Chapitre 9

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Point de vue de Louis.

Perdu.

Ca me décrit assez bien, et pourtant, le mot est presque trop faible pour décrire l'état d'esprit dans lequel je me trouve depuis la soirée au bowling, il y a deux jours. A vrai dire, ça a commencé avant cette soirée au bowling, lorsque ma soeur et moi avons discuté après le concert de Varsovie il y a cinq jours. Depuis ce soir-là, ses mots ne cessent de tourner en boucle dans ma tête. J'ai un mal fou à poser mon cerveau qui tourne à plein régime, m'empêchant même de trouver le sommeil chaque soir.

Avant cette discussion, je n'avais pas conscience des battements de mon cœur un peu désordonnés et des papillons dans mon ventre. Harry a ce pouvoir sur moi que je suis incapable de m'expliquer, même après des heures et des heures à ne penser qu'à ça.

C'est comme si j'avais subitement pris conscience des regards et des sourires que je ne voyais pas jusqu'à là. Peut-être même que je m'interdisais de les voir. En vingt-quatre ans d'existence, jamais encore je n'avais été attiré par un autre homme. Je n'avais même jamais eu à me poser la question.

Harry m'attire, je suis incapable de le nier maintenant que l'évidence s'est imposée à moi. Il m'attire physiquement mais ça ne s'arrête pas là, ça ne se résume pas à ça. Il y a ce sentiment étrange qui s'empare de moi lorsqu'il est près de moi, cette adrénaline qui fait bouillir mon sang, qui me retourne le ventre alors que chacun de ses gestes capte mon attention. Il y a cette fascination qui s'empare de moi à chaque fois qu'il monte sur scène, complètement plongé dans son élément. Cette présence presque solaire qu'il dégage me captive, m'hypnotise.

Je ne sais pas si j'en veux ou si je suis reconnaissant envers Charlotte de m'avoir ouvert les yeux ce soir-là. Je suis incapable de mettre sur pause mes pensées depuis, incapable de me concentrer plus de quelques minutes sans laisser mon attention se diriger à nouveau vers le chanteur. C'est éprouvant au quotidien, lorsque nos regards se rencontrent, lorsque mes doigts glissent sous son haut pour brancher ses oreillettes, lorsque son sourire brille si fort qu'il pourrait m'aveugler.

Je suis perdu, complètement perdu... et ce besoin irrésistible de répondre à ses regards, ses sourires et ses flirts n'arrange rien.

-Eh oh, Louis.

Je sursaute brusquement, manquant de faire tomber mon casque alors que Michael rit de ma réaction.

-Putain t'étais parti loin.

-Excuse-moi, je rougis immédiatement.

-On a branché les boitiers avec Matt, tout est prêt ici ?

Je lance un rapide coup d'œil à tous les micros que j'ai été installer sur scène il y a quelques minutes et hoche la tête.

-Ouais, tout est prêt.

Michael hoche la tête et s'installe sur son siège près de moi, enfilant son casque.

**

Le concert a commencé depuis une vingtaine de minutes lorsque je réussis enfin à détourner mon regard du chanteur. Harry est époustouflant ce soir. Habillé d'un débardeur recouvert de strass et d'un pantalon en cuir noir, il enflamme la scène sans jamais perdre son sourire.

Il enchaîne les chansons, court d'un bout à l'autre de la scène, rattrape des objets, enfile des lunettes et des chapeaux et pose pour des photos sans jamais se déconcentrer.

Je souris en m'étirant un peu sur mon tabouret et tourne la tête vers la fosse que j'observe de longues secondes. C'est toujours incroyable de voir toutes ces personnes présentes pour un seul et même artiste. Chaque soir, les salles sont pleines à craquer, peu importe le pays dans lequel nous sommes. La notoriété d'Harry traverse les frontières sans jamais s'essouffler et c'est assez impressionnant.

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