Chapitre 2

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Point de vue de Harry.

Comme chaque soir de concert, l'adrénaline monte doucement en moi, commence à faire bouillir un peu le sang à l'intérieur de mes veines et me retourne le bide. Malgré les mois et les années qui passent, ma notoriété qui ne cesse d'accroître, l'excitation et la pointe de stress qui s'empare de moi avant chaque show ne change jamais.

J'ai chaque soir l'impression de redevenir ce gamin un peu maladroit prêt à monter sur scène pour les auditions de l'émission qui m'a dévoilé au grand public.

C'est plus facile maintenant, évidemment... mais les papillons dans mon ventre n'en restent pas moins déroutants. J'entends le public s'impatienter depuis les coulisses, je peux sentir la tension qui ne cesse de grimper à l'intérieur de l'O2. Nous jouons notre dernier show ici ce soir, après un enchaînement de cinq concerts dans la mythique salle de Londres.

La première partie est descendue de scène depuis une dizaine de minutes et il m'en reste vingt avant de lancer le show à mon tour. D'habitude, je reste au calme dans ma loge à me préparer jusqu'au dernier moment mais ce soir, j'ai du mal à tenir en place. Je peux sentir l'ambiance particulière qui habite déjà les lieux. C'est toujours une sensation particulière de jouer à la maison, encore plus d'enchaîner cinq dates sold out. Ça me fait toujours drôle de réaliser qu'il y a six ans, je débarquais aux auditions, tremblant et pas assez sûr de moi alors que ce soir comme les cinq soirs précédents, je m'apprête à enflammer la scène.

Je fais les cents pas dans le couloir, impatient de commencer. Après ce dernier concert en Angleterre, nous partons sillonner les routes de l'Europe. La France, l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne, le Portugal et tant d'autres pays que j'ai déjà visité plusieurs fois durant ma carrière mais dont je ne me lasse jamais.

C'est vraiment ce que je préfère dans mon métier, partir sur les routes, passer de pays en pays, de culture en culture. J'aime partir à la rencontre de mes fans du monde entier, voir leurs yeux briller chaque soir lorsque j'arrive sur scène. C'est grisant, tellement exaltant.

Du bruit attire mon attention dans la loge où nous nous préparons avant de monter sur scène et je m'approche avant de pousser doucement la porte.

Louis, le nouveau stagiaire de l'équipe ingé son est concentré sur la grosse malle qu'il ouvre pour préparer le matériel. Il vérifie méticuleusement que tous les boîtiers sont fonctionnels, que toutes les oreillettes sont bien reliées.

Il est arrivé dans l'équipe en début de semaine, il y a cinq jours maintenant et je n'ai pas eu l'occasion de discuter avec lui depuis notre première rencontre. Il est présent chaque soir de concert au moment de nous équiper mais reste concentré sur les gestes de Michael, Isaac ou Ben.

J'hésite quelques secondes mais me décide finalement à entrer totalement dans la pièce, attirant son attention en laissant la porte se refermer derrière moi.

Son corps sursaute légèrement au bruit et il se retourne, ses sourcils se fronçant lorsqu'il me remarque. Il devait s'attendre à un gars de son équipe, certainement pas à moi, vingt minutes avant l'heure du show.

-Vous êtes en avance, il remarque en jetant un coup d'œil à sa montre.

Dans un premier temps surpris par le vouvoiement, je laisse un sourire étirer le coin de mes lèvres en m'avançant pour m'appuyer contre le rebord d'un caisson de stockage, à quelques mètres de lui.

-C'est mieux que d'être en retard.

-C'est vrai, il sourit en haussant les épaules. Quoi que... Quelques minutes de retard aident à faire monter la tension et l'excitation dans la salle.

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