THE CAMPUS OF DEATH (Tome 1)

𝟶𝟾. 𝙳𝚎𝚜𝚌𝚎𝚗𝚝𝚎 𝚊𝚞𝚡 𝚎𝚗𝚏𝚎𝚛𝚜

NDA :

« À tous ceux et celles qui ont une pensée pour un proche parti trop tôt lorsqu'ils observent les étoiles. Vous n'êtes pas seuls.»

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♪ No Time To Die - Billie Eilish

[ Ce chapitre contient des scènes pouvant perturber et nuire à la sensibilité de certains lecteurs.
TW : Crise d'angoisse, décès. ]

Isaac

Quelques années plus tôt. Rotterdam, 21h00.

— Mais tu es insupportable, Isaac, putain !

Le rire de Rose, hilare, résonne dans toute la cuisine, alors qu'elle essuie la sauce tomate que je viens de lui étaler sur le visage. Sans attendre, elle saisit le sachet de farine avant de me balancer quelques poignées au visage.

La nuit commence à tomber sur Rotterdam, alors que je prépare le dîner de ce soir avec Rose. Cette dernière est venue passer quelques nuits avec moi et ma mère. La cuisine est plongée dans une ambiance tamisée, seulement éclairée par les réverbères bleutés de la nuit tombante et la petite lampe jaune présente au dessus du plan de travail.

Rose me fusille du regard avant de monter se changer, à présent pleine de farine et de sauce tomate. Je ris en vérifiant la cuisson de nos pizzas faites maison. Ma mère descend les escaliers, croisant Rose sur son passage.

Elle fronce les sourcils en l'apercevant dans cet état avant de pouffer de rire. Ce qui me déclenche un sourire immédiat. Mais le sien s'évapore aussi rapidement qu'il était apparu, et le mien aussi. Je sais très bien que ma mère ne se porte pas bien.

La disparition soudaine de papa en est pour quelque chose. Eux qui n'avaient jamais passé plus d'un week-end séparés depuis leur mariage. Mon père est activement recherché par les services de police, depuis quelques temps maintenant.

Il a pris la fuite en quittant le domicile familiale, sans nous donner d'explication. J'ai appris grâce au père de Rose, qu'un détective privé est lui aussi sur l'affaire. C'est d'ailleurs un ami d'enfance à lui, Léo-Vàn Nguyen.

C'est le chef de l'agence familliale, je sais juste que sa femme travaille avec lui, rien de plus. Ce qui nous reste de mon père est rien d'autre que son nom prononcé par les journalistes aux informations tous les jours, et ses avis de recherches dispersés un peu partout dans la ville.

Une image péjorative d'un être pourtant si pur à nos yeux. Je ne peux pas y croire, et je n'y croirai jamais. Je ne pourrais jamais imaginer que mon père est un tueur en série, coupable d'avoir arraché la vie d'individus innocents.

Jamais.

Mais avec mon statut, je ne peux rien faire. Si ce n'est espérer retrouver mon père un jour, sans que la police soit à ses trousses. Libre. Ma mère s'approche de moi, et je discerne difficilement ses yeux briller dans la pièce peu éclairée. Elle baisse les yeux alors que je m'approche d'elle afin de la prendre dans mes bras, et de la serrer contre moi comme si c'était la dernière fois.