon qu'on surnomme ce lieu dans les médias néerlandais, depuis maintenant quelques semaines. 𝐀𝐦𝐬𝐭𝐞𝐫𝐝𝐚𝐦, 𝐏𝐚𝐲𝐬-𝐁𝐚𝐬. De nombreux meurtres ont été découverts a...