THE CAMPUS OF DEATH (Tome 1)

𝟷𝟷. 𝙲𝚊𝚖𝚎́𝚛𝚊𝚜 𝚍𝚎 𝚜𝚞𝚛𝚟𝚎𝚒𝚕𝚕𝚊𝚗𝚌𝚎

♪ Alibi - Sevdaliza feat. Pabllo Vittar, Yseult.

Victoria

Quelques heures plus tard, 01h30.

— Bonne nuit, me souffle malicieusement Rose en passant à côté de moi pour quitter la pièce.

Adossée au plan de travail de la cuisine, un verre de vin en main, je ressasse en boucle les événements. Après des heures qui m'ont paru interminables, à discuter et rire, Daria y a mis fin en montant se coucher. Les autres ont rapidement suivi le pas.

Nous sommes le vingt trois décembre, et dehors, la neige tombe à flot. L'homme ayant perturbé ma soirée entre dans la pièce, à présent changé, ses cheveux encore mouillés. Il a troqué son pantalon de costume et sa chemise pour un simple survêtement gris et un t-shirt blanc. Il se sert un verre d'eau sans un regard pour ma personne, avant de se placer face à moi, le dos contre le frigo, sirotant sa boisson.

Laurens dort sur le canapé, tandis que Rose et sa mère, dans une des chambres à l'étage. Daria a regagné la sienne, et Anna dort seule. Il ne reste donc qu'une chambre, et je comprends bien que je vais devoir dormir avec Isaac. Une fois de plus. Mais cette fois, il n'y a qu'un lit pour deux personnes.

— Il reste qu'une chambre, et Daria et Elena trouveraient ça étrange qu'on ne dorme pas ensemble, étant donné que nous sommes en-

— C'est bon, j'ai compris, le coupé-je, lassée.

Je m'approche du frigo contre lequel il est adossé afin d'y ranger les quelques bouteilles restantes sur le comptoir. Il me bloque l'accès à la porte, ne daignant pas bouger de sa position. J'ai bien compris qu'il agissait comme ça uniquement dans l'optique de me voir m'emporter, alors je décide de jouer la carte de l'indifférence.

Du moins... d'essayer.

Car si Isaac est constamment indifférent, je suis plutôt du genre à monter aux quarts de tour, et cela bien trop rapidement. Je lui adresse un simple regard, suffisant à ce qu'il se décale.

— Bon chien, prononcé-je en m'assurant qu'il m'entende bien.

Je n'attends pas de réponse, et quitte la pièce en éteignant la lumière :

— Tu dors par terre.

Je rejoins l'étage et la chambre que j'ai utilisé pour me préparer quelques heures plus tôt. Dire qu'à ce moment-là, je pensais que j'allais seulement être présentée comme étant une simple amie de Laurens et Rose...

Oh que je déteste, Isaac Jankowsky. 

Je prends une douche dans la salle de bain présente dans la pièce, veillant à ne pas m'éterniser, avant de me brosser les dents. La porte à présent ouverte, à travers le miroir, je remarque Isaac pénétrer la chambre, déposant sa valise aux côtés de la mienne. Il retire ses bagues et sa montre, les laissant sur le meuble de l'évier, avant de se laver les dents à son tour.

Epuisée, je m'approche du lit afin de le défaire. Je saisis un oreiller et le balance à l'autre bout de la pièce, pour l'idiot du coin. J'espère pour lui qu'il n'imagine même pas une seule seconde dormir dans le même lit que moi, parce que ce ne sera pas le cas. Je préfère mourir, pour être honnête. Je me glisse sous les draps et éteint la petite lampe de chevet, laissant seulement la lumière de la salle de bain, dans laquelle il se trouve toujours.